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Juste avant le crépuscule

Par Archessia

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Auteur : Stephen King

Éditeur : Le Livre de Poche

Prix : 7,60 €

Résumé :

Juste avant le crépuscule ... C'est l'heure trouble où les ombres se fondent dans les ténèbres, où la lumière vous fuit, où l'angoisse vous étreint ...
L'heure de Stephen King.
Treize nouvelles jubilatoires et terrifiantes.

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Après avoir eu peur pendant 2-3 ans en découvrant à chaque fois les nouveaux King qui étaient, soyons francs, décevant, je dois dire que depuis Dôme, LE King est de retour ! Ce recueil confirme d'ailleurs ce comeback et renoue avec ceux qui ont marqués les lecteurs, comme Brume ou Différentes Saisons.
Comme d'habitude quand je chronique des nouvelles, quelques mots sur chacune d'entre elles :

Willa :
J'étais un petit peu perturbée au début, vu que l'on tombe dans cette histoire un peu comme un cheveux dans la soupe, sans trop savoir ce que l'on voit, ce que l'on fait là. Et plus les pages passent, plus on se rend compte que cette sensation était carrément recherchée par l'auteur. Et ça, c'est brillant.
Quand un groupe victime d'un accident de train attend patiemment le prochain, il y a des découvertes et des vérités parfois très dures à avaler.
Un texte d'abord étrange, ensuite très beau et poétique.

La fille pain d'épice :
Sûrement mon texte préféré ! Une femme qui veut prendre du recul dans son couple par dans le cabanon appartenant à son père, laissé un peu à l'abandon ces dernières années. Lors d'un de ses jogging quotidien, elle va se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. L'insecte pris dans la toile de l'araignée.
Une histoire absolument terrifiante et abominable stressante, qui m'a fait penser à un mélange entre Jessie et Rose Madder. On va à cent à l'heure et je n'étais pas loin de suffoquer d'angoisse par moments. Époustouflant.

Le rêve d'Harvey :
Une nouvelle très courte, où un homme raconte à sa femme le rêve bizarrement réaliste qu'il a fait cette nuit. On retiendra surtout de ce texte son ambiance étrange, sentant le malaise, légèrement suffocante. On a l'impression de se réveiller d'un cauchemar, encore moite de la transpiration que celui-ci nous a provoqué. Rien de bien original ici, mais la plume et la narration fait toute la différence.

Aire de repos :
On sait que Uncle Stevie adore créer des personnages écrivains. Il le prouve encore une fois ici, où un auteur sur la route doit s'arrêter pour aller aux toilettes et entend une très violente scène de ménage dans celles-ci. La question étant : que va-t-il faire ?
C'est étrange comme, sans aucun élément fantastique, et avec un départ si banal, King arrive à nous offrir une histoire stressante à souhait, haletante et nous englobant tout entier dans son intrigue. Celle-ci nous tient en haleine jusqu'au tout dernier mot, impressionnant !

Vélo d'appart :
Un des thèmes récurrent des titres de Stephen : Et si quelque chose d'extraordinaire arrivait à quelqu'un d'ordinaire ? Si vous connaissez, cette histoire m'a beaucoup fait penser à une autre de ses nouvelles, "Quand l'auto-virus met cap au Nord". Un homme va peindre un tableau qui va changer sa vie à jamais. Encore une fois, une grosse impression de malaise m'a suivie pendant toute cette lecture, et il m'est même arrivé quelque fois de regarder derrière mon épaule après l'un ou l'autre paragraphe. Stephen King rendrait-il parano ?

Laissés-pour-compte :
Nouvelle très étrange, que je n'ai pas spécialement apprécié (c'est rare). L'auteur aborde ici les évènements du 11 septembre dans un récit étrange et original à propos d'objets qui reviennent sans cesse hanter un homme.
Bien que vraiment bien fichue, avec de chouettes personnages et une ambiance toute particulière, je n'ai pas été séduite par cette histoire. J'ai même décroché une ou deux fois pendant ma lecture, n'arrivant pas à vraiment rentrer dedans.

Fête de diplôme :
Alors qu'une jeune fille, venant de recevoir son diplôme, s'interroge sur son avenir, elle va voir quelque chose qui va le rendre bien, bien plus improbable ...
Très court récit, mais assez intense, laissant un goût amer sur le bout de la langue et quelques sueurs froides dans le dos.

N. :
Sûrement LE texte phare de ce recueil, vu qu'il a même eu droit à une série de court-métrages animés et a bénéficié d'une forte promotion, aussi bien à l'étranger qu'en France et en Belgique. Et franchement, après l'avoir lu, je comprend pourquoi !
Nous avons entre les mains les notes d'un psychiatre qui a comme nouveau patient, N., un homme atteint de très gros TOC. Quand N. lui expliquera les origines de ceux-ci, il plongera le regard dans un véritable gouffre de folie. Mais jusqu'où peut-on regarder sans y tomber soi-même ?
Affreusement dérangeant, carrément flippant et avec des images qui m'ont hantées pendant des jours, je crois bien que c'est la nouvelle la plus effrayante de ce recueil. j'en ai encore des frissons et une impression de malaise persistante quand j'y repense.

Un chat d'enfer :
Quelle surprise et quel plaisir de voir cette nouvelle ici ! Étant une fan d'horreur et fantastique depuis toute petite, un film m'avait marquée : Darkside, les contes de la nuit noire. Il y avait une histoire écrite par Stephen King parlant d'un homme engageant un tueur à gage pour éliminer un chat semblant semer la mort partout où il passe. Cette histoire n'avait jamais été commercialisée sur papier, voilà que c'est fait ! Je l'ai lue avec énormément de plaisir, me remémorant avec bonheur et nostalgie les images du film. Bien qu'âgée, en tout cas, elle n'a rien perdu de sa qualité et de sa saveur !

Le New York Times à un prix spécial :
Une histoire dont le ton change par rapport aux autres : une femme, s'occupant de ses invités après les funérailles de son mari, reçoit un coup de fil de celui-ci.
C'est un texte réellement très beau et, bien entendu, très triste. Il contient beaucoup de mélancolie, mais également beaucoup d'amour et de tendresse. Je l'ai lu avec un serrement au coeur, il m'a vraiment émue.

Muet :
Un homme va au confessionnal pour raconter l'étrange histoire qu'il lui est arrivé : il a pris en auto-stop un homme, sourd et muet, et a profité de l'handicap de celui-ci pour se confier et vider son sac. Après tout, grâce à la surdité de celui-ci, c'est sans conséquences ! Ou du moins, c'est ce qu'il croyait.
Superbement amené et magistralement développé, encore un récit ou le fantastique flirt allègrement avec la réalité et où la membrane qui sépare la folie de la santé de l'esprit est on ne peut plus ténue.

Ayana :
Superbe histoire parlant d'un homme qui va assister à la guérison miraculeuse de son père par le baiser d'une étrange fillette. Poétique, étrange, aux personnages très attachants, contenant des images d'une grande beauté et remplie de tendresse, c'est un texte que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, avec beaucoup de douceur, comme un baume sur le coeur.

Un très petit coin :
Une guerre entre voisins atteint son paroxysme et un de ceux-ci va devoir se dépêtrer d'une situation vraiment, vraiment merdique (si vous me pardonnez cette expression).
Je l'ai trouvée un peu longue à démarrer et je ne voyais pas trop où King voulait en venir. Mais quand le sujet principal commence, alors là, on s'accroche à son slip, on prend une grande bouffée d'oxygène et plonge dans un magma infâme, aussi bien dans le comportement humain que, et bien, que littéralement !
C'est un texte au final assez jouissif à lire, surtout pour son côté dégoûtant. On fait la grimace, on ricane et on souffre, tout ça en même temps !

Pour résumer, je dirais que c'est un très bon recueil de Stephen, extrêmement varié, très touche à tout, mais toujours de qualité. Le Monsieur aime jouer avec nous, il prend beaucoup de plaisir à écrire toutes ces histoires, et ça se sent. D'ailleurs, en plus de l'introduction, on a droit, à la fin du livre, aux notes de l'auteurs pour chacune des nouvelles. Je trouve ça génial de se plonger un peu plus dans son esprit et son imaginaire, pour savoir d'où viennent ces idées qu'il arrive à mettre en place.
On frissonne, on est ému, on rigole, mais surtout, on crève de trouille et on continue sa lecture les mains tremblantes, se demandant ce qu'il nous attend après, et on y pense à deux fois avant d'éteindre la lumière et de se mettre au lit ...
Encore et toujours, cet auteur mérite définitivement son surnom de Maître du Fantastique.

D'autres avis chez Korto, tigrou4145 et Canislibris.

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