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Karoo, Steve Tesich

Publié le 16 juillet 2012 par Antigone

karoo"La vérité, me semble-t-il une fois encore, a perdu le pouvoir, du moins le pouvoir qu'elle avait, de décrire la condition humaine. Maintenant, ce sont les mensonges que nous racontons qui, seuls, peuvent révéler qui nous sommes."

Saul Karoo est un cinquantenaire désabusé que même l'alcool ne parvient plus à enivrer. Toujours sur le point de divorcer de son ex-femme Dianah, et le père imparfait de leur fils adoptif Billy, il est un anti-héros idéal, dont la vie est un désastre relatif. Le point d'orgue semble être d'ailleurs son dernier statut de non-assuré médical. Au creux d'une descente aux enfers annoncée se loge Jay Cromwell, un producteur que Saul Karoo déteste, avec lequel il s'est juré de ne plus travailler mais qui sera à l'origine de son plus grand bonheur et de son plus grand malheur. En effet, malgré ses nombreux défauts, Saul Karoo est un écrivaillon de talent, qui n'a pas son pareil pour reprendre un scénario défaillant, alors pourquoi ne pas transformer un chef-d'oeuvre en un insipide succès commercial ?

Après avoir assisté à un éloge unanime de ce roman dans le dernier numéro de La Grande librairie, je n'ai pu faire autrement que de l'emprunter lors d'un passage en bibliothèque. Autant l'annoncer immédiatement, je suis loin de crier au miracle littéraire même si ce titre est d'une remarquable qualité. J'ai sans doute été trop marquée dans ma lecture par cette insistance de l'auteur à nous faire comprendre combien le personnage principal est répugnant. J'ai pensé à Humbert Humbert dans Lolita (Nabokov)  ou au anti-héros de La Nausée (Sartre), et même à certaines figures des romans de Paul Auster. Cette littérature du désenchantement a un charme certain que je ne suis pas certaine d'avoir toujours goûté ici. Pourtant, quelques scènes sont très marquantes et visuelles, d'une grande force. En quatrième de couverture, on nous parle aussi d'"humour corrosif", de cynisme, et des "névroses particulières" de Saul, et je suis d'accord avec tout cela. Et puis, le tout est porté par des mythes antiques qui me touchent tels qu'Oedipe ou Ulysse, ah là là, oui mais voilà, quelques longueurs ont eu raison de moi et l'atmosphère est ici bien pesante.
Une lecture qui au final me laisse aussi enthousiaste que partagée. Maintenant, c'est à vous de juger !

Editions Monsieur Toussaint Louverture - 22€ - Février 2012

Lily était très tentante en Février - In cold Blog souligne le fait que l'on s'attache malgré ses défauts au personnage, et nous mène vers d'autres liens...

Le moment de télévision dont je vous parle ci-dessus ! 


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