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Loup, y es-tu. m’entend-tu ? Etc

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

par Sandrine Bélier, députée européenne EELV
Parce-que vous êtes plusieurs à m’avoir demandé une réaction que je ne souhaitais surtout pas purement polémique et faisant le jeu de ceux qui n’ont d’intérêt qu’à nous éloigner des vraies questions, que posent cette prise de position* que je juge contestable en de nombreux points, qui mérite une analyse et une réponse sans démagogie et sans fanatisme partisan. Je ne souhaitais pas participer à une stérile polémique et simplification du sujet qui aurait pu se résumer à “Les écologistes ne sont pas d’accord entre eux”… Oui, sur cette question et au moment où j’écris ces mots, nous avons un différend… assurément pas insurmontable et à ce stade du débat qui ne manquera pas d’être repris et développé lors de nos journées d’été à Poitiers, fin août, j’ai fini par poster ces quelques réflexions sur mon mur FaceBook :
Quelle est aujourd’hui la plus grande menace et la cause principale de la détérioration des conditions de vie et d’activité des éleveurs de montagne? L’industrialisation de la production alimentaire et sa mondialisation? L’artificialisation galopante de nos territoires? L’artificialisation de nos modes de consommation et modes de vie?

La cohabitation entre “grands” mammifères est-elle devenue totalement impossible et ingérable? N’a t-on aucune autre réponse que l’éradication et la destruction en cas de conflit de territoire? C’est une bien drôle de manière d’envisager nos interconnexions dans un monde vivant.

C’est d’une incroyable banalité de replis dans la facilité et de refus ou d’ignorance d’adaptation de pratiques alors même que des solutions alternatives existent. Sommes nous vraiment incapables (psychologiquement et pratiquement) de nous adapter à la ré-apparition d’un mammifère qui avait disparu de notre territoire sous la pression de nos choix de développement et d’aménagement du territoire trop rapides et bien plus prédateurs que ne l’est l’espèce dans le viseur… ou s’agit-il, une fois encore d’une posture court-termiste?

Je penche, sans surprise, pour la seconde solution. Je penche, sans surprise, pour la loi : Celle de la nature qui nous invite à l’intelligence de cohabiter et à trouver les justes équilibres. Celle de la république qui définit comme un délit (passible d’amende et de prison) la destruction volontaire d’une espèce protégée qui ne doit son statut qu’à sa rareté et sa fragilité, conséquences de nos irraisonnés et irraisonnables choix passés. Si c’est le loup qui menace l’agriculture de montagne aujourd’hui ici, et là-bas l’ours et que la bonne et unique solution est de les tuer… et c’est tout. Et tout ira mieux?!

Je crains qu’à terme on ne fasse place net qu’à un malheureux désert qui n’aura de cesse de s’étendre… Et ma conviction est que les éleveurs de montagne ne seront jamais les grands gagnants. Alors, si on posait les fusils et qu’on imagine une nouvelle alliance… en évitant ensemble tout bain de sang inutile? We can do it ! Alors juste faisons le pour ré-inventer et redynamiser ensemble le développement de nos territoires ruraux !
*position de mon ami et collègue José Bové, que je n’ai pas réussi à joindre (de mon fait/mauvais réseau tel) et qu’il me parait tout aussi abusif que sa prise de position de le transformer aujourd’hui en “Grand méchant loup” sans avoir eu échange et discussion sur ce qui légitiment aujourd’hui nos différences de jugements sur la situation et les solutions qu’on peut y apporter.
Source : Sandrine Bélier


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