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Ange: Les yeux d'un fou

Publié le 27 juillet 2012 par Numfar
Ange: Les yeux d'un fou

Ange: Histoire de fous

Chapitre 2: Les yeux d'un fou

(Milles excuses si je suis en retard,

mais j’attendais que les enfants s’endorment,

Il a fallu raconter des histoires...

«Réveille toi»)

Francis Décamps, accompagné de Guichard et Renard publie son premier album solo en 1979, «Histoire de fou», qui souffre juste peut-être d’un meilleur chanteur.

Christian Décamps fonde Christian Décamps & Fils avec Claude Demet et publie «Le mal d’Adam» peu après.

Un album très éloigné de l’univers d’Ange mais qui mérite sérieusement d’être redécouvert, surtout pour les titres «Le mal d’Adam» et le génial «Blériot».

En 1980, les frères maudits relancent la machine, avec Jean-Pierre Guichard, et deux petits nouveaux: un nouveau guitariste d’exception, Robert Defer, plus axé heavy metal et le bassiste Didier Viseux.

Nouvel album fabuleux cette année-là: «Vu d’un chien» qui mérite également d’être réapprécié à sa juste valeur.

L’un des seuls albums vraiment réussis du Ange des années 80.

En 1981, Ange tombe dans la variété la plus insipide avec un album peu inspiré: «Moteur» et si cela ne suffisait pas, le groupe tourne dans un navet télévisuel: «Rat d’caves» avec Sim (!?!).

Quelques titres inédits furent enregistrés mais pas publiés et vu le niveau tant mieux.

Après ces naufrages, Ange coule bel et bien....

(Car il ne me manque que la parole, j’ai peu à dire ou presque rien,

un os à moelle au fond d’un bol....c’est pas assez vu d’un chien.

«Vu d’un chien»)

En 1982, les frères Décamps ont l’idée d’enregistrer un album de reprises, l’occasion de rendre hommage à leurs influences: Brel bien sûr, mais aussi Brassens, Aznavour, Dutronc, Nougaro, Polnareff...

Un nouveau groupe est constitué autour d’eux: Serge Cuenot (guitare), Laurent Sigrist (basse) et Jean-Claude Potin (batterie).

Malheureusement le résultat sera le très médiocre «A propos de...».

Le gros problème de l’Ange des années 80 sera le son des synthés gluants et des batteries électroniques pourraves, un son toujours aussi pénible à écouter aujourd’hui.

Mais l’Ange refuse de mourir et ne va pas tarder à relever la tête.

En 1983, la rencontre avec une troupe de comédiens, le grenier de Bourgognes, donnera naissance à un spectacle et un nouvel album: «La gare de Troyes» .

Un album déjà plus écoutable qui hésite entre l’excellent (La gare de Troyes, Tout bleu) et le moins bon dans le style de «Moteur» de sinistre mémoire...

Mais en 1984, Ange retrouve son public avec un autre très bon album: «Fou!» qui s’il souffre des synthés gluants, retrouve l’inspiration des meilleurs années (Les yeux d’un fou, Là pour personne, Fou et Crever d’amour-prélude), sans compter sur une superbe pochette signée Phil Umbdenstock.

Fort de cette réussite, Ange donne toute une série de concerts triomphaux au Zénith de Paris.

Ce sera malheureusement pour mieux retomber dans la variétoche de l’album «Egna» en 1986.

Francis Meyer a remplacé Potin à la batterie, et le groupe s’est adjoint une chanteuse, Martine Kesselburg, amenant un peu de charme féminin dans ce monde de brute.

Un rôle préfigurant celui que tiendra Caroline Crozat plus tard.

En 1987, les frères Décamps perdent leur père, et décident de lui consacrer un album, devant s’appeler au départ «C’est pour de rire».

Malheureusement, vu le résultat peu concluant, on fait revenir les anciens Brézovar et Haas pour une nouvelle version de «Tout feu tout flamme», qui donnera son nom à ce nouvel album.

Mais cela ne suffira pas à éviter un nouveau naufrage.

Ange va-t’il mourir?

(C’est toujours comme ça un train qui part....

La gare de Troyes n’aura pas mieux.

«La gare de Troyes»)

Que nenni, l’Ange est immortel et c’est un Ange revival 70’s qui renaît, avec le retour pour de vrai de Jean-Michel Brézovar et Daniel Haas plus le batteur Jean-Pierre Guichard pour un concert d’anthologie au Zénith de Paris, le 25 octobre 1987.

Un concert qui sortira en 2002 sous le nom «Tome 87».

En plus des cinq «Mandrins», Ange retrouve également le guitariste Robert Defer et publie en 1989 un nouvel opéra rock inspiré par le bicentenaire de la révolution française: «Sève qui peut», où l’histoire d’un chêne, Quercus, de sa naissance à sa mort, témoin immobile de l’autodestruction des hommes.

Un bon album, (surtout «Les plaisirs faciles» et le final «Sève qui peut»), qui sonne le grand retour du plus grand groupe de rock progressif français.

En 1990, débordant de créativité, Christian relance «Décamps & Fils» pour un 2e album: «Juste une ligne bleue», accompagné d’anciens musiciens d’Ange comme Serge Cuenot, Robert Defer, Daniel Haas, Claude Demet mais aussi.....son fils Tristan, qui amène une première composition «Révèle ta lumière».

Il a du talent ce garçon, va falloir le surveiller de près.

En 1992, dernier album studio d’Ange dans sa version classique: «Les larmes du Dalaï-Lama».

Un album exceptionnel, frôlant le hit potentiel avec «Le ballon de Billy» et comprenant des titres puissants comme ce «Nonne assistante à personne à Tanger» que le groupe reprendra souvent sur scène.

Malheureusement, les relations entre les frères Décamps se sont dramatiquement envenimées et Francis annonce son départ prochain, entrainant la séparation inévitable du groupe.

Nouvelle tournée, dont un Olympia en février 1993.

Dès 1994, Christian Décamps prépare l’après Ange et s’associe au guitariste Jean-Pascal Boffo pour un 3e album de Décamps & Fils: «Nu», dans lequel participent Daniel Haas, Hervé Rouyer (batterie) et Tristan Décamps (claviers).

Christian, Boffo, Tristan, Rouyer et le bassiste Thierry Sidhoum démarrent une première tournée, semant les graines du nouvel Ange, et publieront l’album live «Vesoul» en 1995.

Afin de célébrer la séparation d’Ange et ses 25 ans de carrière, le premier Ange se reforme (Christian Décamps, Francis Décamps, Jean-Michel Brézovar, Daniel Haas et Gérard Jelsch) pour une tournée triomphale et légendaire dont seront tirés les live «Rideau» et «A Dieu».

Le 6 décembre 1995, dernier concert du vieil Ange au Zénith de Paris avec en invités exceptionnels: Steve Hogarth (chanteur de Marillion) et Hubert-Félix Thiéfaine.

Ange meurt pour de bon, mais Christian sait déjà qu’un nouvel Ange se prépare à naître...

© Pascal Schlaefli

Urba City

Juillet 2012


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