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Alexandre SUVAL - La ville éphémère : 7/10

Par Eden2010
Alexandre SUVAL - La ville éphémère : 7/10

Alexandre SUVAL – La ville éphémère : 7/10

Ce roman était une très bonne surprise. Il nous amène, d’une écriture colorée, au cœur d’un drame terrible … et de ses conséquences vengeresses …

Petit résumé:

En cette année 1885, comme tous les ans ou presque, une fête foraine s’installe à Neuilly. Une ville éphémère et solidaire dans laquelle ceux qui n’ont pas pu trouver leur place dans la « vraie » société peuvent se poser.

C’est ici qu’a grandi « le Vicomte », surnom donné à un jeune homme apprécié de tous qui a su s’imposer depuis son plus jeune âge parmi les forains qui le considèrent tous comme un ami.

Heureux, il vit au jour le jour dans ce monde qui est le sien. Mais un jour, il croise le regard de la belle Eloïse, venue flâner aux bras de son époux. Le coup de foudre est immédiat et réciproque. Lorsqu’Eloïse invite le Vicomte à un rendez-vous clandestin, il n’hésite pas …

… et tombe dans un terrible traquenard ! Il découvre la jeune Baronne baignant dans son sang, et alors même qu’il tente de comprendre la situation, la porte s’ouvre et il est lui-même roué de coups jusqu’à ce qu’il ne reste plus de lui qu’une enveloppe brisée.

Cinq années passent.

Les forains n’ont pas oublié cette nuit terrible et la perte de l’un des leurs !

Lorsque la fête foraine se réinstalle à Neuilly, elle présente un nouveau spectacle, le musée vivant. Et le tableau phare de ce musée est une représentation fidèle de la scène du crime, dans tous ses détails !

Les témoins et la police sont intrigués : qui a pu reconstituer la scène de façon aussi précise, le Vicomte et la Baronne ayant disparu ?

C’est alors que la situation s’accentue de façon dramatique : l’un après l’autre, les témoins du drame sont retrouvés battus à mort, avec entre les lèvres une pièce d’or représentant 30 deniers, prix de la trahison

Qui venge la Baronne et le Vicomte, et qui sont les six victimes annoncées ?

Mon avis :

Ce roman, le premier de l’auteur, était une très bonne surprise. Le monde des forains m’est étranger et je n’étais pas particulièrement attirée par l’intrigue qui me semblait assez « déjà-lu ».

Et pourtant !

La couleur qui est imprimée par Alexandre Suval à son récit est si vivace que l’on plonge avec un réel plaisir dans ce monde à part, on effleure la surface de cette société si particulière où l’on croise des hommes forts qui font de leurs difformités un gagne-pain, à contrecœur ou non. Dans cette ville éphémère, tous sont les bienvenus, et la solidarité entre forains n’est pas un vain mot ! Car tous auront, un jour ou l’autre, besoin de l’aide des autres ! Si les jalousies et les animosités sont présentes, les forains protègent malgré tout jalousement leur monde contre les « branques » (tous ceux qui ne sont pas forains, d’après une note de bas de page du roman).

C’était donc une première découverte, qui est d’autant plus agréable que l’auteur n’insiste pas lourdement mais survole cet aspect, juste suffisamment pour dresser devant notre œil intérieur les coulisses du spectacle.

Suit alors ce drame, l’histoire même, l’amour tragique entre la jeune Eloïse, mariée par son père à un homme plus âgé et le Vicomte, qui restera toujours un simple forain.

Cette histoire d’amour est totalement secondaire et pourtant au cœur même du roman. Elle n’est pas mise en avant tout en étant la base de l’intrigue !

Les évènements qui nous sont contés sont passionnants et on s’interroge sur l’auteur de cette terrible vengeance ; bon, d’accord, on ne s’interroge pas trop puisque c’est assez transparent, mais tout de même, le déroulement est présenté de façon assez original, le point de vue de l’histoire m’a plu. Il était moins policier que personnel.

On ne cherche pas nécessairement qui est à l’origine de la vengeance, on découvre plus les raisons, les aboutissants.

La lecture reste passionnante, ce qui peut tenir aux personnages assez bien dépeints, on découvre la folie générée par la trahison, la peur des complices, la peur de la trahison, et si les caractères peuvent par instants manquer un tantinet de relief, il n’en reste pas moins qu’ils ont tous, sans exception, leur personnalité propre.

En « bonus », ce roman nous permet de découvrir les origines des techniques policières essentielles telles que l’anthropométrie judiciaire (le système Bertillon, ou encore le « Bertillonage ») ou lesempreintes digitales, puisque nous apprenons accessoirement à l’intrigue l’histoire de ces découvertes majeures !

Bref, un roman fluide, colorée, une lecture agréable, un drame véritable, une intrigue assez originale puisqu’il s’agit plus de suivre l’évolution d’une situation que de découvrir les coupables.

J’ai vraiment apprécié !

Je suis toutefois incapable de dire à qui ce roman pourrait plaire ! Aux fans de policiers (même si ce n’en est pas vraiment un), aux adeptes de drames romantiques, aux lecteurs curieux de découvrir les fêtes foraines et leurs coulisses ??

Et bien, c’est finalement un roman pour tous !

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