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Sur la 132 de Gabriel Anctil

Par Ngiroux

Sur la 132 de Gabriel AnctilThéo, dernière année universitaire en communication, chaleureusement recommandé par son directeur de programme obtient un stage d’un mois dans une multinationale gigantesque, la plus grande agence de publicité au Canada. L’agence Imagine, le paradis du publiciste, la ligue nationale de la communication, enfin « le bout d’la marde. »

Très rapidement, notre narrateur Théo se retrouve au sommet de sa gloire de publiciste, grosse job, gros salaire, gros condo, gros char et magnifique blonde, tout pour rendre un gars heureux, mais au lendemain d’une soirée trop arrosée, le mur.«L’idée même de retourner travailler à l’agence me serre le ventre et me donne envie de vomir. Ma fatigue est vraiment plus profonde que superficielle et ma lassitude plus lourde que passagère. La seule idée claire qui me vient à l’esprit est celle d’une désertion,  d’une escapade de prison, d’une fuite, d’un retournement de situation.»

J’ai le goût de souffler et de vivre autre chose.

Un nouveau départ pour Trois-Pistoles, quatre mille habitants, avec une moyenne d’âge dépassant les cinquante ans,  les plus belles églises du Québec,  époustouflants couchers de soleil,   patrie de Victor-Lévy Beaulieu. Et en prime une maison à louer pas chère : Ça sonne exotique, pittoresque, peut-être pas très vendeur, mais différent au moins. Je n’ai jamais dépassé Québec et le Far Est m’intrigue autant qu’il m’effraie. 3Pistoles avec ces chasseurs, carabine en bandoulière, parlant fort, de vieux hippies exilés, des soulons du Bar Chez Bobby, un changement de ses anciens amis métrosexuels superficiels. «Ici les gens n’ont pas de vernis : tout est cru, vrai, authentique et j’aime ça comme ça.» Des mots de Miron qui prennent subitement tout leur sens.

J’ai fait de plus loin que moi un voyage abracadabrant

Il y a longtemps que je ne m’étais pas revu

Me voici en moi comme un homme dans une maison

Qui s’est faite en son absence

Je te salue silence

Je suis plus revenu pour revenir

Je suis arrivé à ce qui commence.

 Un premier roman à moitié biographique, déclare-t-il. Un récit d’une  simplicité exemplaire, bien rythmé, sans prétention, charmant, un peu d’humour, un peu de contemplation poétique, des soupçons d’influence de Jacques Poulin.  C’est le fun !



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