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The Mist de Frabck Darabont

Par Laterna Magica

 

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Scénariste dont on préfère ne pas se souvenir (Freddy 3, La Mouche 2 même s'il a aussi aidé au script d'Indiana Jones et la dernière croisade), Franck Darabont est devenu grâce à son premier film, le très estimé Les Evadés, une sorte de spécialiste tout désigné des adaptations de Stephen King. Il est vrai que les adaptations réussies des romans du maître de l'horreur sont rares même si elles existent bien sûr (Carrie, Shining, Christine, Un Elève Doué pour ne citer que celles-ci). Darabont a réussi un coup de maître mais il n'a pas le talent des De Palma, Kubrick, ou Carpenter, preuve en est déjà avec La Ligne Verte, répugnante oeuvre par son abondance de bons sentiments. The Mist (même s'il n'a que peu à voir avec) souffre aussi de la comparaison avec l'étendard du film brumeux réalisé par (encore) John Carpenter : The Fog.

 

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Peut-être aurait-il été plus judicieux de transposer The Mist (comme quantité d'autres romans de King) sur petit écran plutôt qu'au cinéma. Le film passera de toutes les façons bien mieux à la tv tant il est justement réalisé tel un téléfilm : des acteurs de secondes zones (Thomas "The Punisher" Jane) ; une réalisation on ne peut plus académique et des effets spéciaux assurément pas à la hauteur des exigences posées par le cinéma et le grand écran.

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Mais si toute la production design de The Mist est déjà détestable en soi, ce n'est pas l'aspect le plus scandaleux du film. The Mist, ou l'histoire (pour le dire très grossièrement) d'un assaut extraterrestre sur une supérette, propose un affrontement entre ceux qui se réfugient dans la foi en Dieu, et ceux qui préfèrent une approche plus réaliste des évènements. L'affrontement aurait pu être intéressant mais est déjà plombé par l'incarnation de Marcia Gay Hayden, fabuleuse par ailleurs (Mystic River, Into The Wild) mais insupportable ici.

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Surtout, ce qui est affligeant, c'est la morale qui découle peu à peu de cette confrontation. The Mist n'est pas seulement moraliste, il véhicule aussi un message intégriste des plus abjecte. La fin du film, effectivement surprenante et parfois louée par certains, ne fait qu'appuyer le propos du film :  Dieu ne sauvera que ceux qui lui seront fidèles. Mais celà va bien au-delà de ce seul message. Tout le film est orienté et verrouillé pour promouvoir un discours intégriste proprement révoltant et qui, de la façon dont il orchestre sa défense, coupe l'herbe sous le pieds de ceux qui, comme ici, rejettent en bloc le contenu moral du film.


En clair, ne pas croire en Dieu est une forme d'arrogance dont il punira les coupables. Et ici, nous pouvons maintenant craindre la colère divine tant notre arrogance nous pousse à vomir les idées violentes prônées dans ce film. Une honte.

 

Benoît Thevenin


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