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Mes petits bonheurs #3 : Là où tout a commencé…

Par Emidreamsup @Emidreamsup

Mes petits bonheurs #3 : Là où tout a commencé…

L’autre jour, alors que j’étais dans le bus, je suis passée dans un quartier où je traînais pas mal étant plus jeune vu que ma marraine y vivait. Outre cet attachement familial, c’était aussi ici que se situait l’APV (entendez par là un centre d’accueil de quartier pour les jeunes).

C’est dans ses murs, qu’un après-midi, j’ai reçu mon prix pour une histoire que j’avais rédigé. Je devais être en CE2 et j’avais participé à un concours inter-écoles qu’organisait la ville. Le but était d’écrire une histoire ou de réaliser un dessin suivant un thème précis. Impossible aujourd’hui de me souvenir de ce thème ou de ce que j’avais bien pu écrire. J’avais décidé de m’inscrire soutenue par ma meilleure amie de l’époque, L. et par ma prof d’expression artistique, une dame un brin excentrique à l’accent de l’Europe de l’Est fortement prononcé et possédant un coeur en or.

Le jour de l’annonce des gagnants, on y est allé sans grande conviction avec L, surtout qu’on avait bien mis 1h à tourner dans le quartier sans comprendre où était planqué ce fameux bâtiment. Résultat, ma marraine nous avait accompagné. Le déplacement a valu le coup, puisque j’ai remporté le Prix spécial du Jury. Ce n’était pas le premier prix, mais pour moi, c’était tellement plus que ça. On avait créé un prix rien que pour moi, pour me récompenser. Ils avaient trouvé mon texte tellement original et bon, qu’ils refusaient de me voir partir bredouille. J’étais sur un nuage !

Je regrette aujourd’hui de ne plus avoir trace ni de ce prix, ni du texte en question. Le tout a dû rejoindre les ordures lors d’un des déménagements de ma famille je pense.

Je crois que c’est cette reconnaissance qui m’a poussé pour la première fois à croire en moi, en mon potentiel à écrire et à raconter des histoires. Je ne suis pas encore une écrivain reconnue, loin de là, mais ce rêve est ancré en moi et j’ai l’impression grâce à cet évènement, qu’il n’est pas si fou, si irréalisable.

Quand j’ai des moments de doutes, des envies de tout abandonner, je me raccroche à ce souvenir. A ce jour, où des adultes, on vraiment cru en moi, on pensé que j’avais du talent. Chose assez nouvelle, vu que ma famille n’a jamais été d’un grand soutien à ce niveau.

Je me souviens de ma mère me disant, après avoir lu les poèmes écrits alors que j’avais 16ans, “mais tu n’as as l’âge d’écrire ce genre de choses”. Ou encore mon père, après avoir lu mon premier scénario, me demander ce que je comptais en faire à présent sans me dire s’il avait aimé ou non.

Seul mon oncle par alliance m’a apporté une critique positive, à l’époque, en précisant que mes textes n’étaient pas mauvais, mais que je voulais trop en faire et que le style était forcé.

J’ai donc mis un bout de temps à faire lire mes oeuvres aux autres. J’avais beau noircir des cahiers entiers, rien ne sortait de ma chambre. Et puis, au lycée, j’ai commencé à écrire des textes humoristiques et personnalisés. Mes camarades de classe m’en ont réclamé pas mal en seconde. Le but était de les mettre en scène avec la star dont elle était amoureuse… Je me souviens être parti dans tous les sens pour ces textes et les écrire étaient un régal.

Cette même année, j’ai rencontré ma chère Z, celle qui est devenue mon alter/ego (surnom donné par notre prof de français). Elle rêvait déjà de travailler dans l’univers du livre et elle me conseillait, m’encourageait à écrire toujours et encore.

Mes petits bonheurs #3 : Là où tout a commencé…

Alors j’ai rejoint l’année suivante la rédaction du journal du lycée. C’est dans ce cadre que j’y ai eu ma deuxième véritable reconnaissance et la première qui m’ait réellement touché. J’avais publié un texte parlant du jardin secret que l’on se créé tous pour échapper à nos problèmes étant ado. Quelques jours après la parution du numéro, ma prof d’Histoire de l’époque, une grande dame à qui je dois tant, m’a confié avoir montré mon texte à ses collègues du Collège d’Histoire-Géographie de Paris (donc des profs de fac). Mon texte leur avais tellement plu, qu’ils avaient décidé de l’afficher dans leur salle des profs… Je suis restée sans voix. Ce geste valait (et vaut toujours) tous les honneurs possible.

Malgré tout, cela n’a pas empêché les périodes de doutes de s’immiscer encore dans mon esprits. L’essentiel étant que je n’ai jamais baissé les bras. Je ne serai peut-être jamais un écrivain à proprement parlé, mais ce n’est pas grave. J’écris pour moi, j’écris pour ceux qui veulent me lire et autant dire que depuis que j’ai ce blog et qu’existe La Main enchantée, je suis submergée par vos réactions à mes textes.

Et puis, avec les années, même ma famille commence à considérer mes écrits autrement. Mes soeurs ont toujours cru en moi et me soutiennent en m’offrant des cahiers ou en m’encourageant sans cesse à continuer. Ma mère m’a dit qu’elle était fière de moi. Ma grand-mère espère qu’un jour je serai publiée et que je pourrais en vivre…

Quand je pense que tout a vraiment (j’écrivais avant mais sans réel conviction) commencé avec ce simple résultat de concours et aujourd’hui, l’APV a été démoli. Alors quand je suis passée devant ce terrain vague en chantier, j’ai eu un pincement au coeur.

Si pour ce quartier, il est temps de tourner la page, je continue pour ma part à espérer et à rêver d’avoir un jour un autre prix spécial du jury.


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