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[critique] Carcéral : dans l’enfer de la taule

Publié le 19 juillet 2012 par Vance @Great_Wenceslas

Carceral 00

Le 402e film du Palmarès est un DTV. Ce n’est pas le seul et depuis un récent sondage, nous avons décidé de maintenir les DTV dans le classement.

Screwed, de son titre original, est un film de prison. Son approche et son intrigue n’ont rien d’original, n’était le fait qu’elles sont directement inspirées de l’expérience de Ronnie Thompson, qui a d’ailleurs cosigné le scénario – le bonhomme tenait sans doute à la faire partager depuis un moment puisqu’il avait déjà mis en scène un court-métrage sur sa vie de gardien de prison.

A l’arrivée, on obtient un film qui, s’il n’a rien de révolutionnaire, impressionne par la sincérité un peu naïve qu’il dégage. Tout est parfaitement balisé dans ce métrage, à commencer par Sam, un bon sous-officier qui revient légèrement traumatisé du front au Moyen-Orient (il y a perdu un de ses hommes) et qui s’aperçoit que la société britannique n’a pas grand-chose à lui offrir. Il a une femme qui l’aime, un bébé, des amis qui traficotent, ce qui l’empêchera de virer Rambo : ce n’est pas une machine à tuer. Contre son gré, il acceptera un emploi dans une prison et s’apercevra très vite que le milieu dans lequel il va pénétrer n’accepte aucune règle que la sienne propre. Il observera de l’intérieur l’échec flagrant de la politique pénitentiaire du Royaume avec des détenus qui s’enrichissent sur le dos des autres, des matons qui profitent du système et d’autres qui ferment plus ou moins les yeux. Surtout, il aura du mal à trouver sa place : les taulards le toisent sans vergogne, certains petits caïds connaissent tout de sa vie, ses collègues se méfient de lui (au départ, il ne boit pas, ne se drogue pas et rentre sagement chez lui après le boulot – mais ça ne durera pas, tant le travail est psychologiquement usant). Lorsqu’il croit bien faire, il se met même l’administration à dos. C’est pourquoi il décidera de jouer le jeu, acceptant les conseils des plus anciens quitte à renier certains de ses principes – jusqu’à ce qu’une enquête interne le compromette et l’entraîne dans une spirale infernale.

Carceral-02.jpg

Cadré au plus près, mais sans effet excessif, Carcéral montre clairement la couleur : images sales, éclairages dégradants, caméra mouvante ; on n’est pas loin d’un faux documentaire. Les comédiens, pour la plupart inconnus (James d’Arcy a tout de même joué dans Master & Commander), peinent à convaincre, avec des personnages manquant de subtilité, dépeints trop grossièrement ; certaines situations sont trop téléphonées. Malgré tout, après une première demi-heure poussive, le rythme est bon et l’ensemble se suit grâce à une intensité croissante et un finale assez réussi.

Un DTV qui n’entrera pas dans l’Histoire et ne restera pas dans les annales, ni sans doute dans nos mémoires. Une sortie en DTV justifiée mais un film honnête qu’apprécieront les amateurs.

Ma note (sur 5) :

2,8

Note moyenne au Palmarès (juillet 2012) :

2,65


Screwed

 

Carceral-01.jpg

Mise en scène 

Reg Traviss

Genre 

Drame pénitentiaire

Production 

Screwed Films 2011

Date de sortie France 

03/07/2012 (DTV)

Scénario 

Colin Butts & Ronnie Thompson d’après son autobiographie

Distribution 

James d’Arcy, Kate Magowan & Frank Harper

Durée 

110 min

Support 

DVD FIP zone 2 (2012)

Image 

2.35:1 ; 16/9

Son 

VOst DD 5.1

Synopsis Inspiré de l'histoire de l'ancien gardien de prison Ronnie Thompson qui a passé sept ans de sa vie à travailler dans les pires pénitenciers d'Angleterre : Sam, un soldat de l’Armée britannique, revient de la guerre et accepte malgré lui un emploi de maton, afin d’entretenir sa femme et son enfant. Mais l’univers carcéral aura raison de son équilibre, mettant en jeu son honneur, sa famille et jusqu’à sa vie… 


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