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“L.A. Story” : Roman? Récit? Reportage? Fiction?

Par Citoyenhmida

Quand j’ai ouvert “L.A. STORY” de James FREY, sorti dans sa traduction française chez FLAMMARION en 2009, j’ai été surpris par le texte de la première page, une dizaine de lignes qui commencent ainsi :

“Le 4 septembre 1781, un groupe de quarante-quatre hommes, femmes et enfants – los Pobladores – s’établissent en un lieu proche du centre de Los Angeles d’aujourd’hui………..”.

J’ai alors feuilleté ce pavé de 500 pages et j’ai été surpris par sa typographie : des pages très denses, avec pratiquement aucun interligne et d’autres beaucoup plus fluides, plus aérées.

Avant même la lecture, des pages entières m’intriguent : couvertes de chiffres, de dates, de détails, de tous petits paragraphes, elles ne ‘ont pas du tout l’apparence de pages d’un  roman.

Finalement, s’agit-il bien d’un  roman?

“L.A. Story” : Roman? Récit? Reportage? Fiction?

Mais avant d’entamer ma lecture, j’ai dû vérifier quelque chose à propos de l’auteur.

La quatrième de couverture affirmait ce paradoxe : “”L’un des auteurs les plus célèbres et controversés des États-Unis nous livre son PREMIER roman”.

Qui est donc ce James FREY?

En 2001, il publie “MILLE MORCEAUX”, le récit de la désintoxication d’un drogué, qu’il fera passer pour sa propre expérience personnelle. Le livre connaitra un énorme succès et l’auteur est propulsé dans le firmament des médias, jusqu’à ce qu’un site internet dévoile la supercherie. Devant les réactions des journaux et des critiques,  James Frey est obligé de partir se réfugier en France. Voilà ce qui explique les mots ” auteur célèbre, controversé” et “premier roman”.

Revenons donc à “L.A. STRORY”.

“L.A.” pour LOS ANGELES, la mégapole! La ville, énorme, tentaculaire, les villes devraient-on dire, résultat d’une succession d’arrivées de populations de tous les points des U.S.A. et aussi de l’étranger (notamment Mexique, Japon et  Chine).

Le livre raconte donc L.A. L’auteur a fait de L.A. son personnage principal : les personnages, très nombreux, très divers, très bien croqués, ne sont là que pour mettre en évidence L.A.

D’ailleurs, les plus belles et les originales pages du livre (je n’arrive pas à écrire : roman) sont celles consacrées aux autoroutes de L.A. L’auteur parvient à donner une âme à cet enchevêtrement de goudron et de ciment , d’acier et de gaz d’échappement!

A la limite, les personnages humains passent au second plan, malgré tout le soin que James FREY leur accorde.

Ni le couple d’acteurs super-stars ni le couple de jeunes paumés, ni le vieux clochard ni la jeune et naïve mexicaine, pas plus que d’autres personnages moins importants  mais aussi intéressant, ne retiennent l’attention autant que l’histoire de la ville.

Les montagnes de renseignements sur tout ce qui touche L.A. (population, urbanisme, insécurité, monde du spectacle, cinéma, drogue, gangs, etc…) sont-elles exactes? On peut en douter, car l’auteur ne donne pas ses sources, mais elles permettent de se faire une idée de ce monstre urbain qu’est L.A.

Finalement, le livre reste assez déroutant dans son écriture. Mais cela n’enlève rien au plaisir, et aussi à une certaine répulsion,  de découvrir  L.A. autrement qu’à travers Hollywood, Beverly Hills, la plage de Malibu.

Une lecture pur l’été!


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