Genre: drame
Année: 1983
durée: 2 heures
L'histoire: Java 1942. Un soldat anglais défie par une attitude provocante l'officier japonais qui commande de le camp où il est retenu prisonnier.
La critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Furyo, réalisé par Nagisa Oshima en 1983, est l'adaptation de deux romans autobiographiques écrits par Laurens van der Post.
A noter qu'en japonais, Furyo signifie "prisonnier de guerre". Au niveau des acteurs, ce film réunit David Bowie, Tom Conti, Jack Thompson, Ryuichi Sakamoto et Takeshi Sakamoto.
Attention, SPOILERS ! Java, 1942. Dans un camp de prisonniers, s'entassent des soldats anglais, autrichiens, néo-zélandais et néerlandais.
Le capitaine Yonoi (Ryuichi Sakamoto) est le chef du camp et impose une discipline de fer. Il est également craint et détesté par ses subalternes.
Mais l'arrivée d'un nouveau prisonnier, Jack Celliers (David Bowie) va changer la donne, ce dernier refusant de se soumettre. Pour le reste, Furyo est probablement l'un des films japonais les plus connus en Europe et à travers le monde.
C'est grâce à ce film que Takeshi Kitano et Ryuichi Sakamoto, également compositeur de la musique du film, vont se tailler une réputation internationale.
La présence de David Bowie n'est sans doute pas étranger au succès et à la réputation du film. A ce moment-là, donc, au début des années 80, l'artiste est au sommet des hits et cartonne avec l'album et la chanson titre, Let's Dance.
Force est de constater que le chanteur et compositeur s'en sort plus qu'honorablement devant une caméra. Mieux encore, David Bowie livre une excellente performance.
En même temps, l'artiste s'est déjà taillé une certaine réputation en interprétant Elephant Man au théâtre.
David Bowie n'en est donc pas à son premier coup d'essai. Pour l'anecdote, c'est Robert Redford qui devait interpréter le rôle de Jack Celliers.
Mais l'acteur déclinera finalement l'invitation. Qu'à cela ne tienne, Nagisa Oshima se tourne alors vers David Bowie. Le scénario se concentre presque exclusivement sur la confrontation psychologique entre Jack Celliers et le capitaine Yonoi.
Il s'agit également d'une opposition entre deux cultures avec une petite connotation homosexuelle.
Même si cela n'est jamais dit, le capitaine Yonoi méprise et ressent à la fois une certaine admiration à l'égard de Celliers. David Bowie et Ryuichi Sakamoto interprètent des personnages peu sympathiques mais déterminés. Quant à Takeshi Kitano, il incarne un soldat certes brutal mais c'est paradoxalement le personnage le plus humain et le plus attachant du film.
A l'époque, Takeshi Kitano n'est pas encore la star qu'il devenu aujourd'hui. Le public japonais le connaît surtout pour ses show télévisés et ses numéros comiques.
Encore une fois, Furyo aborde plusieurs thématiques passionnantes. J'ai déjà évoqué la confrontation entre deux cultures. Je n'y reviens pas.
Même remarque pour l'homosexualité sous-jacente entre Celliers et le capitaine Yonoi. Mais il ne faudrait pas non plus oublier ces soldats japonais qui doivent appliquer une discipline très stricte, le déshonneur étant puni par le sacrifice et le hara-kiri.
C'est donc le prisonnier lui-même qui doit se punir en se donnant la mort, les autres étant condamnés à regarder son supplice.
Bref, un excellent film qui a bien mérité son statut de classique du cinéma.
Note: 18/20
Il est passé y'a pas longtemps mais j'ai pas eu l'occasion de le voir.