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Fanta, enfant du manque

Publié le 10 août 2012 par Onceuponamarque @onceuponamarque

Once Upon… Fanta.

Fanta, enfant du manque
Telle l’oisiveté qui est mère de tous les vices, la nécessité est mère de la création.

Si, elle est belle cette phrase.

Ainsi, la Seconde Guerre mondiale et les conditions de vie extrêmement rudes qu’elle a apportées avec elle ont été le terreau de nombreuses inventions plus ou moins utiles ; la bombe A, le four à micro-ondes, le Fanta,…

Oui, le Fanta.

En effet, durant la guerre 39-45, Coca-Cola a souffert du blocus imposé sur les territoires contrôlés par le IIIe Reich. Les ingrédients pour concocter la boisson calorifique brune à bulles n’étaient plus autorisés à traverser les frontières.

Que faire une fois le stock de sirop de Coca-Cola épuisé ?  Fermer la filiale allemande de la marque, Coca-Cola Bottling co. ? Mettre la clé sous la porte? Fermer boutique ? A la revoyure et tschüs ?

Max Keith, alors responsable de la filiale, ne pouvait pas laisser cela arriver.

Pour faire survivre l’entreprise durant la Guerre, en attendant les temps de paix et le retour en grâce de la firme, il lui fallait une idée. Et la petite ampoule au-dessus de sa tête a finalement brillé.

Max Keith mît au point une nouvelle boisson avec les ingrédients disponibles à portée de main, soit des sous-produits issus de la fabrication du fromage ( !!), des fibres de pommes pressées à l’origine du cidre grâce à un surplus de fruits italiens alors disponibles, le tout adouci par de la saccharine.

Le breuvage était né.

Pour le nom, le responsable de talent missionna ses employés en leur conseillant « let your fantasies run wild ».  Il en résulta Fanta, issu, selons diverses sources, soit de « fantasies » justement ou de l’allemand « Fantasiegetränk » signifiant « Boisson de l’imagination » et « Fantastique ».

Le Fanta, substitut pourtant peu similaire au Coca-Cola, rencontra un succès fou auprès d’une population qui, clairement, manquait de tout. La boisson gazeuse, parfois, servait même de bouillon aux familles les plus touchées par la pénurie.

A la fin de la Guerre, Coca-Cola mît fin à la commercialisation du Fanta qui ne menaçait de faire de l’ombre à leur produit star pour finalement la relancer en 1955 face à la forte concurrence du marché crée par l’entrée de Pepsi.

Depuis 1969, Fanta Orange, nouvelle variante agrumesque du jus original, est l’arôme le plus vendu au monde.

La morale ? Fanta ou le succès de la création créée par le manque.


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