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Deux mots sur Kobo Writing Life

Par Eguillot

Kobo Writing Life, la nouvelle plate-forme de publication et d'autoédition d'ebooks vient d'entrer en service. Le site n'est pas traduit pour l'instant, vous pouvez le retrouver en cliquant sur ce lien. Les lecteurs de ce blog savent que je ne suis pas un grand fan de Kobo en tant que site internet (je ne parle pas de la liseuse). Mes trois principaux reproches : les auteurs autoédités français n'y sont pas mis en valeur (noyés dans la masse des anglo-saxons), les grands éditeurs français sont nettement privilégiés, et les gens de Kobo ont souvent fait les choses dans la précipitation, avec un manque de professionnalisme (voir notamment le précédent billet). Eh bien bonne nouvelle, les choses vont peut-être changer avec Kobo Writing Life. En tous les cas, le site semble clairement orienté autoédition.

Sur la page d'accueil de Kobo Writing Life, les images parlent d'elles-mêmes : un écran "statistiques" pour évaluer vos ventes, un écran "meilleures ventes" pour évaluer les dix titres ayant le plus vendu, un écran "jour par jour" de colonnes de ventes, et une carte interactive montrant les ventes par région du monde.

Les tutoriels sont agrémentés de vidéo où une voix off nous parle de "self publishing empire" à construire (enpire de l'autoédition), et de "carrière de bestseller autoédité".

Bon, bon, bon. Je ne suis pas un auteur à prendre en exemple, mais du moins je sais que mes chiffres sont fiables. Depuis que je suis distribué chez Kobo (février 2012), j'ai vendu une quarantaine d'ebooks chez eux. En comparaison, pour Amazon, depuis octobre 2011, j'en suis à plus de 450 ventes.

Et pourtant, pour Kobo, je profite de deux plate-formes commerciales sur le net, Kobobooks et la Fnac. Donc, quand la voix off nous fait miroiter un succès mirobolant, je me dis qu'un peu d'humilité aurait été de meilleur ton. La philosophie de Kobo est peut-être plus orientée autoédition outre-atlantique, il y a sans doute plus de possibilités d'en vivre là-bas, mais ça ne justifie tout de même pas ces formules de marchands de tapis.

On pourrait dire, c'est du second degré, auquel cas le service marketing se moque gentiment de ses premiers fournisseurs de contenus. Là encore, je ne vois pas trop l'intérêt.

En tout cas, on trouve des conseils, la manière de mettre ses fichiers en ligne est ludique, et on a l'option de transférer directement ses epubs ou de les créer via le site à partir de fichiers open office ou word. Gratuitement. Très appréciable, surtout si l'on pense à un concurrent comme Numilog, qui facture ce service (non pas que je passe par Numilog, qui rend les DRM obligatoires, contrairement là aussi à Kobo Writing Life).

Aux Etats-Unis, les auteurs "de milieu de liste" (des auteurs qui vivent de leur plume, mais ne sont pas bestsellers) sont toujours plus nombreux à passer à l'autoédition. Mine de rien, cela représente des millions de dollars.

J'espère que Kobo saura vraiment comprendre que les bestsellers ont eux aussi été totalement inconnus à leurs débuts. Que des auteurs comme E.L. James (Fifty Shades of Grey) sont passés par l'autoédition à leurs débuts. Cela pourrait leur donner des idées, et notamment celle de mettre les auteurs autoédités sur un pied d'égalité (selon leurs ventes, bien sûr, comme le fait Amazon) sur leur site destiné au public, au lieu de les cacher comme de la mauvaise graine...


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