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Jussi ADLER-OLSEN - Profanation : 8+/10

Par Eden2010
Jussi ADLER-OLSEN - Profanation : 8+/10

Jussi ADLER-OLSEN – Profanation : 8+/10

Cette deuxième enquête du « département V » est un véritable plaisir.

Encore une fois, Jussi Adler-Olsen nous plonge dans une affaire qui mêle habilement le polar au thriller au point de créer un style propre, le tout bien noir, sans oublier la petite étude de société percevable juste en filament, le tout parsemé d’une certaine dose d’humour froid.

Car oui, nous évoluons donc dans une ambiance sombre.

Le grand plus est que cette deuxième enquête de l’appartement V est qu’elle est très différente de la première, nous offrant donc un roman « nouveau » - tout en maintenant la couleur générale et le duo atypique formé par Carl Morck et Assad 

(petite observation : je ne parviens pas à insérer le caractère du « o » traversé par le « \ » qui me permettrait d’écrire correctement le nom du personnage phare, veuillez m’en excuser)!

L’intrigue :

Dans les sous-sols du commissariat, le département V, chargé de travailler sur des dossiers non résolus, tombe par hasard sur une affaire qui n’a en fait pas sa place d’ici, ce qui intrigue Assad et Carl Morck au point de s’y intéresser – et nous savons que Carl Morck a du mal à se lancer dans les enquêtes, il préférerait laisser passer la journée les pieds sur le bureau !

Il s’agit en fait d’un dossier classé, le coupable purgeant encore sa peine suite à l’assassinat d’un frère et de sa sœur dans des circonstances violentes. Comment ce dossier a-t-il pu atterrir sur le bureau de Morck alors qu’il est résolu ???

Rapidement il s’avère que l’homme qui a été jugé pour ce meurtre suite à ses aveux est peut-être véritablement l’auteur de ces atroces crimes, mais aussi qu’il n’a certainement pas agi seul !! Il était certainement simplement le complice d’un groupe de six jeunes qui avaient fréquenté le même pensionnait d’élite – et qui n’en étaient pas à leur premier crime ! Et les cinq autres sont encore en liberté ! Bien pire, quatre d’entre eux font partie du gratin du Danemark, occupant des postes influents et des situations enviables ! Un seul membre du petit groupe a disparu – Kimmie, la seule fille, qui vit dans la rue en ressassant une vengeance contre ses anciens amis et complices.

En lisant ce roman, nous suivons d’un côté Carl Morck et Assad, qui bénéficient désormais de l’aide d’une secrétaire au caractère bien trempé, Rose, et de l’autre côté le groupe des complices.

Et nous savons, dès le début du roman, que le meurtre de ces deux jeunes n’était pas le seul crime commis par le groupe des six, loin de là ! Ils se faisaient un plaisir d’agresser les gens simplement parce qu’ils en avaient les moyens, et cette violence sous-jacente ne les a jamais quittée, jusqu’à aujourd’hui. La valeur qu’ils attachent à la vie autre que la leur est inexistante.

En avançant dans leurs recherches, les membres du département V se heurtent non seulement à la barrière du temps qui a effacé les traces des crimes commis, mais surtout à la solidarité des anciens du pensionnat …

Un roman assez effrayant, qui rappelle que derrière une apparence sophistiquée et cultivée peut se cacher un esprit retors et diabolique.

Un roman sombre

C’est un roman violent.

On ne peut pas le nier. C’est le crédo des six anciens amis du pensionnat, ils se retrouvaient à l’époque pour regarder des films violents, tentant d’imiter les personnages d’Orange mécanique. La richesse des familles leur a permis de se cacher pendant des décennies derrière une apparence propre, de se bâtir un mur de relations et de finances.

Seulement, il suffit d’un seul membre qui vacille – ici Kimmie, qui était pourtant au cœur du groupe mais qui a été brisée par un évènement terrible et qui ne souhaite désormais plus qu’une seule chose : se venger des autres.

La question est : est-ce que Carl Morck et son assistant parviendront à retrouver Kimmie avant les autres ? Est-ce qu’ils seront capables de trouver suffisamment de preuves pour confondre les riches, protégés par l’aura des puissants ?

Dans « Profanation », on ne recherche à aucun moment les coupables, puisqu’on les connaît. On ne recherche donc pas à résoudre l’affaire – et pourtant nous suivons l’enquête qui devra mener à l’arrestation des coupables. C’est donc un polar étrange … qui se transforme rapidement en thriller, puisque l’affrontement entre les membres du groupe semble inévitable.

Le mélange entre histoires personnelles qui font chavirer les esprits plus ou moins sains et des crimes horribles imprime une couleur glaciale à ce roman scandinave.

Le  « plus » de ce livre est certainement l’équipe formée par Carl Morck et son assistant Assad, équipe renforcée par une secrétaire dont personne ne voulait, Rose.

Assad a sa façon de parler, d’agir, qui est toujours à la limite de l’acceptable, et Carl Morck, flic acerbe et désenchanté, n’est toujours pas certain qu’il a envie de travailler sur toutes ces enquêtes, tout simplement. Ce qu’il veut, c’est trouver la paix après ses expériences traumatisantes.

Un duo fascinant, des caractères qui se complètent bien, un duo efficace par leur intelligence, par leur perspicacité et surtout leur intuition.

Par rapport à « Miséricorde », la première enquête du duo, la différence est palpable : ici, l’urgence est différente. Dans Miséricorde, sans le savoir, le duo d’enquêteurs courait contre la montre pour sauver une femme tenue prisonnière alors qu’on la croyait morte, alors qu’ici, il n’y a pas le même type d’urgence. Il ne s’agit pas de secourir une nouvelle ou ancienne victime. Il s’agit de confondre les coupables avant que Kimmie ne les atteigne, ou encore avant que les autres ne parviennent à faire disparaître Kimmie, et avec elle le dernier témoin vivant.

Les deux affaires sont très différentes. Deux points communs les lient néanmoins : les deux romans débutent sur un dossier non résolu, donc comme un polar pour se transformer en thriller.

Mais surtout l’esprit particulier des enquêteurs, qui travaillent en dehors des règles habituelles tout en les respectant, qui s’acharnent sur des affaires oubliées que tous pensaient classées. Ils travaillent hors du temps, hors des sentiers habituels, avec un esprit différent et un humour sombre qui fait grincer des dents.

Du fond de leur cave, les membres du département V nous offrent des affaires bien passionnantes !

Je ne manquerai certainement pas la prochaine enquête !

Si vous souhaitez en savoir plus sur la première enquête du duo, vous trouverez mon commentaire sur « Miséricorde » ici :http://edenlalu.centerblog.net/231-jussi-adler-olsen-misericorde-8-10

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