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Entre fini et infini

Publié le 18 juillet 2012 par Dominique Rémond

 

Entre fini et infini

"Entre fini et infini" c’est la frontière sur laquelle marchent les 4 artistes présents dans cette exposition, quatre personnalités différentes et distinguées qui partagent une volonté expressive mais  en effectuant une recherche individuelle, ils attendent des résultats très caractéristiques et intimes. Fini et infini se courent après dans les gestes, dans la matière, dans l’utilisation des coloris mais aussi dans les thèmes choisis.

La géométrie dynamique de Redolfi réunit des résultats d'harmonie extraordinaire dans le contraste équilibré des tons, des formes qui se compensent entre poussées dynamiques et points fixes. Cette exhaustivité apparente nous surprend un peu avec la variété des surfaces, avec laquelle la lumière joue et produit des réflexions pleines et veloutées ou rapides et brillantes, en créant un mou- vement en continu.

La pensée est construite sur la surface avec méthode, avec lenteur et précision, mais laisse de l’espace à l’imprévisible, au geste informel qui ouvre le souffle, à une position dans laquelle l’instinct émotionnel prend le dessus.
Trouble qui éclate de façon incontrôlé dans une tentative de classer les couleurs et les formes: de tout ça les œuvres de Clivati prennent force. Les frontières sont cassées, les lignes s’épaississent, les tonalités se heurtent. La rationalité de l’artiste est soumise à un geste impétueux, une force ex- pressive qui n’arrive pas être facilement liée et la main va courir, la peinture s’agrandit, se mélange à la surface, presque ingouvernables. L’Harmonie est jointe par d'étranges chemins, la pensée devient coup de pinceau, la vitesse du geste  répond à l’instinct  qui fait une percée dans l’esprit, parce que dans sa peinture Clivati contrôle quelque chose d'infiniment plus grand et tragiquement plus imparable que la rationalité humaine.

La distinction entre fini et infini devient fugace, même dans des œuvres de Rocchi liées plus à la figure. Ses paysages ne sont pas des expressions du visuel, mais de l’expérience vécue. Sur la surface, la peinture retrace le signe d’un flash de lumière, une teinte particulière de vert qui atteint la sensibilité de l’artiste, de rester gravé dans sa mémoire et à se transformer en nouvelle matière dans les mains du peintre. Ses œuvres sont des images animées, en transformation, comme les images de la mémoire sont toujours en évolution, les marges s’effacent et renforcent certains détails qui sont liés à notre expérience.

Même les paysages de Pirovani, ainsi que ses natures mortes, ont plutôt un sens de l’histoire plutôt que de la description,  ils possèdent la dimension temporelle de l’histoire. Au vu de ses oeuvres,  nous suivons le regard du peintre qui capte les nuances de la lumière et sa transformation au fil  des heures. L’épaisseur de la matière suggère la stratification de l’air en face de nos yeux et  la distance temporelle dans nos esprits.

Une exposition qui a l’avantage de combiner différents langages picturaux, quatre fortes sensibilités artistiques dans un environnement unique qui conduit le visiteur à la question sur la nécessité de la communication inhérente à la nature humaine.

Beatrice Resmini


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