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Avec François Hollande, le renoncement c'est maintenant

Publié le 12 juillet 2012 par Copeau @Contrepoints

Plus fort encore que Chirac dans le renoncement, François Hollande n’aura pas attendu 6 semaines avant prendre le tournant de la rigueur. Vous allez adorer les acrobaties d’Ayrault qui va enrichir le dictionnaire des synonymes de locutions imagées pour éviter de parler de Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. On se croirait dans Harry Potter !

Par Marc Suivre.

Avec François Hollande, le renoncement c'est maintenant

Ayrault et photo géante de Hollande

Une fois débarrassés de ces épuisantes formalités électorales qui consistent à demander à un peuple de rêveurs de ratifier les promesses du marchand de sable, les socialistes vont pouvoir donner la pleine mesure de leurs talents d’illusionnistes. Déjà tous les militants détenteurs d’une carte de presse se relayent sur les ondes, pour nous expliquer que le changement … c’est pas maintenant.

La gauche rattrapée par le principe de réalité

Plus fort encore que Chirac dans le renoncement, Normal 1er n’aura pas attendu 6 semaines avant de prendre le tournant de la rigueur. Ceci étant si vous avez adoré les contorsions de Fillon pour ne pas prononcer ce mot tabou, vous allez adorer les acrobaties d’Ayrault qui va, à son tour, enrichir le dictionnaire des synonymes, de locutions imagées, pour éviter de parler de Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. On se croirait dans Harry Potter !

Qu’on se le dise, mesdames et messieurs, la rigueur de gauche, c’est la même que celle de droite … mais en plus juste et ça change tout ! La justice c’est, avec le rassemblement, l’autre indémodable totem des tenants de la lumière. Ce baratin moralisateur qui tient plus de l’argument d’autorité que de la démonstration scientifique, est supposé permettre de mieux avaler les couleuvres, c’est ce que l’on appelle un argument vaseline ! C’est au nom de ce mirage que le gouvernement socialiste vient de supprimer le forfait hospitalier de 30€ exigé de tout étranger en situation irrégulière, avant de pouvoir se faire soigner gratis. La « justice » socialiste consiste donc, dans ce pays, à demander aux Français qui payent leurs soins, de se les voir moins bien rembourser, pour permettre à nos hôpitaux de soigner toute la misère du monde. Pour ça, au moins, le changement c’est maintenant.  Pas étonnant qu’il y ait eu si peu de drapeaux Français à la Bastille au soir du 6 mai !

Dans la même veine, la réalité rattrape toujours ceux qui feignent de ne pas la voir. Après avoir promis à leurs électeurs qu’ils ne feraient supporter le coût de la crise qu’à ces salauds de riches, les argentiers socialistes en reviennent aux constatations de base des Colbert, Richelieu et autres Mazarin. En matière d’imposition, mieux vaut prendre aux pauvres : ils sont nettement plus nombreux et moins bien organisés. En conséquence après les incantations, les gesticulations et les renoncements (là encore) autour des 75% au-delà du million, nous allons passer aux choses sérieuses. Promis, juré, craché, on n’augmentera pas la TVA … cette année. En revanche préparez vous à voir la CSG flamber. La TVA c’est injuste car c’est un prélèvement qui touche les pauvres qui ne travaillent pas, le refrain est connu. La CSG, c’est bien mieux car elle taxe les pauvres qui travaillent. C’est encore et toujours la même rengaine : le gouvernement pompe la France qui se lève tôt pour lui permettre de faire le paon, en entretenant l’oisiveté de la France qui se lève tard.

Le ridicule ne tue pas, heureusement pour les ministres !

Sans doute pour rompre avec les excès du sarkozysme, nous sommes passés d’un gouvernement de droite « pléthorique » qui comprenait 34 Ministres et Secrétaires d’Etats à un gouvernement de gauche « rassemblé » qui compte … 40 ministres. Même en rabotant leur salaire officiel, nous arrivons à dépenser plus pour nourrir tout ce petit monde qu’au temps de l’usurpateur Hongrois. Il faut dire que le PS est un tel vivier de talents, qu’il était difficile d’en laisser, ne fusse qu’un seul, sur le bord du chemin tortueux du redressement national.

Je passe sur les plus notoirement incompétents dans leurs domaines respectifs, comme Taubira à la Justice ou Moscovici à l’Economie. Quelle idée réactionnaire que de vouloir mettre des gens capables à des postes clefs, alors que les incapables foisonnent. Je souhaite m’attarder, ici, sur les intitulés « abracadabrantesques » de certains maroquins qui feront, à n’en pas douter, le bonheur des chansonniers et la honte de notre pays dans les sommets internationaux. Déjà que le nombre record de ministres nous rapproche plus de l’armée mexicaine que de la rigueur scandinave…

A tout seigneur tout honneur, commençons par Montebourg qui fût, de prime abord, gratifié du Ministère du « redressement progressif ». Un énarque moins distrait que les autres ayant dû faire remarquer qu’avec une telle titulature, la femme du Ministre concerné n’allait pas tarder à être moquée, on le requalifiât rapidement en « redressement productif ». Si la métaphore sexuelle se file moins facilement, l’inanité d’un tel domaine de compétence n’est pas sans rappeler le Ministère de la Relance, naguère confié à l’excellent Patrick Devedjian. Dans la même veine, comme Ayrault ne savait visiblement pas quoi faire de Benoît Hamon, il lui a confié le ministère de l’économie solidaire et de la consommation. En français courant, Hamon est devenu le Ministre des chèques déjeuners. Enfin, comment conclure sans mentionner Guillaume Garot le Ministre délégué à l’agroalimentaire qui personnalise enfin l’inutilité absolue : celle du ministère à la machine à découper le jambon.

En France on pourrait avoir du Pétrole

La Guyane Française ne nous a pas légué qu’une redoutable machine à faire des gaffes que les socialistes, avides d’images et de symboles abscons, ont installés bien en vue Place Vendôme. Il semblerait que ses côtes soient aussi gorgées d’un pétrole qui nous fait cruellement défaut depuis que nous avons, bien imprudemment, laissé le Sahara aux sangsues du FLN. Les affreux fascistes qui conduisaient la France au désastre avant le sursaut salvateur du 6 mai 2012, avaient naturellement cédé à leurs penchants avides et bradé l’avenir écologique de la planète à la voracité du monstre anglo-néerlandais Shell. En passant de l’ombre à la lumière, avec Nicole Bricq, le ministère de l’écologie et du développement durable, qu’il eut été inconvenant de laisser à un vert, s’est opposé au lobby pétrolier. N’écoutant que son courage et sûre du soutien d’un Président normal qui n’aime pas les riches, la Nicole s’est, en effet, sentie investie de la mission de chercher des poux aux foreurs, en leur interdisant de creuser.

Ni une ni deux, il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour voir sa normalitude renvoyer cette vilaine Bricq se faire voir au commerce extérieur. C’est qu’on ne va pas chier comme ça, impunément, dans les bottes de JR. Il ne faut pas prendre ce que l’on professe sur la finance pour argent comptant (si l’on peut dire). Pour avoir eu la naïveté de croire son candidat, Madame Bricq est la première victime de l’atterrissage, normal sinon prévisible, dans le réel. Le coup de pied de l’âne ayant été assené par la livreuse de langue de bois en chêne massif, la reine de l’intérêt bien compris, la remarquable Cécile Duflot qui assura, à la presse, que cette éviction n’était en réalité qu’une promotion (sic).  Fermez le ban et envoyez Delphine Batho qui s’étant spécialisée dans la sécurité publique, fera de ce fait un excellent ministre de l’écologie … Et que l’on n’aille pas nous dire après ça que François Hollande ne casse pas des Bricq !

La droite la plus bête du monde

A droite pendant ce temps là on procède à l’élection du roi des cons. L’issue est incertaine tant les prétendants sont nombreux. Nous sommes cependant, en passe d’assister au sacre d’une reine. N’écoutant que son hémisphère proéminent, le gauche, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est empressée, sitôt la défaite connue, de tirer à boulets rouges (c’est le cas de le dire) sur le Président et son ancien Conseiller Patrick Buisson. A entendre cette grande conscience, ce dernier aurait plus fait campagne pour Charles Maurras que pour Nicolas Sarkozy.

Diantre ! Que voilà Madame de bien lourdes accusations. Nous mesurons la souffrance qui fut la vôtre, cloîtrée dans votre ministère régalien, privée de parole, brimée à chaque conseil des ministres, moquée pour être le porte drapeau de la résistance à la bête immonde. Nous comprenons mieux votre calvaire humaniste et nous apprécions à sa juste valeur, le courage dont vous fîtes preuve, dans l’expression, récente, votre juste courroux. Attendre que toute chance de devenir de nouveau ministre soit passée, pour attaquer ainsi ceux à qui l’on a servilement léché les babouches, pendant cinq longues années, il n’y avait guère que Roselyne Bachelot pour prétendre s’épancher de pareil façon. En vous répandant la première, vous l’avez brillement coiffé au poteau. On gagne les combats que l’on peut et l’on en retire la gloire que l’on mérite !

Copé – Fillon un combat de titans

Laissons les harpies à leur droit d’inventaire et intéressons nous au combat des chefs qui se profile. L’humaniste Fillon (encore un qui a beaucoup souffert, ça se voit) défie Copé, le Mussolini de Meaux. Cette propension des bien pensants à s’auto-proclamer « humanistes » ne cesse de m’interroger. Il y aurait donc d’un côté, les justes, et de l’autre, les salauds. Ce qu’il y a d’amusant dans cette posture (pacifiste assurément) c’est que les humanistes excluent toujours leurs adversaires au nom du rassemblement, tandis que ces derniers sont voués aux gémonies car en écoutant le Peuple, ils offrent à ce dernier, une inadmissible alternative aux élucubrations des humanistes.

Derrière cette lutte homérique, destinée à désigner celui qui aura la noble tâche de botter les fesses du polygame de l’Elysée en 2017, se cache le vieux combat entre la droite autruche et la droite réaliste. Ils sont, hélas, peu ou prou d’accord sur la marche des choses en économie. L’avenir de la France passe par Bruxelles et  Berlin et le moins de libéralisme possible (l’ENA n’a toujours pas découvert Adam Smith et Ricardo). Quand on abdique sur ce point capital, il ne reste que l’écume des choses : le clivage sociétal. Comme chez les socialistes, pour paraître peser sur les affaires du monde, on se gargarise de principes et c’est toujours ceux qui n’ont rien à dire que l’on entend le plus. Cette différence marque la frontière entre les conservateurs et les libertaires. Entre les tenants d’une France fière de son héritage gréco-romain et ceux qui ne voient aucun inconvénient à changer de Peuple. Les partisans des « accommodements raisonnables » et ceux qui pensent que l’on est déjà allé trop loin dans l’acceptation du droit à la différence.

L’islam de France a choisi son Président et il n’est pas de droite, même s’il est très flou sur sa gauche. Le Front National est sorti renforcé de la séquence électorale de 2012 et les choix démago-bobo de l’Etat PS vont certainement encore amener de l’eau à son moulin. L’UMP ne pourra passer à coté de son aggiornamento. Soit le parti se donne à Fillon et le Lepenisme devient le premier parti de France, soit il se donne à Copé … et rien n’est réglé. En effet, on sera toujours loin d’une stratégie claire et raisonnable. A tout prendre, le ni-ni est préférable au déni certes, mais cela n’en fait pas, pour autant, une solution de long terme. Alors qu’une écrasante majorité de leur électorat demande une alliance entre les deux partis de droite, les dirigeants de l’UMP, à quelques rares exceptions, continuent d’afficher un mépris condescendant envers le Front National. Le distinguo entre les dirigeants et leurs électeurs est strictement sémantique et ne trompe que ceux qui acceptent le ridicule, de se cacher derrière leur petit doigt. On ne peut pas continuer à fréquenter Mélanchon et cracher sur Le Pen quand on veut être élu à droite. A cet égard, le triste spectacle de la séance inaugurale, où les « humanistes » de l’UMP ont rivalisé de goujaterie pour ne pas saluer la benjamine de l’Assemblée, en raison de son patronyme, a été plus que révélatrice. Encore une fois, ce sont ceux qui professent le plus fort leur amour de l’humanité qui se conduisent comme les pires des animaux.

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