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17 filles de Muriel Coulin, Delphine Coulin (Crise d'adolescentes à Lorient, 2011)

Publié le 10 août 2012 par Florian @punkonline

17_filles.jpgCamille, 16 ans, a l'intention de garder le futur enfant qu'elle attend, sans en avertir sa mère. Ses copines trouvent l'idée géniale et décident à leur tour de tomber enceintes. Elles ont pour projet d'aller vivre ensemble afin de ne plus subir le "joug" de leurs parents. À la première fête qui a lieu, elles vont se taper les premiers mecs qu'elles croiseront pour arriver à leur fin...
 
Ce film est inspiré de faits réels survenus aux États-Unis en 2008 où plusieurs adolescentes sont tombées enceintes en même temps, dans un même bled.
"Nos filles me font penser aux Indignés : elles ont envie d'un quelque chose de plus grand, de plus absolu, où des valeurs comme l'amitié reprendraient une place centrale. En cela, nos filles sont très contemporaines", dixit les sœurs-réalisatrices du film. Heureusement que les indignés n'ont pas suivi le même modèle que ces adolescentes. Il n'y a aucune indignation dans leur attitude, juste une rebellion typique propre à cet âge. Dans leur démarches, alors que les différents collectifs qui ont manifestés un peu partout dans le monde ce sont organisés au fur et à mesure avec moult débats, ces jeunes filles décident sur des coups de tête de la marche à suivre.
Il n'y a aucun reproche à faire sur le choix de Camille de garder son enfant. En revanche, la décision de ses amies de l'imiter n'est que du pur suivisme plutôt qu'un acte féministe comme le laissent entendre les réalisatrices : "Dans cette ère du post-féminisme, les filles inventent une nouvelle utopie collective pour se révolter et changer le monde".  Aucunes de ces filles est préparées à avoir un enfant. Leur idée folle, aussi belle et louable soit elle, risque davantage de se transformer en cauchemar qu'en idylle. Le monde dans lequel ces filles voudraient vivre est à imaginer, à construire (ne serait-ce qu'en se constituant en petite communauté) et elles n'ont rien de concret en tête.
 
Contrairement aux réalisatrices, ces filles agissent de façon égoïste plutôt que pour un monde meilleur. La société de consommation nous pousse à consommer bêtement sans efforts, ni réflexions. Désormais, l’être humain pallie ses carences affectives par une consommation exacerbée qui lui procure un bref plaisir. Ce fait de vouloir un bébé, sans réfléchir de façon substantielle à son avenir proche, est le processus  d'un besoin de répondre à un manque affectif et d'y remédier instantanément, comme l'affamé qui se rend au Mc Do. 
 
Pas de luttes contre l'ordre établi donc, mais une grosse crise collective de 17 adolescentes.


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