(*) le titre est mauvais car quand on fait du sport, on n'est pas un héros (titre réservé à ceux qui par exemple sauvent des vies), mais bon comme ça sonne bien, je me suis laissé aller...
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La flamme des Jeux olympiques s'est éteinte dimanche soir. Celle des Jeux paralympiques s'embrasera dans quelques jours. Que c'est dur de "sélectionner" quelques images fortes de cette quinzaine. Contrainte professionnelle oblige (voir plus bas), je n'ai pas pu profiter pleinement de ces Jeux et suis à coup sûr passé à côté de plein de belles images, de plein d'émotions. Mais voilà ce qui me vient comme ça spontanément à l'esprit.. L'arrivée du triathlon féminin. Au terme de 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10km à pied, la Suissesse Nicola Spirig et la Suédoise Lisa Norden ont coupé la ligne d'arrivée dans le même temps. Le règlement a contraint les juges a désigné Spirig comme la nouvelle championne du monde. Quel beau finish. Quel beau sport tout court d'ailleurs. La course masculine fut également d'une incroyable intensité avec trois extraterrestres devant, et évidemment le sacre attendu d'Alistair Brownlee, devant l'Espagnol Javier Gomez et le petit Brownlee, Jonathan. Au passage, trois sociétaires de Sartrouville sur le podium (clin d'oeil à Denis Véron). Et nos Français dans tout ça ? Eh bien ils ont été à la hauteur de l'événement. David Hauss, Laurent Vidal et Vincent Luis, respectivement 4e, 5e et 11e auraient offert à la France l'or par équipes... si ça avait existé... Pas de médaille, mais trois belles courses à la hauteur des espérances placées en eux. Bravo et merci messieurs. Mesdemoiselles aussi, avec mention pour Jessica Harrison, 9e, pour ses deuxièmes Jeux olympiques et une fois encore à sa place dans une course dont le scénario ne lui fut pas totalement favorable.
. Le troisième titre de Tony Estanguet après ceux de 2000 et 2004. Lui, c'est la classe absolue, à ranger dans la caste des Vincent Vittoz, Jean-Philippe Gatien, Thierry Lincou pour ceux qui me viennent tout de suite à l'esprit. Rester motivé sur une période aussi longue quand on a déjà tout gagné est sans doute sa plus belle performance. Avoir su rester humble aussi. . L'image du Kenyan Ezekiel Kemboi se jetant dans les bras de Mahiédine Mekhissi-Benabbab à l'arrivée du 3000m steeple. Etonnant de voir ce petit bonhomme faire son tour d'honneur drapé du drapeau de son pays mais avec le maillot du Rémois sur le dos. ça ce sont les Jeux. . La foulée de David Rudisha sur le 800 m. Comme je l'ai twitté, Rudisha c'est l'art de transformer le geste sportif en une oeuvre d'art. Quelle impression. Quelle beauté. Beauté alliée à l'efficacité avec ce record du monde au terme d'une course menée du début à la fin. Sebastian Coe a déclaré que c'était sans doute le plus beau 800 m de l'histoire. Je valide.. L'incroyable impression dégagée par Usain Bolt. Moi, j'y crois à ce type. Savoir s'il est une légende comme il l'a clamé, ça c'est l'histoire qui décidera. Ne devient pas une légende qui veut. Ce sont les spectateurs qui décident. Des chronos ou des stats ne suffisent pas à ouvrir le coeur et les mémoires du public. Mais Bolt, légende or not, aura marqué l'histoire du sport, et pas seulement de l'athlétisme. Suis fan. Et en plus son Big Up à L'Equipe sur France 2 au micro de Nelson Monfort m'a régalé !
. Le saut à 5,97m de Renaud Lavilennie. Quel sang-froid, quelle maîtrise ! Que peut-il donc bien se passer dans le crâne de Lavilennie en bout de piste au moment de s'élancer pour cette dernière tentative ? Arrivé dans la peau du favori, il a tenu son rang. De superbe façon en plus, face à des adversaires allemands qui ont su le pousser vers les nuages. Des nuages où il a peut-être eu le temps de faire un clin d'oeil à Pierre Quinon, sacré en 1996 et disparu depuis. Quinon lui a peut-être aussi demandé de saluer Jean Galfione à son retour sur Terre, chose faite dans cette magnifique accolade. J'aime aussi à penser que de ces mêmes nuages, Emilie a pu apprécier tout ça.
. La domination de Teddy Riner. Lui aussi est arrivé comme le grandissime favori. Une médaille d'argent aurait été perçue comme une défaite et une désillusion. Mais une fois encore Teddy a assuré et assumé la pression. Comme seuls les grands champions peuvent le faire. Respect. . Les basketteuses en train de chanter Céline Dion après leur victoire en demi-finale. Un moment bien sympa, pur, que France TV a eu la bonne idée de laisser vivre sans intervenir. Cette belle aventure des Bleues du basket aura eu le grand mérite de me faire découvrir Céline Dumerc. J'adore. Ces filles ont cru en elles. Elles sont entrées dans notre coeur. Au moins pour quelques jours. Car, évidemment, comme toujours, l'euphorie olympique disparue, elles retourneront dans l'anonymat de leur championnat, comme les handballeuses autrefois. Et c'est bien dommage. . La course de Julie Bresset en VTT. La Bretonne n'a laissé à personne le soin de mener l'épreuve. Jamais elle ne s'est retournée, distançant une à une toutes ses concurrentes. Là voilà à 23 ans, championne olympique. J'espère bien la croiser en octobre du côté de Fréjus à l'occasion du Roc d'Azur, THE rendez-vous VTT ne pas manquer. Hâte hâte hâte d'y être pour ces trois ou quatre jours de pur bonheur. (la ptite news que j'ai commise sur le site du ROC est ICI). La foule le long du parcours du marathon pour saluer notamment l'Ougandais Stephen Kiprotich, vainqueur surprise devant les Kenyans. Assez jouissif aussi d'entendre l'hymne ougandais lors de la cérémonie de clôture. Pas sûr que 1% des centaines de millions de téléspectateurs était capable de situer l'Ouganda sur une carte. Joli symbole de l'universalité des Jeux olympiques.
. Laure Manaudou qui vient se jeter dans les bras de son frère Florent. Merci à France TV pour cette caméra isolée braquée sur Laure pendant le 50m de son frère. Une séquence pleine d'émotions. Fort, très fort. Je prolonge ce coup de coeur pour l'équipe de France de natation devenue une des grandes puissances de la discipline même s'il reste encore pas mal d'impasses sur certaines distances. mais ce qu'ont fait les sprinteurs, et en particulier Yannick Agnel (quel dernier relais !!) était juste génial. . Les larmes du Dominicain Felix Sanchez sur le podium du 400 m haies. Huit ans après un premier or à Athènes, il n'a pu cacher son émotion sur le podium. Tout le stade s'est alors levé, touché par cet instant de grâce sportive. Peut-être a-t-il repensé à tous les sacrifices consentis pour revenir au plus haut niveau...................
Et puis il y a des trucs qui m'ont énervé.
Cette comparaison par exemple entre l'accueil des Français sur les Champs et la journée du 12 juillet 1998. Euh, en 98, il y avait 1 million de personnes sur les Champs... Soit juste un tout petit peu plus que les 80 000 de ce lundi. Je ne suis pas fan des footeux, mais faut juste comparer ce qui est comparable. La finale des Vandales a été vu par 5,5 millions de téléspectateurs. Oui, c'est bien... mais pour info, le plus mauvais match amical de foot de l'équipe de France de foot réunit plus de 6 millions de personnes. Et faut arrêter aussi avec tous ces superlatifs et cette analyse franchouillarde. Le hand, j'adore j'adorais, mais on peut repasser pour l'universalité... Dire que les Karabatic anc Co sont des stars planétaires est juste une totale aberration. Comme le répète souvent Braziou à juste titre, hors d'Europe, le hand est un sport quasi anonyme. Et Karabatic peut aller prendre une cuite tranquille à Rio, ou aux Etats-Unis, personne ne le reconnaîtra si ce n'est un touriste français, croate ou suédois égaré.
Dans les trucs qui m'énervent aussi, il y a tous ces commentaires méprisants ici ou là quand on évoque un autre sport. Quand j'entends dire des gens "mais c'est quoi ce sport qui n'intéresse personne" en parlant du hockey sur gazon par exemple, ça m'agace. un tel propos témoigne d'un manque de culture sportive flagrant. Et pour info, avec 600 000 entrées, le tournoi de hockey a été le troisième sport le plus vu à Londres après l'athlé et... le foot. On a évidemment le droit de ne pas aimer... et dans ce cas là, on zappe où on va à la plage... mais pas celui de mépriser. Et c'est la même chose pour toutes les disciplines. Je ne regarderais pas des heures la compétition de tir mais ces athlètes s'entraînent au moins autant que les autres et méritent le même respect.
Pour en revenir au terrain, ça m'agace de voir nos trois marathoniens abandonner sous prétexte qu'ils ne sont plus dans le coup. Put***, ce sont les Jeux olympiques... et pas une course au saucisson. Tsepo Ramonene, concurrent du Lesotho, a mis près de 3 heures pour finir (2h55' exactement). Sur les derniers kilomètres, il a marché, trottiné mais toujours avancé vers l'arrivée où l'attendait une incroyable ovation. Lui, a honoré les Jeux olympiques. Pas les trois marathoniens français.
Et puis il y a bien sûr les Experts Vandales qui sous prétexte qu'on a pas été gentil avec eux quand ils ont été mauvais, qu'on n'a pas écrit qu'ils étaient les plus beaux, viennent tout casser sur le plateau de L'Equipe TV, le tout imbibés d'alcool (séquence idéale pour la prochaine campagne "tu t'es vu quand t'as bu"). Donc quand quelqu'un a dit du mal de toi, tu vas chez lui et tu pètes tout. Logique. Et dire que certains voudraient faire un exemple de ces types... Onesta qui dit "on va tondre les collabos", puis qui fait référence à l'équipe de France 98 et qui se prend pour un grand justicier. Drôle d'idée de la justice pour ce monsieur (avec un "m" minuscule). Je suis heureux quand je vois ça de ne jamais avoir fait copain copain avec les sportifs que je traitais professionnellement, de ne jamais avoir pris de cuites avec eux (bon, ça risque pas pour moi qui ne bois pas une goutte d'alcool) parce que j'en connais deux à L'Equipe qui se battent depuis des années pour arracher de la place pour le hand dans les colonnes du journal et qui doivent se sentir bien cocus aujourd'hui quand ils voient celui avec qui ils se sont torchés plus qu'une fois leur cracher à la tronche.............................
Chapitre dada. Là aussi il y eut de très belles émotions avec les titres par équipes des Britanniques en saut d'obstacles et en dressage. 20 000 personnes qui entonnent le God Save The Queen, ça le fait... même à distance. Bravo aussi à l'Allemand Michael Jung. Le jeune homme fêtait ses 30 ans le 31 juillet. Comme cadeau, il s'est offert l'or individuel et par équipes du concours complet. Le voilà champion du monde, d'Europe et olympique. Pas facile de lui trouver un cadeau à la hauteur pour ses prochains anniversaires... Et les Français me direz-vous ? Eh bien ce fut un fiasco. Je retire du lot, la dresseuse Jessica Michel qui, elle, a rempli son objectif. Même si elle reste très loin des meilleurs, au moins, elle a vécu ses Jeux et été à son niveau. Ce ne fut pas le cas des autres tricolores en concours complet et en saut d'obstacles. Les explications de cette déroute (8e par équipe en complet, 12e en CSO et le meilleur tricolore pas mieux que 12e en indiv), sont forcément multiples. Je mettrais juste en exergue, l'absence de souffle olympique. En se terrant dans leur maison, loin du village olympique, les Bleus se sont privés du supplément d'âme olympique indispensable pour aller briller. Non, les Jeux olympiques ne sont pas une compétition comme les autres. Dommage qu'eux et leurs dirigeants ne l'aient pas encore compris.Ce n'est pas très grave. Ils continueront de courir le monde de concours en concours, toujours reçus comme des rois avec plein d'admirateurs et trices qui leur diront qu'ils sont les plus beaux, les meilleurs. Et à force de l'entendre, ils continueront à le croire, s'étonnant que les médias les ignorent (ces médias qui les ont attendus plus de 35 minutes lors de la conférence de presse au Club France... seule fédé à être arrivée en retard et aux Jeux, contrairement au monde ultra fermé du dada, les journalistes ont autre chose à faire qu'à attendre). Il y a un rendez-vous tous les quatre ans qu'il ne faut pas manquer pour espérer sortir de l'ombre. Car rien, absolument rien ne peut avoir l'impact d'un titre olympique. Pas même un titre de champion du monde ou d'Europe ou encore moins une victoire dans un grand concours dont la notoriété ne dépasse pas les frontières des sports équestres. Le rendez-vous de 2012, comme celui de 2008 a été raté, comme beaucoup d'autres avant. Il faudra désormais attendre quatre ans pour le prochain.
Mais ce n'est pas très grave. Ce n'est que du sport. Et nous, on s'est bien éclaté à commenter tout ça. Plus de 56 heures de direct sur Equidia Life, seule chaîne au monde à diffuser l'intégralité d'une compétition olympique sur une durée de 12 jours. Des audiences inespérées et jamais vues pour nous, des réactions multiples et variées (à 95% positives... on ne peut pas plaire à tout le monde), le job a été fait et je crois bien fait. Merci à tous ceux qui ont contribué à cette réussite et à ma Dream Team de Londres composée d'Amandine Gardes, Emmanuelle Sari et Kamel Boudra. Ce fut un honneur et un privilège de "diriger" les opérations même si des Jeux, je n'aurais vu que la ZAC Kleber de Colombes.
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Pour finir, un point sur l'entraînement. La nouvelle est tombée il y a quelques jours, : la Traversée de Paris à la nage est annulée because la Préfecture de Paris n'a pas donné son accord. Adieu les 10km de natation sous tous les ponts de Paris, adieu le privilège de nager au pied de Notre Dame. La raison officielle est la qualité de la Seine. La raison est surtout économique avec la crainte de voir la circulation sur la Seine bloquée pendant 4 heures. Dommage que les organisateurs n'aient pas non plus blindé leur affaire. Alors, comme je suis fataliste, je me dis ben que c'est la vie et qu'au moins, cela m'aura servi de déclic pour me remettre à l'eau et réenclencher la machine.Une machine qui ne tourne pas trop mal. Au moins deux séances de course à pied par semaine dont une d'environ 1h30 et la natation bien sûr avec au minimum trois séances comprises entre 3500 et 5000 m. Tout ça va être bien utile. C'est que dans un an pile poil, j'espère bien être du côté d'Embrun au départ du mythique Embrunman, réputé pour être l'un des triathlons les plus difficiles au monde avec ses 3,8km de natation (ça, c'est la mise en route, de la gnognotte), les 188km de vélo sous le cagnard avec le col d'Izoard à se coltiner et enfin le marathon costaud lui aussi. Une bonne journée en perspective avec quelques collègues du Meudon Triathlon. Une perspective qui je l'espère me permettra d'entretenir la flamme pendant au moins un an... et faire en sorte que cette flamme là, ne s'éteigne pas.