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Une journée peu banale à Saint-Émilion

Par Eric Bernardin

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Mon ami Pierre et moi-même ne finirons jamais milliardaires en écrivant des livres sur les châteaux bordelais, mais force est d'admettre que cela nous permet d'avoir un accueil qui sort de l'ordinaire. En me rendant à notre premier rendez-vous à Pressac, je n'ai pu me retenir de faire un détour à Faugères : le soleil levant éclairait merveilleusement la façade Est du bâtiment imaginé par Mario Botta (je n'en reviens toujours pas qu'il ait réussi à imposer le verre à Martini en rive droite !)

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A Pressac nous sommes accueillis par Jean-François Quenin avec qui nous évoquons les dernières rumeurs sur le petit monde de Saint-Émilion, mais aussi la mise en œuvre d'un nouveau cuvier permettant de réaliser des vinifications parcellaires.

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Dès 9h15, nous démarrons au rouge avec une intéressante "horizontale" de 2007 de micro-vinifications par cépage. J'avoue être tombé sous le charme du Carmenère et du Cabernet Sauvignon. L'assemblage des différents cépages à parts égales est très enthousiasmant même s'il ne représente pas la réalité. 

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10h30 : nous sommes à la Gaffelière pour une dégustation parcellaire des 2011. Très instructive car l'on perd un peu ses repères, avec des Cabernet-Franc d'une rondeur tout merlotienne et des Merlot d'une grande Franchise. 

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Fin de matinée libre : nous en profitons pour déambuler dans les parcelles d'un domaine mythique, armés d'une carte pédologique pour mieux comprendre les nuances des différents sols (et c'est incroyable de voir les évolutions en quelques mètres!)

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Des graves comme cela, il n'y en a pas dans dix châteaux. Et des chais comme ci-dessous qui semblent épouser le ciel encore moins.  Mais oui, vous êtes bien à Cheval Blanc.

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Ca ne se voit pas comme cela, mais avant de rencontrer le maître des lieux, nous avons fait un aller-retour sur Saint-Émilion pour casser la croûte en compagnie de David Suire et Cyrille Thienpont (la dream team de Larcis Ducasse/Pavie Macquin/Berliquet ... je cite Berliquet car déjà qu'on n'en parlera pas dans notre livre, alors si je n'en parle pas non plus sur le blog, où va-t-on ?)

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Ensuite donc, une petite heure en compagnie de Pierre Lurton. Que dire si ce n'est que cet homme est à l'image des vins qu'il représente : hors du commun. Il ne fait pas deux mètres et ne soulève pas des locomotives. Par contre, son langage, sa gestuelle et même son costume d'une finesse arachnéenne vous laissent sans voix. Le pire est qu'il ne se prend même pas au sérieux – il a un sens de l'auto-dérision très developpé – et il se permet d'être drôle, attachant, ouvert... Limite énervant, mais non, on t'aime, Pierre !

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Bon allez, on se calme en buvant un canon. Heu non, en dégustant à Canon. Mais comme nous sommes un peu en avance, nous en profitons pour visiter le cimetière voisin. 

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Pendant que Pierre déambule de son côté, je suis irrésistiblement attiré par cette tombe :

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Lorsque je lis cette plaque, je pressens le drame. Je la photographie en me disant que je vais "enquêter" pour savoir ce qui est arrivé à Thomas Méneret. Mon ami google m'apprend rapidement que l'homme était journaliste, et qu'il a séjourné en hopital psychiatrique après une tentative de suicide. Durant cette période, il a écrit des lettres à sa mère. Avant une ultime tentative. La dernière et la "bonne". Sa mère a fait un recueil de ses lettres et l'a fait éditer en 2009 (cf cet article). 

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