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Psychologues, si on osait la rencontre ?

Publié le 14 juillet 2012 par Lana

La peur.

 Ou le confort ?

 La peur de quitter notre confort ?

 Pourquoi certains “patients” sont-ils si souvent décus après une séance chez un psychologue, un entretien, une discussion ?

 Parfois la rencontre a touché une zone sensible, une fragilité que le patient tient pour l’instant à préserver. Il reviendra, plus tard.

Mais combien de coeurs angoissés, malmenés par une rencontre qui ne se passe pas dans l’authenticité ?

 Le psychologue finit ses études gonflé de théories rassurantes, il va sauver le monde, il le comprend.

Waou.

Il a appris que sa profession s’appuie sur deux postures. Deux facons d’être visent en effet à écouter le patient en toute liberté, sans se laisser déborder par une empathie envahissante, l’écho que peuvent avoir ses paroles, ses convictions propres, politiques, morales ou religieuses. On parle d’attention flottante pour représenter la capacité du psychologue à se laisser aller, sans contrôle intellectuel, jusque dans l’accueil des émotions et du langage corporel des patients. A côté de l’attention flottante on parle aussi du concept de neutralité bienveillante. Le psychologue, tout en restant accueillant, n’est pas censé discuter opinion avec son patient, ne pas débattre d’idées.

 Mais très vite, de nombreux psychologues prennent appui sur ces deux principes pour se cacher derrière une froideur distante et un silence souvent réfrigérant, intimidant, blessant.

 Le psychologue silencieux qui émet une onomatopée de temps en temps… ce n’est pas un cliché, on l’a tous rencontré.

 On est alors tous ressorti de son bureau avec notre solitude et notre angoisse un peu plus lourdes, qui débordaient du sac à dos.

Alors, les psychologues, fuirait-on l’autre, sa différence ?

La rencontre est un risque.

 Un risque à prendre. Un risque qui mérite qu’on sorte du confort de nos bureaux, de nos fauteuils.

L’autre nous éveille, nous bouscule dans nos certitudes. Il nous fait peur, nous apporte un bagage lourd, douloureux, qu’on redoute parfois de ne pas savoir porter. Nous aussi, psychologues, avons peur de souffrir. Mais nous, nous avons choisi ce métier.

 Osons..

Agnès Vigouroux


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