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[Critique] SEX DRIVE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Sex Drive

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Sean Anders
Distribution : Josh Zuckerman, Amanda Crew, Clark Duke, James Marsden, Katrina Bowden, Ken Clement, Susie Abromeit, John Ross Bowie, Michael Cudlitz, Alice Greczyn…
Genre : Comédie/Road Movie/Adaptation
Date de sortie : 7 juillet 2009

Le Pitch :
Ian ne rêve que d’une chose : faire enfin l’amour avec une fille. Réservé, il est l’exact contraire de Lance, son meilleur ami, qui lui accumule les conquêtes. Pourtant, lorsqu’il rencontre sur internet la mystérieuse Mrs Sexy, Ian sent que le vent tourne. Cette dernière, habitant à une dizaine d’heure de route de chez lui, est aussi canon que disposée à le déniaiser. Sur les conseils de Lance, Ian « emprunte » la voiture de sport de son bourrin de frère et prend la route afin de retrouver sa belle…

La Critique :
Qu’est ce qui différencie Sex Drive de toutes les comédies débiles mettant en scène des adolescents ? Parce que oui, Sex Drive est un bon film. Il s’agit même de l’un des meilleurs films de la catégorie de cette dernière décennie.
Donc oui, les apparences peuvent être trompeuses. Un jour, un homme très sage a dit : « on ne juge pas un livre à sa couverture ! ». Et ça marche exactement pareil pour un long-métrage.
Car franchement, qui aurait envie de miser un copec sur Sex Drive ? Un titre racoleur et un peu con, un scénario qui reprend quelques clichés bien gras (le puceau, le tombeur, le frère débile, la blonde canon, la love story téléphonée…), la coupe est pleine. Pourtant, ça fonctionne à plein tube.
Peut-être cela vient-il du fait que Sex Drive est tiré d’un bouquin (All the way, d’Andy Behrens) ? Mais après tout peut-être est-ce juste car Sean Anders, le réalisateur tient avant tout à raconter son histoire et à faire rire. Le type déboule avec un film qui accumule avec une bonne humeur communicative tous les clichés du genre. Son film parle essentiellement de sexe, on y voit des poitrines et des fesses et le langage est gras à souhait. De quoi provoquer des levers de boucliers chez les lignes de vertus en somme.

Mais Sex Drive utilise à bon escient tous ces éléments. Tout d’abord, il convient de souligner le sens du rythme du film qui exploite relativement bien ses situations. Anders place ses gags au premier et au second plan, sans jamais insister lourdement. Une paire de testicules par-ci, une chute spectaculaire là derrière, un dérapage inattendue, l’humour prend par surprise. Et c’est un tour de force dans ce genre d’exercice ultra-codifié. Sex Drive est ainsi drôle à intervalles réguliers, même si tous les gags ne le sont pas forcement. Des vannes qui tombent à plat vite oubliées à la poilade suivante.
Le tour de force de Sex Drive est aussi de ne jamais sortir du cadre de sa catégorie. Explications :
Sex Drive est une pure comédie bien débile, bien grasse, à destination des jeunes. À l’inverse d’un Supergrave -qui a ce jour reste l’un des maitres étalons du genre-, qui offrait une vision fraiche et alternative de situations maintes fois éculées (des jeunes se rendent à une fête et espère coucher), Sex Drive reste dans la lignée directe de son ainé American Pie. Jamais il ne s’écarte trop du cahier des charges, mais encore une fois, c’est l’exploitation des clichés qui change.
Notamment via le sous-propos -obligatoire- qui voit se dessiner au fil des minutes une romance entre le protagoniste principal et sa meilleure amie. Ce qui change ici, c’est que Sean Anders s’intéresse tout autant à ses ressorts comiques qu’à cette histoire d’amour. Il soigne les différentes étapes de cette prise de conscience qui fera des amis de toujours, des amants. Il enveloppe la romance d’une large couche de gaudriole, mais ne perd pas de vue les différent aspect de son histoire. Ainsi, tout comme la romance, le film exploite également les ficelles du road movie qu’il adapte à la tonalité générale.
Les personnages de Sex Drive roule sur une route pavée d’un humour réjouissant, parsemée de protagonistes hauts en couleurs. Parmi ces derniers, Seth Green (le fils du Dr. Denfer dans Austin Powers) s’en sort particulièrement bien dans la peau d’un amish expert en mécanique. Un acteur qui joue en finesse un rôle plutôt bien senti. Tout comme le surprenant James Marsden, qui casse son image d’apollon, en incarnant un beauf complètement con. En réalisant un véritable abattage, l’ex cyclope d’X-Men bouffe toutes ses scènes. Sans retenu, totalement dans l’esprit, tout comme Katrina Bowden (vue récemment dans Tucker & Dale fightent le mal) qui s’impose de par son physique spectaculaire et son talent comique outrancier, comme la fille illégitime de Cameron Diaz.
Et puis, bon, à y être, autant souligner la très bonne tenue des performances des autres acteurs. Du très bon Clark Duke, particulièrement savoureux, en bellâtre « alternatif », à Josh Zuckerman, assez touchant, en passant par la pétillante Amanda Crew.

Quasi-miraculeusement, Sex Drive évite les gros pièges et s’avère être un film tout à fait convainquant. En remplissant son but premier, à savoir faire rire, il surprend par sa capacité à retranscrire à l’écran les émotions amoureuses naissantes de ses personnages et à ne pas négliger ses seconds rôles. Sex Drive prend à revers, l’air de rien. Comme quoi, parfois, peut flotter une petit pépite, dans un océan de boue…

@ Gilles Rolland

[Critique] SEX DRIVE

Crédits photos : Summit Entertainment


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