Magazine Beaux Arts

Deux textes

Par Trioinfernal

Trois textes relatifs à la psychanalyse

Yvan Hladky

Ces idées freudiennes, pouvez-vous encore y croire ? Pour l´expression "Avoir des fourmis dans les jambes" consultez Larousse

Premier

Je marche dans une rivière, l'eau à la hauteur de mes genoux, j'arrive à une barrière en bois traversant cette rivière, je cherche pour le sortir de l'eau le No.1 de Science & Vie imbibé et le pose sur le rivage. Derrière moi trois filles d'une vingtaine d'années en maillots de bain, elles me font des signes de mains et des yeux de les suivre au-delà de la barrière. Je ne veux pas les suivre et je monte, fourmis dans les jambes, sur le bord ensablé. Je prends le magazine trempé dans les mains et je lis un article sur le commencement et fin de notre Univers, les conneries habituelles, quoi autre.


Deuxième
Une fois sorti de l'eau je me trouve soudain sur un large balcon, je vois au Nord une immense ville grise et blanche au dessous de moi, avec une tour en acier, dirait-on. Je regarde vers le ciel. Je vois à travers cette légère brume dorée un point noir très haut au dessus de moi. Une des filles me demande si je pourrais appeler ce point du ciel lointain. Je crie de toutes mes forces et voilà
ce point descend sur un fil d'araignée de ses centaines de kilomètres du firmament et se pose juste sur la table ronde près de la porte-fenêtre menant à la chambre nomée bureau. C'est une fourmi de (au moins) vingt centimètres, je la regarde et je ne comprends pas, une voix me dit que je dois parler à la fourmi, elle va transmettre et répondre toutes mes questions.  mes questions.


Un message libidonose du Big-Bang, notre Créateur, traduit par un insecte ?  Credo quia absurdum.

  
 © copyright Yvan Hladky, Paris 2006

Avant et Après

L'histoire du pilote incénéré

Une colonne de voitures pleines de coffres, femmes enceintes et enfants, des gens à pied, des charrettes et brouettes sur la nationale derrière le pont ferroviaire sur la Loire, tout bouge que lentement. Les chars du Wehrmacht sont à 20 kilomètres...

Derrière notre Renault Primaquatre un camion avec une tente, trois jeunes soldats tchèques en uniforme français et un sous-officier français, munis d'un canon antiaérien, appartenaient à l'unité qui gardait l'usine SIAMEC à Nevers. Un avion allemand est apparu et tirait des rafales de mitraillette sur le cortège des réfugiés qui couraient dans toutes directions. L'avion a disparu et retournait de suite pour continuer. Les jeunes soldats ont soulevé la tente, un était derrière sur le canon, les deux avec mitraillettes en mains guettaient. Quand l'avion était très proche, le canon quadruple a dit : « hschouf, hschouf, hschouf, hschouf » et l'avion atterrissait brusquement sur la plaine avec une queue de fumée noire épaisse, le pilote se sauva à distance et tomba par terre, il était blessé je pense. Les gens y accourraient, quelqu’un avait une corde, ils l’ont attaché par les pieds et l'ont tiré dans les branches d'un arbre, un autre quelqu'un a apporté de l'essence dans une boite à conserve et ils l'ont allumé. Le mec sportif qui assassinait il y a deux ou trois minutes encore des enfants et femmes dans le cortège hurlait comme un cochon chez le boucher.

Maman me pressait un coussin sur la tête dans le fossé, mais j’en ai vu trop déjà… Un des jeunes soldats dit : « je ne veux pas entendre ses chansons », visa avec sa mitraillette le corps du pilote malheureux et tira une courte rafale. Le mec cessa de s’agiter et crier.

Un des garçons de 18 ans était le baron de La Fayette, un autre Oskar Henrych ou Carlos Fenrych.

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 © copyright Yvan Hladky, Paris 2012


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