Magazine Culture

Re(flux) 3

Publié le 19 juillet 2012 par Hartzine

RE(FLUX) 3

RE(FLUX) n’est pas une mixtape. RE(FLUX) est un revue « passé, présent, futur » de disques que l’on ne peut se résoudre à passer sous silence. RE(FLUX) est une publication hebdomadaire changeant de mains et d’optique à chaque numéro. RE(FLUX) à vocation à être sommaire, partiel et subjectif. RE(FLUX) n’est pas une mixtape, mais peut s’écouter – en fin d’article – comme une mixtape.

RE(FLUX) 3

RE(FLUX) 3
01. The Slaves – Spirits Of The Sun (Digitalis, 2012)

En 2012 on ne sait plus vraiment sur quels critères juger cette scène ambient gaze : inspiration ? travail ? réputation ? Les nuances sont tellement opaques d’un album à l’autre qu’il convient régulièrement pour tous ces groupes de se juger entre eux et de délimiter le périmètre de visibilité de leur musique. La victoire va souvent au plus radical et très vite l’ajout d’éléments complètement extérieurs au propos de départ se fait nécessaire. The Slaves se pose un peu là. D’une thématique océanique à une thématique solaire, d’une musique synthétique à de grosses guitares doom… On voit poindre comme unique branche à laquelle se rattacher la logique nombriliste des genres et sous-genres musicaux qu’on maudit à chaque réunion de « zicos » quai de Valmy.

RE(FLUX) 3
02. Misery – Miséricordes (Blw Bck, 2012)

Les choses se passent doucement mais surement du côté de Blw Bck. Leur back catalogue tape à toutes les portes et réserve souvent les meilleures surprises de l’hexagone. On avait déjà parlé d »Appalache dans ces mêmes pages, le projet blues rock doomy d’un jeune parisien qui devrait prochainement sortir de nouveaux trucs chez nos amis de Bookmaker.  Le label se signale ici par la sortie d’une cassette de Misery, entité black metal qui prend à revers ses contemporains dans leurs courses puériles à la technicité sans limites et/ou la recherche d’un appui métaphysique. Rien à foutre d’un black metal-objet d’art, il suffit parfois que ce soit triste, lent et déchiré pour que que ce soit bon.

RE(FLUX) 3
03. Madalyn Merkey – Scent (New Images LTD, 2012)

J’imagine ce gros déconneur de Matt Mondanile se poser et réfléchir à la rédaction des dossiers de presse accompagnant l’EP de Madalyn Merkey. Musique de niche regroupant 25 nerds à travers le monde et artiste au profil infographiste décalée sont à coup sûr les composantes certifiées de l’alliage le moins solide au monde (à l’exception, peut-être, de celui composé par les mots paris et rock garage). Toujours ancrée dans des propositions au 36ème degré, Madalyn Merkey produit un flot de paroles déformées par un vocoder et soutenues principalement par des nappes détunées et des glitches tout rond. C’est largement moins bien que les complaintes de la nièce de Tim Goss ou le vocoding life cryptique de Marran Gosov.

RE(FLUX) 3
04. Unknow Artist – 10.5 (L.I.E.S, 2012)

Ron Morelli est dieu, Ron Morelli joue des vinyles tout dégueux, Ron Morelli est le revival lo-fi house… La liste pourrait être longue si on archivait et traitait l’ensemble de la presse le concernant. Je crois que le premier concerné s’en tape comme de l’an quarante, la preuve : le gars presse des white labels alors qu’il ne vit que par l’internet mondialisé (c’est un peu comme vouloir envoyer un courrier anonyme en indiquant un nom et une adresse au dos de la lettre). Ayant pleine confiance en mon travail d’enquête, je peux affirmer sans crainte que Unknown Artist devrait s’écrire au pluriel car il concerne une petite tripotée de producteurs affairés à souiller des boucles disco qui auraient leur place sur les fameux Members Only de Moss (face A). Le bpm et le kbps continuent à baisser en face B pour le meilleur vrai-faux morceau deep house du label.

RE(FLUX) 3
05. Big Strick – Revisior Dogs (7 Days Entertainment, 2012)

Gros braquet développé par le cousin d’Omar S sur cette sortie que je n’attendais plus de sa part. Le mec revient au meilleur de sa discographie : des courbes tendues, des synthés froids comme des nuits dans le Ventoux et une deepness jamais aussi réelle que lorsqu’elle est diffuse. « And then there was a man« … Tout un programme.

RE(FLUX) 3
06. Kord – Soviet Stars (Börft Records, 2012)

6 pistes, 6 bonbons synthétiques par les doux-dingues de chez Börft. Si vous avez lu notre interview de leur groupe phare, vous savez déjà tout. À défaut, parler de cette musique est peut-être le moyen de mettre à mal tous les clichés circulant sur la Suède, pays du baléarisme smooth. Fans de The Embassy et de toute la clique de nos amis de Service, point de salut ici. Enfants de Ceephax et Hard Corps, n’ayez pas honte, votre pays vous aime aussi.

RE(FLUX) 3
07. Gatekeeper – Exo (Hippos In Tanks, 2012)

Stop, stop, stop les graphistes. Votre flirt assumé avec le mauvais goût façon italo-gallio-biker-ebm était rigolo mais depuis que l’un de vous s’est mis en tête de nourrir son logiciel créatif de VST émulant le son de l’activation d’un mode de jeu sur Half Life, votre expression se limite à des morceaux qui ne transcendent que votre course vers l’avant-garde de la médiation numérique. Zéro avenir.

RE(FLUX) 3
08. Holy Strays – Christabell (Morning Ritual, 2012)

Le marché anglo-saxon s’est emparé d’Holy Strays et nul doute qu’il devrait en faire « quelque chose » dans les mois à venir. Ça tombe plutôt bien d’ailleurs car la musique du jeune Français (il a réellement 22 ans) se départit progressivement de ses gimmicks (subis) des débuts. Le travail rythmique, notamment, mute et se déconnecte progressivement de contingences liées au traitement numérique des patterns. La phrase précédente parlera à environ 25% des gens ayant un ordinateur et à un pourcentage encore plus faible de la population touchée par la fracture numérique. Les webmags anglais qui ont eu l’exclu sur le single ont dit n’importe quoi à propos de la musique en elle-même. Essayons de rétablir la vérité vraie et disons que cette musique est la formalisation d’une esthétique empruntant autant à l’early digital qu’à certains segments du continuum hardcore guidée par le touché délicat du mec qui sait fractionner son effort.

Mixtape

RE(FLUX) 3 from hartzine on 8tracks.

1. The Slaves – River
2. Misery – Sous l’égide des martyrs
3. Madalyn Merkey – Siren
4. Unknown Artist-Journey 1 excerpt
5. Big Strick – alpha&omega
6. Kord – Push your button wav feat. Annie Gylling
7. Gatekeeper – Tree Drum
8. Holy Strays – Christabell


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hartzine 83411 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines