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Le scaphandre fêlé (Le Cil Vert)

Par Mo
Le scaphandre fêlé

Le Cil Vert © Le stylo bulle éditions -2010

« Quels chemins de vie choisir entre ceux que notre éducation, nos études et notre personnalité nous tracent ? Ce n’est déjà pas simple pour les simples mortels que nous sommes, mais ça se corse encore plus pour Le Cil Vert quand il doit renaître une seconde fois et se rendre compte que ses choix n’étaient peut-être pas les siens. Un album sensible, tout en finesse et drôlerie, qui vous tirera de belles larmes vite séchées par de francs éclats de rire. Une histoire vraie… comme la Vie.

Note de l’auteur : Un récit autobiographique nombriliste à tendance narcissique (moi moi moi) où le personnage principal (moi) tente de démontrer avec brio (l’avantage du récit autobio, on peut raconter n’importe quoi) comment devenir un adulte en un appel téléphonique » (synopsis éditeur).

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Premier récit complet pour cet auteur qui jusque-là publiait essentiellement des strips dans des magazines (Fluide, Macadam…). J’aurais aimé pouvoir vous orienter vers son site ou son blog pour une bio détaillée, mais c’est sur bedetheque que j’ai trouvé mon bonheur (clic pour y aller)… et que cela ne vous empêche pas d’aller le visiter tout de même (les liens : site / blog) !

Le scaphandre fêlé est un récit autobiographique touchant et drôle. Le Cil Vert y parle de ses angoisses, du lien à son père, de son entrée tardive dans la vie adulte et de son parcours qui l’a peu à peu conduit vers le métier d’auteur. Un regard sur la vie parfois troublant, un regard sur la mort qui force à réfléchir…

Est-ce qu’on peut voir la mort de son père comme une chance d’ouvrir les yeux ?

… Est-ce que je peux effacer l’horreur que je viens d’écrire ?

Le scaphandre fêlé (Le Cil Vert)Quoiqu’il en soit, la représentation du Cil Vert sur lui – avec ses défauts et ses complexes – nous donne rapidement envie de poursuivre la lecture.

La première page invite le lecteur à écouter cet homme qui engage la conversation. Un monologue débute, “Jean” se raconte et ne cache pas la difficulté qu’il rencontre de trouver le point de départ le plus logique possible pour déplier son histoire. La narration se déplace ainsi entre des temps d’échange privilégiés avec le lecteur et des souvenirs/anecdotes qui détaillent ses propos. Deux temps narratifs se dégagent : la scène principale, durant laquelle l’homme nous fait face ; pas de décors, pas d’accessoires si ce n’est le fauteuil sur lequel il est assis. Ces pages dépouillées font penser à des scènes de patients allongés sur le divan d’un psy. A un détail près : le personnage n’est pas stoïque ; il change de position, s’affaisse ou lève les bras en signe d’agacement quand il ne parvient pas à mener la conversation comme il le souhaite. En parallèle, le second temps narratif est celui des souvenirs. Si le coup de crayon reste le même, les visuels se présentent différemment : l’utilisation des cases structure la mise en page, leur contenu est plus riche (elles contiennent notamment des décors et font apparaitre d’autres personnages). Les deux temps de narration ont donc des caractéristiques distinctes, l’auteur n’a pas besoin de faire de transitions supplémentaires pour passer d’un propos à l’autre.

Quant à la tonalité du récit, on oscille en permanence dans un entre-deux mi dramatique mi humoristique. Les sujets abordés sont douloureux, on sent que le travail introspectif n’est pas évident et qu’il coûte parfois à son auteur. Heureusement, ce dernier fait preuve d’une grande auto-dérision et d’un humour redoutable. On sourit, on dédramatise parce qu’il nous conduit à cela. Le récit avance sur un fil sans jamais devenir pathétique. En quatre chapitres, il retrace un cheminement personnel de plusieurs années. Durant une bonne partie de la lecture, j’ai eu l’impression que les épisodes auxquels faisait référence le Cil Vert étaient sans lien apparent. Mais au fil des pages, les recoupements apparaissent, l’amorce s’opère d’ailleurs clairement dans le troisième chapitre.

Un dernier chapitre nous laisse conclure sur une note plus optimiste, chaque élément a désormais une fonction précise et l’ensemble devient cohérent ; qui plus est, le titre prend ici tout son sens : Le scaphandre fêlé – Les naissances douloureuses. Ce qui me manquait jusque-là apparaît enfin : pourquoi choisir le métier de dessinateur ? Pourquoi la BD ? Pourquoi ?

Une lecture que je partage avec Mango et les lecteurs BD du mercredi. Pour découvrir les autres albums partagés aujourd’hui :

Le scaphandre fêlé (Le Cil Vert)

Le scaphandre fêlé (Le Cil Vert)Beaucoup d’humilité dans la manière de se raconter, une humilité que le dessin (et le choix du noir – gris – blanc) respecte tout à fait. Un album intéressant et un auteur à suivre !

Un album offert par Loula dans le cadre du Swap BD & Chocolat et contenant un petit bonus…

Le scaphandre fêlé (Le Cil Vert)

Les chroniques : Jérôme, Belzaran et Claire Linda.

Le Scaphandre fêlé – Les naissances douloureuses

Challenge Petit Bac

Catégorie Objet

One Shot

Éditeur : Le stylo bulle

Dessinateur / Scénariste : LE CIL VERT

Dépôt légal : novembre 2010

ISBN : 978-2-3617601-2-0

Bulles bulles bulles…

Lire les premières pages sur Digibidi.

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Le scaphandre fêlé – Le Cil Vert © Le stylo bulle – 2010


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