Magazine Cinéma

[Dossier] Les Catcheurs au cinéma – Part. 1

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Le catch est assurément un sport particulier. Celui de la WWE notamment, qui fait actuellement les beaux jours des chaines de la TNT et de Canal Plus. Particulier donc, car c’est probablement le seul sport qui voit ses athlètes se lancer dans des mises en scène -souvent interminables- avant de se mettre à taper sur leur adversaire. La tendance empire d’ailleurs avec les années.
Avant, à l’époque de la WWF, les Hulk Hogan, Ultimate Warrior et autre Randy Savage déboulaient sur le ring, se livraient à une mise en scène de quelques poignées de secondes et se mettaient à exécuter des acrobaties millimétrées. Aujourd’hui, les mecs arrivent, armés d’un micro et commencent à parler. Les scenarii des matchs sont de plus en plus élaborés et les séquences tournées en coulisses de ressembler davantage à des courts-métrages, qu’à de véritable séquences de vestiaires, destinées à intimider l’adversaire.

[Dossier] Les Catcheurs au cinéma – Part. 1

Pas étonnant, que depuis la nuit des temps (que l’on situe dans le cas présent au début des années 80), les catcheurs ont toujours nourri des ambitions théâtrales. Aucune raison de penser que si on est capable de faire semblant de tabasser à mort un gus après lui avoir fait croire tel ou tel truc devant des millions de téléspectateurs, on ne sera pas crédible face à des acteurs, sur un plateau de cinéma. Du moins en théorie, car en pratique, rares sont les catcheurs qui ont véritablement et positivement réussi leur reconversion dans le septième-art.
Veuillez noter que ce dossier n’a pas la prétention de dresser une liste définitive de tous les lutteurs devenus acteurs, mais simplement de s’attarder sur un certain nombre de cas marquants, pour diverses raisons.
Intéressons-nous donc de plus près à ces armoires à glace qui, un jour, ont voulu s’imposer sur les plateaux de cinéma de la même façon que sur les rings : avec pertes et fracas !

Les Stars

DWAYNE « THE ROCK » JOHNSON

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The Rock est sans conteste celui qui a le mieux négocié sa reconversion au cinéma. Avec plus de vingt films au compteur et de nombreuses apparitions dans des séries télé, celui qui se fait volontiers appeler Dwayne Johnson (son vrai nom) est aujourd’hui un acteur reconnu par ses pairs. C’est ainsi que beaucoup le comparent à Arnold Schwarzenegger. Tous les deux sont des anciens sportifs et tous les deux ont su jouer des coudes pour se faire un place au soleil. Une comparaison qui ne tient en revanche pas la route très longtemps, quand on regarde de plus près la filmographie de Johnson. Une filmographie qui compte de nombreux navets (Doom, Maxi Papa, Fée malgré lui…) et peu de longs-métrages réellement mémorables. Parmi ces derniers, on peut citer le récent Fast and Furious 5, qui a vraiment profité de la présence du catcheur pour rebondir, Southland Tales, le délire apocalyptique de Richard Kelly, Very Bad Cops, Faster, ou encore Voyage au centre de la Terre 2, qui s’est avéré être une belle petite surprise.
En parallèle, The Rock continue de catcher à la WWE. Après avoir mis sa carrière de sportif entre parenthèses, pour se consacrer au cinéma, en 2003, The Rock revient enjamber la troisième corde en 2011. Un retour surprise pour celui qui avait bien précisé à ses fans qu’il ne ferait que quelques apparitions lors d’évènements spéciaux. Ce qu’il a effectivement fait jusqu’en 2009.
Pendant cette parenthèse, Johnson a assis sa position à Hollywood. Avec Bienvenue dans la jungle, où l’apparition furtive de Schwarzie lui assure une légitimité bienvenue, mais aussi avec des métrages comme Tolérance Zéro, Be Cool ou Redemption.

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Vin Diesel et The Rock dans Fast and Furious 5

Pourtant, il manque un truc primordial à The Rock pour pouvoir prétendre au titre de « nouveau Schwarzenegger ». Et ce truc, c’est la reconnaissance des grands réalisateurs. Schwarzie peut en effet s’enorgueillir de collaborations avec des mecs comme Paul Verhoeven (Total Recall), John McTiernan (Last Action Hero, Predator), James Cameron (Terminator 1 et 2, True Lies), John Milius (Conan le barbare), Walter Hill (Double Détente), Ivan Reitman (Président d’un jour, Jumeaux, Junior, Un flic à la maternelle) ou encore Bob Rafelson (Stay Hungry). Johnson, lui, peine à s’imposer hors du cadre limité des séries B d’action bourinnes. Même si son jeu s’est affirmé ces dernières années et qu’il est probable que le meilleur reste à venir pour celui qui est annoncé au générique du prochain film de Michael Bay (Pain and Gain) et à celui de la suite de G.I. Joe.
Une chose est sûre : The Rock est tout autant considéré comme un acteur que comme un catcheur. Et ça, c’est déjà une prouesse en soi.

HULK HOGAN

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Sous ses apparences de retraité débonnaire, Hulk Hogan, de son vrai nom Terrence Gene Bollea, cache un acteur hors-pair.
Voici le genre de déclaration que vous ne lirez nulle part ailleurs. Car il faut bien avouer que même si Hogan a joué dans un vingtaine de films, personne ne l’a véritablement pris au sérieux dans le rôle de comédien. Un rôle que l’athlète aux bacchantes flamboyantes n’a jamais cessé de revendiquer, sans vraiment réussir à convaincre sur la longueur. Sa carrière au cinéma ressemble ainsi à s’y méprendre à un gigantesque champs de navets.
Peut-être est-ce pour cela que Hulk Hogan catche toujours. Nul ne sait ce qui peut se passer derrière le regard torve de ce géant de 2 mètres (2m + 1cm pour être exact) et de 137 kilos. L’homme, aujourd’hui âgé de 58 ans (bientôt 59) apparaît encore régulièrement sur les rings. Ne figurant plus dans les registres de la WWE, il officie au moment où vous lisez ces lignes à la Total Nonstop Action Wrestling (tout un programme ce nom). Toujours acerbe et toujours moustachu, Hogan est actif comme un jeune premier et cumule les casquettes. Au cinéma, il a ainsi produit, co-réalisé et joué.
C’est Sylvester Stallone qui lui offre son premier rôle, dans Rocky 3, en 1982, où Hogan interprète un catcheur du nom de Lèvres de feu. Un rôle de « composition » assez finement joué par Hogan qui se sent pousser des ailes. On le verra (ou pas) ensuite, dans des longs-métrages comme Cadence de combat, Space Commando, Monsieur Nounou, Monsieur Papa (intitulé Santa with Muscles aux États-Unis), ou bien dans Les 3 ninjas se déchainent. Des films qui ont fait les beaux jours des vidéo-clubs dans les années 80 et 90 et qui sont restés inexplicablement à la porte des Oscars. Hogan fait aussi apparition furtive dans Gremlins 2.
À la télévision, outre sa formidable et très instructive série TV (réalité) familiale, Le Monde Merveilleux de Hulk Hogan, le catcheur s’est fait remarquer dans Thunder in Paradise ou Walker Texas Ranger.

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Sylvester Stallone et Hulk Hogan dans Rocky 3 – L’œil du tigre

Depuis 2009 et son rôle dans le film Little Hercules, où il partage l’affiche avec un autre catcheur, The Big Show, Hogan est resté éloigné des plateaux de tournage. Parions néanmoins que dans son coin, tout en entretenant sa belle toison faciale, le géant blond fomente un retour aux affaires qui sera à l’image de sa célèbre Atomic Leg Drop ( sa prise de finition – marque déposée), c’est à dire fracassant !

JOHN CENA

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Bénéficiant d’une énorme popularité dans les milieux autorisés, John Cena n’a pas non plus attendu que retentisse la cloche de la retraite pour s’incruster au cinéma.
C’est après avoir fait de la figuration dans le film Ready to Rumble en 2000, que le plus patriote des catcheurs, envisage une carrière alternative. The Marine représente en cela ses véritables débuts devant la caméra. Produit par la WWE (on est jamais mieux servi que par soi-même), le film met en scène un John Cena plus baraqué que jamais, dans la peau d’un soldat qui doit sauver sa femme, kidnappée par d’immondes salopards. Un rôle qui ne va pas chercher bien loin et qui affiche clairement ses intentions : mettre en vedette le catcheur préféré des américains.
Mais The Marine, sous ses aspects de spot de pub géant pour Cena, est plutôt réussi. Efficacement filmé, il jouit en outre de la présence de Robert Patrick et s’apparente à un divertissement d’action tout à fait convenable. Sans autre prétention que celle d’envoyer du bois, Cena se montre crédible à l’écran. Il bouge bien, son charisme de lutteur convient à merveille au rôle et tout va bien dans le meilleur des mondes pour celui qui aime porter des t-shirts violets et des baggys. Son long-métrage suivant, le bien-nommé 12 Rounds se situe dans la même veine, tout en tirant encore un peu plus du côté de Die Hard. En 2012, Cena se fera remarquer aux côtés de Patricia Clarkson ou de Danny Glover dans le drame Legendary. Drame dans lequel, il joue un catcheur.

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John Cena dans The Marine

On ne peut pas reprocher à John Cena de chercher à péter plus haut que son cul c’est certain. Avec son physique, Cena sait parfaitement quoi donner à ses fans, pour que ces derniers se jettent sur ses films et dans son style, il est plutôt convainquant.
Sa carrière au cinéma est pour le moment assez anecdotique. Il tourne peu, étant toujours très actif dans les arènes de la WWE et nul ne sait, si dans quelques années, Cena se tournera définitivement vers une carrière de comédien à plein temps.
Ai-je précisé que John Cena avait aussi sorti un album de rap ?

STEVE « STONE COLD » AUSTIN

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Quand il se lance, celui qui se faisait alors appeler Steven Anderson, contacte personnellement l’acteur Lee Majors afin de lui demander la permission d’utiliser à la scène le nom de Steve Austin. Patronyme du héros de la fameuse série L’Homme qui valait trois milliards dans laquelle a longtemps joué Majors.
Sur les rings, Austin est un mauvais garçon. Il s’habille de cuir, jure et boit de la bière. Détenteur d’un grand nombre de prix (7 fois champion de la WWE), Austin est reconnu comme l’une des plus grandes légendes du catch.
Au cinéma par contre, Steve « Stone Cold » Austin ne vaut pas trois milliards, comme son homonyme de fiction. Du moins pas encore, tant son c.v. de comédien ne compte à ce jour qu’un grosse dizaine de longs-métrages. Connu par les cinéphiles amateurs d’action, pour être celui qui met au tapis Stallone dans Expendables, Austin a vraiment débuté sa seconde carrière dans la comédie Mi-Temps au Mitard, aux côtés de Burt Reynolds et d’Adam Sandler (le film compte aussi The Great Khali et Kevin Nash dans ses rangs, mais nous en reparlerons). Il tourne ensuite dans Les Condamnés, sorte d’hybride entre Koh-Lanta et Running Man, où il se montre très convainquant.

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Eric Roberts et Steve Austin dans Expendables

Son charisme joue sans conteste en sa faveur. Dans la lignée d’un Schwarzie (encore lui), Austin fait montre d’un fort potentiel, même si ce potentiel en question n’a pour l’instant pas réellement été exploité. Austin n’ayant tourné que dans des films bourrins, au mieux franchement distrayants, comme Damage, ou au pire salement anecdotiques comme The Stranger (une version fauchée et à la ramasse de La Vengeance dans la peau). À quelques exceptions près.
Dernièrement, Stone Cold s’est aussi affiché avec Steven Seagal dans Maximum Conviction.

« ROWDY » RODDY PIPPER

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Placer « Rowdy » Roddy Piper dans la catégorie des Stars peut paraître incongru, voire carrément déplacé. Mais ce catcheur canadien, qui a joué toute sa carrière le rôle d’un catcheur écossais adepte du port du kilt, est l’un des seuls à avoir attiré l’attention d’un réalisateur de très gros calibre. Ce réalisateur, c’est John Carpenter, qui offre en 1988, à Piper le premier rôle de son Invasion Los Angeles.

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Keith David et Roddy Pipper dans Invasion Los Angeles

Peut importe alors que par la suite, Piper n’ait tourné que dans un nombre incroyable de DTV dont beaucoup n’ont jamais vu le jour en France. Il a joué dans un Carpenter. De plus, on peut affirmer sans crainte, que dans son rôle, Pipper assure. Confronté à des envahisseurs extraterrestres, ce dernier avoine sévère et contribue à donner un joli punch à cette brillante satire politico-sociale de Big John.
Sinon, Roddy a aussi joué dans Walker Texas Ranger

À suivre, Kevin Nash, Kane, Triple H, The Edge, Jesse Ventura, Bastista, The Great Khali et bien d’autres…

@ Gilles Rolland


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