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Sur les routes du Rif, entre hier et aujourd’hui.

Par Citoyenhmida

J’ai connu le nord du Maroc, enclavé, coincé entre la Méditerranée et le Rif!

J’ai connu Al Hoceima totalement  isolée du reste du Maroc pendant des semaines parce que la route était coupée par les chutes de neige ou les glissements de terrain. La route de l’Unité ouverte au lendemain de l’indépendance n’avait justement pas réussi à réaliser l’unité du pays.

J’ai connu Nador, isolé malgré la relative proximité d’Oujda. Nador avec comme seule ouverture Melilia et ses fantasmes, Melilia et ses dangers.

J’ai connu ce nord du pays, comme oublié derrière la barrière du Rif.

J’ai connu ce nord du pays où le moindre déplacement était un problème.

Je me souviens que aller de Tanger à Tétouan – en fait un court trajet de 60 kilomètres – nécessitait qu’on y réfléchisse par deux fois. Pour peu que l’on soit bloqué par un camion, le voyage pouvait durer deux heurs et plus!

Je me souviens qu’aucune route directe ne reliait deux chefs lieux de provinces : Al Hoceima et Nador! Une véritable aberration économique, sociale et politique!

Je me souviens de ce nord, accessible seulement par des routes qui traversaient le Rif , avec toutes les difficultés que cela supposaient.

Je me souviens  que, si l’on voulait arriver à Al Hoceima ou Nador à partir  de la partie sud du royaume, il fallait emprunter des dizaines et des dizaines de kilomètres de routes sinueuses et escarpées, la plupart du temps mal entretenues,  le plus souvent totalement désertes, pour rejoindre la fameuse route nationale n° 2 Tanger-Oujda, avant de reprendre d’autres routes, toujours plus sinueuses et toujours plus escarpées, encore plus désertes, encore moins bien entretenues.

Je me souviens que, à moins de trois kilomètres de Al Hoceima, on ne voyait les lumières de la ville, tellement l’accès à partir d’Ajdir était difficile et accidenté.

La fameuse route nationale n° 2 reliant Tanger à Oujda n’était pas un modèle de route  : le reste du réseau routier national de l’époque   était loin des standards. On  peut donc  imaginer ce que pouvait être la route qui traversait le Rif d’ouest en est,  en passant par Chefchaouen, Ketama la capitale officieuse du kif, Targuist, Ajdir, Kaceta, Zaoi avant de traverser les plaines de Berkane et des Angads.

Seuls ceux qui ont circulé sur cet axe peuvent en imaginer les difficultés et les avatars.

Il n’était pas recommandé de tomber en panne sur ces routes, ni de s’arrêter en dehors des agglomérations!

Depuis quelques jours, on peut faire le trajet entre Tanger et Oujda par la rocade méditerranéenne, qui très logiquement longe la  Méditerranée, en desservant directement  toutes les localités situées en bord de mer (Oued Laou, Jabha, Cala Iris, Al Hoceima, Ras Kebdana, Saidia).

Sur les routes du Rif, entre hier et aujourd’hui.

Nador-Tetouan, en quelques heures! Al Hoceima-Tanger, sans avoir à cauchemarder sur les milliers de virages! Des sites naturels désenclavés et ouverts au tourisme national!

Il y a quelques années, on ne pouvait qu’en rêver! Actuellement, c’est fait!

Alors, mes amis, à nos voitures et découvrons cette nouvelle réalisation d’un Maroc nouveau!


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