Colées sur cette vaste et sombre toile,
Ces constellations colorées mais pâles
Font trotter mes pensées dans les étoiles.
Ce vide terne et froid qui les contient
Se voit parfois saupoudré sans dessein,
De longues traînées déliées et laiteuses.
D’une main importune et fort joueuse
Le destin, inopportun, vient placer,
Épars, ces objets non identifiés.
Mais je songe que je suis bien rêveur
Puisqu’il n’y a sur ce trottoir trompeur
Que gomme à mâcher, peinture versée,
Mégots et autres papiers délaissés.
Pauvre chaussée tant et trop maltraitée !
Sûr que je n’y trotterai désormais
Qu’à délicates et souples foulées.