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Noisy Media - Breaking the (FM) waves

Publié le 24 mars 2008 par Benjamin Mialot
Cadence Weapon - Breaking Kayfabe

Cadence Weapon - Black Hand

La première fois que j'ai entendu le Canadien Cadence Weapon, cela s'est fait au travers de son titre Sharks, plus particulièrement de son interprétation en compagnie de Final Fantasy (Owen Pallett, violoniste d'Arcade Fire). Ce dernier y insérait des mélodies piochées dans Imitosis et A Nervous Tic Motion of the Head to the Left d'Andrew Bird. Intéressant en somme. Quelques recherches plus tard, je découvrais que, sans le savoir, j'avais lu du Rollie Pemberton (son vrai nom) dans les pages de Wired et sur les sites de Pitchfork et Stylus Magazine. Suite logique de la démarche : se procurer l'album correspondant, l'écouter et en causer ici, pile-poil quand déboule son successeur histoire d'attirer par erreur d'infortunés internautes.
Bien des critiques / récompenses vous le diront, Breaking Kayfabe est un premier effort de haut vol. Car derrière ses airs monolithiques et son classicisme en matière d'electro hip-hop (phrasé old-school qui en veut, instrus minimales mais tapageuses, textes bien roulés avec une pointe d'humour comme beaucoup en troussent), il contient son lot d'uppercuts à la pointe du menton. A commencer par Sharks évidemment, dont les distorsions et bleeps 8-bit sont illustrés comme il se doit par un clip tartiné de références vidéoludiques. Ce n'est d'ailleurs pas le seul à naviguer sur le terrain des consoles de jeu, Vicarious piochant lui aussi dans cette banque de sons pour en inonder l'espace. Dans un tout autre registre, Grim Fandango s'enroule autour d'un sample de mandoline, façon western au milieu du béton avec platine-mitrailleuse en accessoire, tandis qu'Holy Smoke creuse le sillon le plus sombre de la musique de Cadence Weapon en reposant sur un orgue aux notes difformes.
Cette façon de varier l'habillage dans la linéarité est d'ailleurs l'une des grandes qualités de Breaking Kayfabe, de la distorsion maousse de l'épuisant 30 Seconds aux rebonds de cordes sinistres du cinématographique Black Hand en passant par la production épique de Turning On Your Sign. Second grand atout de cet album décontracté et gouailleur, être accessible et construit tout en étant expérimental, soit un joli tour de passe-passe, pour peu qu'il n'ait pas produit l'effet inverse : rendre l'album trop pop pour les auditeurs indie et trop biscornu pour les habitués du mainstream. Auquel cas, les deux audiences seraient passées à côté d'un sacré disque, qui a tout de même mis deux ans à gagner l'Europe via Big Dada. Le temps d'oublier qu'au moment de l'enregistrement, Cadence Weapon avait 19 ans. Putain, à 19 ans je savais à peine tenir une fourchette.
Cadence Weapon

Cadence Weapon - Breaking Kayfabe (Upper Class Recordings) - 2005
Verdict du Père Siffleur
Père Siffleur

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