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Carrie au Bal du Diable

Publié le 30 juillet 2012 par Olivier Walmacq

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Genre: horreur (interdit aux - 16 ans)
année: 1976
durée: 1h40

l'histoire: Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n'est pas rose pour Carrie. D'autant plus qu'elle est la tête de turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups jusqu'à ce qu'elle ne se découvre un étrange pouvoir surnaturel.

la critique d'Alice In Oliver:

A la base, Carrie Au Bal du Diable, réalisé par Brian de Palma en 1976, est l'adaptation d'un roman de Stephen King.
Pour l'anecdote, le livre original reste le tout premier roman du maître de l'épouvante. Brian de Palma reprend les grandes lignes de l'histoire mais rajoute de nombreux éléments. Aujourd'hui, Carrie au Bal du Diable peut se targuer d'appartenir aux films cultes et aux grands classiques du cinéma horrifique.

Au moment de sa sortie, le film connaîtra un gros succès populaire et rapportera plus de 30 millions de dollars de bénéfices.
Ce qui est considérable à l'époque. Mieux encore, le long-métrage est salué par les critiques et la presse cinéma.
Carrie Au Bal du Diable obtiendra plusieurs récompenses: meilleure actrice pour Sissy Spacek et meilleur film d'horreur.

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Au niveau des acteurs, le film de Brian de Palma réunit Sissy Spacek (que j'ai déjà citée), Piper Laurie, Amy Irving, William Katt, John Travolta, Nancy Allen et Betty Buckley. A la base, le cinéaste n'avait pas forcément songé à Sissy Spacek pour interpréter la jeune Carrie mais l'actrice impressionnera le réalisateur lors de son audition.
Pour l'anecdote, Melanie Griffith passera également la douloureuse épreuve de l'audition mais ne sera pas retenue.
Ouf, on l'a échappé belle !

Hélas, ce premier film sera suivi d'un second volet, donc, Carrie 2: La Haine, bien des années plus tard, et d'un remake réalisé en 2002 sous la forme d'un téléfilm. Pour le reste, le scénario de Carrie au Bal du Diable ressemble à s'y méprendre à l'histoire de Cendrillon. Tout du moins, on y trouve de nombreuses allusions.
Là aussi, il est question d'une jeune femme à la recherche du prince charmant et qui fuit une famille toxique.
Seule différence, et pas des moindres, Carrie Au Bal Du Diable s'apparente à un conte morbide et profondément pessimiste.

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L'erreur serait surtout de considérer ce superbe film comme un simple teen-movie et/ou un petit film d'horreur pour adolescents prépubères.
L'air de rien, Brian de Palma brosse le portrait d'une adolescente mal dans son corps et rejetée par les siens, en l'occurrence, par la plupart des filles de son lycée.
Paradoxalement, le cinéaste confère au personnage le physique d'une sorcière, tout du moins, l'apparence d'une fille au physique ingrat.

La middle class américaine et son intolérance en prennent pour leur grade. A l'époque, la mode fait déjà l'apologie de l'apparence, du rejet et du repli sur soi.
Parallèlement, l'univers familial de Carrie n'a rien d'un conte de fées. La jeune femme doit subir les nombreuses pressions d'une mère dépressive et acariâtre.
Pourtant, Carrie va connaître son heure de gloire. Le bal annuel du lycée va lui permettre de retrouver une certaine estime de soi.

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Entre deux, la jeune femme développe des pouvoirs télépathiques inquiétants qui semblent surtout régis par les émotions négatives et la colère.
A partir de ces différents éléments, Brian de Palma signe un film d'horreur très inspiré par les oeuvres hitchcockiennes.
Le cas de Carrie n'est pas sans rappeler celui de Norman Bates dans Psychose. Plus que jamais, le démon est intérieur et semble dépasser la personnalité propre du sujet.

Ensuite, Brian de Palma peut s'appuyer sur l'excellente interprétation de Sissy Spacek, totalement investie dans son personnage.
Le réalisateur divise alors l'écran en deux partie (split-screen) pour juxtaposer le point de vue des autres et le regard vengeur et colérique de son héroïne.
Enfin, chacun ou chacune pourra s'identifier à ce personnage et partager sa souffrance. Plus que jamais, Carrie au Bal du Diable ressemble à une tragédie, et plus largement, à un conte cynique, cruel et d'une rare violence.

Note: 18.5/20

 
Carrie - trailer

Carrie au Bal du Diable
J'adore Sissy Spacek , surtout dans l'excellent "Missing " de Gavras , encore une denonciation d'un regime totalitaire . Le bal de fin d'annee dans "Carrie " restera longtemps dans mon esprit , et voir tous ces etudiants mourir si affreusement apres avoir tourmenter la malheureuse Carrie m'a apporte un immense plaisir !...La scene ou Carrie a ses regles est vraiment choquante . Interdit aux moins de 18 ans a sa sortie a Paris , et a juste raison .


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