Hier soir, le Mexique nous a offert un match de haut rang : le Mexique ensoleillé de la carte postale contre le Mexique violent de la réalité. Le match s’annonçait dur, sauvage, animé. Deux heures de spectacle où les aficionados des Coupes du Monde 2002/2006/2010 étaient les seuls à comprendre le rythme effréné. Ce fut un jour de grâce pour les joueurs. Ce fut leur Dias de Gracia.
Destins croisés entre un jeune boxeur désabusé et perdu, un flic hyper motivé et très manichéen et un otage de la haute. Le tout narré au long de 8 ans, rythmé par les coupes du mondes qui servent de point de repère temporel. Autant dire qu’un néophyte en foot se perdra très vite. Le match s’averrant bien long avant le dénouement permettant de tout remettre à sa place.
Dans un pays qu’on dépeint souvent avec son soleil, sa téquilla ou son shivas, ses plages au Spring Break, nous découvrons un envers du décors bien plus violent ou la corruption est reine et fait partie, avec sa soeur violence, du quotidien de tout à chacun. Qui sont les arbitres ? Y en a-t-il vraiment ? Qui contrôle quoi ? Quelle est la vraie vie de chacun ? Un grand médecin (Dr. House pour ne pas le citer) nous disait : “Tout le monde ment”. C’est bien là le soucis, dans ce pays totalement perdu où il est si facile de se perdre soi-même.
L’action est ultra nerveuse. La caméra affolée. L’ambiance sur-chauffée. On accroche très vite. Et pour moi, qui suis anti-foot et donc sans connaissances réelles sur les Coupes du Monde, j’ai quelque peu souffert de la chronologie décousue et rafistolée à coup d’annonces de match à la radio ou d’images rapides à la TV. Ca m’a presque gâché le plaisir. Le concept est là. La qualité aussi. On sent que le Mexique vit pour le foot par moment et c’est dommage pour certains d’entre nous. Pour autant, à voir et à subir. Coup de sifflet de fin.