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[Critique] CHAINED de Jennifer Lynch

Par Celine_diane
[Critique] CHAINED de Jennifer Lynch [AVANT-PREMIERE] 
Entre l’avalanche de critiques qui a suivi la sortie de son premier long métrage (Boxing Helena), et l’échec intégral de sa femme-serpent (Hiss), immortalisé dans un documentaire Despite the Gods, Jennifer Lynch n’a pas eu beaucoup de chance. Heureusement, son quatrième long-métrage, Chained, remet les pendules à l’heure. Subversif, couleur tourbe, d’une violence bestiale et inhabituellement masculine pour un film signé par une femme, il se situe exactement dans la droite lignée de son Surveillance, l’un des films-choc de l’année 2008. Au départ, un taxi jaune. Un tueur en série. Des hurlements et des femmes, assassinées, enterrées, sacrifiées au nom d’on ne sait quel trauma d’enfance (on le découvrira par la suite). Le psychopathe, diable en colère aux allures de nounours, c’est Vincent D’Onofrio, le détective de la série TV New-York, Section criminelle. « Un acteur trop télé », déclarent les producteurs à Lynch fille. Elle y croira jusqu’au bout. Elle a eu raison. Trois mots et deux clignements d’oeils de l’acteur suffisent à que mille frissons nous parcourent l’échine. C’est clair : Jennifer Lynch is back. Avec pas mal de choses à dire. 
Chained, pour enchaîné. Pour « Rabbit », aussi, comme le surnomme le bourreau, un enfant de neuf ans, enlevé avec sa mère sur un parking et séquestré, comme un animal pour les dix années qui vont suivre. Une décennie à servir d’esclave à un fou furieux, à nettoyer les scènes de meurtre, à racler le fond des bols de corn flakes pour se nourrir. Une décennie que Lynch filme avec intelligence et brutalité, suggérant (la plupart du temps) l’horreur, regardant droit dans les yeux le plus important : une relation père/fils ambigüe teintée de syndrome de Stockholm qui voit le jour, les ambivalences du monstre, le cercle de la violence et sa perniciosité. Tout le film finalement ne tourne qu’autour d’une seule question : l’enfant abusé devient-il nécessairement un abuseur ? La fin laisse planer le doute. L’ensemble du film, lui, y répond de façon méchante, avec toute la cruauté dont est capable la cinéaste. Ce qui a de bien chez Jennifer Lynch, c’est que sauvagerie et subtilité font jusqu’au bout bon ménage.
[Critique] CHAINED de Jennifer Lynch
Avant-première mondiale, Festival Fantasia de Montréal.

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