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Côte d'Ivoire: Les pro-Gbagbo déçus par François Hollande

Publié le 27 juillet 2012 par Africahit

Les partisans de l’ancien président ivoirien s’attendaient à ce que le nouveau pouvoir français ignore Alassane Ouattara.


Les partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo sont très amers. Ils avaient fondé beaucoup d’espoir dans l’élection de François Hollande.

Aujourd’hui, ils sont déçus et pour cause: on a déroulé le tapis rouge à Alassane Ouattara à l’Elysée.

Et dès son arrivée, le nouveau chef de l’Etat ivoirien a obtenu un accord d’annulation de la dette ivoirienne portant sur la somme de 3,76 milliards d’euros. Qui dit mieux?

Les pro-Gbagbo reprochent au chef de l’Etat français d’avoir reçu celui qui était pourtant venu défendre les intérêts du peuple ivoirien.

Le clan Gbagbo a été naïf

Désillusionnés, ils oublient que, par-dessus tout, ADO (Alassane Dramane Ouattara) et Hollande ont en commun le fait d’avoir été démocratiquement élus à la tête de leur pays.

De plus, tous deux se sont fermement engagés à être le président de tous leurs concitoyens, et non celui de leurs partisans exclusifs.

Les lamentations du clan Gbagbo dans l’Hexagone prouvent qu’il a une courte vue des choses. Cela pourrait même traduire la peur de rentrer et de se voir un jour interpellé par la justice ivoirienne pour les indélicatesses commises du temps où il n’y avait à boire et à manger que pour une minorité pressée de s’enrichir.

L’on peut comprendre que tout le monde ne soit pas satisfait de la venue du président ivoirien à Paris.

Les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo qui avaient dansé et chanté à l’élection de François Hollande, avaient vraiment cru que Nicolas Sarkozy battu, les portes allaient se refermer, une à une, devant son ami Alassane Ouattara et ses proches.

Mais, en Occident, l’adversaire politique n’est pas un ennemi. Le clan Gbagbo paie donc pour avoir été naïf. Son calcul était mauvais d’autant qu’il y a deux mois, Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, avait déjà été reçu par son homologue français.

Toussaint Alain, ex-conseiller à la présidence ivoirienne et défenseur de Laurent Gbagbo, lui, a même oublié que durant sa longue présidence, leur leader n’avait pas omis de pactiser avec la droite française et ses entrepreneurs.

A l’époque, l’argent de la bourgeoisie française ne sentait pas mauvais. Les partisans zélés de Gbagbo cherchent à faire oublier que la dette effacée, est celle que le FPI (Front Populaire Ivoirien, parti de Laurent Gbagbo) a laissée comme héritage au peuple ivoirien et à ADO.

La rupture avec l’Internationale socialiste

Si les Ivoiriens sont cruellement endettés aujourd’hui, c’est bien parce que la gestion du clan Gbagbo a été scabreuse.

Des sommes colossales dilapidées dans la belle vie et les achats d’armes, sans aucun égard pour les promesses faites au peuple sevré de tout par des crises créées de toutes pièces.

Mais les erreurs du passé rattrapent toujours. Le FPI, discrédité à jamais, paie aujourd’hui pour samal gouvernance du pays. Après la débâcle face à l’électeur, c’est donc l’échec diplomatique.

Dans leur grande majorité, les camarades français au sein de l’Internationale socialiste (IS) ont pris leur distance. Preuve que pendant longtemps, on ne retiendra du FPI que les pires souffrances que ce parti a infligées au peuple ivoirien et aux nombreux ressortissants d’autres pays africains.

C’est d’ailleurs pourquoi Laurent Gbagbo se trouve aujourd’hui devant le tribunal international (la CPI), pour répondre de plusieurs actes d’accusation, en rapport avec sa gestion du pays. Le FPI mérite son exclusion de l’Internationale socialiste dont il est loin d’incarner l’idéal.

En son sein, figurent des individus faisant preuve de malhonnêteté dans un monde où les idéologies prennent de moins en moins de place face aux intérêts d’Etat. Plutôt que de se montrer soulagé de l’annulation de la dette qu’on a refilée aux successeurs, du côté du FPI, on préfère vociférer à qui mieux mieux.

Ces gens n’avaient pourtant pas hésité à adopter un style de gouvernance qui aura engendré destruction de biens publics et privés, et provoqué d’immenses pertes en vies humaines.

Cesser les critiques non constructives

Plus que de l’adversité, c’est bien une animosité qu’ils affichent à l’endroit de ADO qui a réussi, en un temps record, à réinstaller la Côte d’Ivoire dans l’estime des autres, particulièrement les bailleurs de fonds.

A l’exemple de la classe politique française, les partisans de Gbagbo, doivent éviter toute fixation et cesser de faire croire que tout ce que fait ADO est mauvais.

En fait, comme le souligne si bien le chanteur ivoirien Alpha Blondy dans l’une de ses chansons:«les ennemis de l’Afrique, c’est bien les Africains»!

On peut garder l’esprit critique, tout en reconnaissant qu’il y a des limites à ne pas dépasser. Il vaut mieux plutôt interpeller ADO quant à la nécessaire bonne gestion des richesses nationales et des fonds recueillis au bénéfice du peuple ivoirien. Les efforts du chef de l’Etat ivoirien doivent lui être reconnus.

De même, son offre sans cesse renouvelée du dialogue au FPI qui l’a toujours rejetée, doit être définitivement prise en considération. Les partisans de Gbagbo ont intérêt à faire preuve de sagesse et à reconnaître enfin la victoire d’Alassane Ouattara. Il est temps de répondre aux offres de paix du nouveau pouvoir, et de revenir à la table de négociation.

Le socialisme du FPI a été une escroquerie

Parce qu’il n’est jamais tard de bien faire, le FPI gagnerait à faire amende honorable. Il faut faire son mea culpa.

Les Ivoiriens et les autres peuples frustrés et bafoués dans leur dignité, attendent toujours du FPI qu’il demande pardon pour les atrocités commises sous sa gouvernance. Il lui faudra lutter longtemps pour convaincre l’opinion que le socialisme qu’il prône est réellement en faveur des peuples africains.

Pour l’heure, la gestion du passé donne, en tout cas, du Front populaire ivoirien l’image d’un parti aux pratiques fort honteuses. Son socialisme apparaît ainsi comme une grande escroquerie, une duperie de la part de personnes aux desseins non avoués.

Sans doute la poignée de main Hollande-Ouattara équivaut-elle aux yeux du clan Gbagbo au…«baiser de Judas»! L’on peut comprendre que l’écœurement des pro-Gbagbo soit à son comble. Ils ont toujours cru naïvement, que les accointances idéologiques l’emporteront toujours sur les intérêts d’Etat.

Mais le fait de ruer aujourd’hui dans les brancards montre encore une fois que ces individus n’aiment pas vraiment leur pays. Sinon comment, après leurs forfaitures, s’en prendre à Hollande et Ouattara qui viennent d’enlever une grosse épine du pied de l’éléphant ivoirien.

Le Pays



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