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Un psychiatre reste un psychiatre

Publié le 17 août 2012 par Lana

J’avertis tout de suite: à préjugés réducteurs, réponses toutes aussi réductrices, écrites avec une extraordinaire mauvaise foi et une certaine jubilation.

Ce soir, je commence à lire le numéro de la revue Area intitulé  “Art, folie et alentours” et je ne tarde pas à hurler devant ces deux passages, dans la bouche d’un psychiatre:

-Question: “Certains disent que de refuser de considérer les oeuvres des malades mentaux du point de vue de l’histoire de l’art, c’est les stigmatiser.” Réponse: “Un malade est avant tout un malade. Il n’y a donc pas lieu de le stigmatiser. Sa vie est souvent faite de souffrance et d’exclusion et ce n’est pas en le faisant passer du côté de l’histoire de l’art qu’on effacera cette réalité”

-”La nature du malade mental n’est pas de vivre enfermé contre son gré.”

Alors voilà, il est deux heures du matin, et je suis quelque peu énervée, à tous les coups je n’arriverai pas à dormir. Il ne me reste plus qu’à écrire ce que j’en pense. Je pourrais faire un exposé de quelques dizaines de pages sur ces questions, mais vraiment ce n’est pas l’heure, donc je préfère me défouler avec mauvaise foi en écrivant n’importe quoi.

Un psychiatre reste un psychiatre

Un psychiatre est avant tout un psychiatre. Ne lui confiez rien si vous ne voulez pas devenir un objet d’analyse, qu’il tournera et retournera dans tous les sens.  Il pathologisera toutes vos paroles et tous vos gestes, tout en commençant à additionner des miligrammes de psychotropes divers et variés mais surtout cocktailisés. Il vous regardera du haut de sa chaire de normalité avec condescendance. Il fera celui qui comprend tout même s’il ne comprend rien. Parfois, bien sûr, il essaye d’être humain, amical, comme tout le monde et y met une bonne volonté certaine. Mais à quoi bon lui faire croire qu’il y arrive? Ce serait le leurrer. Et finalement, qu’a-t-il à faire de ces chimères? Rien puisqu’un psychiatre est avant tout un psychiatre. Il semblerait d’alleurs qu’une infime partie de l’humanité naisse en étant psychiatre. On cherche d’ailleurs à localiser le gêne responsable du psychiatre.

Et puisque nous parlons des avancées de la science, étonnons-nous de cette fabuleuse découverte: contrairement à ce que l’on a longtemps cru, la nature du malade mental, comme celle des chimpanzés et de bien d’autres mammifères supérieurs, n’est pas de se laisser enfermer par la race supérieure qu’est l’Humanité. Le malade mental, entitié bien définie depuis déjà deux siècles grâce à une excellente, exhaustive et immuable nosographie psychiatrique, est un être qui ressemble de prime abord à l’Homme. Leur nature est pourtant radicalement différente, excepté cette soif de liberté commune. Le malade mental est étrange, méchant et dangereux. Cependant, si l’on s’en approche avec douceur et sans gestes amples, il est possible de l’apprivoiser petit à petit. Il faut toutefois rester prudent, le malade mental pouvant, comme certains animaux domestiques, se montrer imprévisble et se re retourner contre la main qui le nourrit.

La Nature, étant bien faite comme chacun sait, la Nature donc, ayant créé cette espèce particulière d’hominidés effrayante et pourtant avide de liberté, a aussi veillé dans sa grande sagesse a créer une race d’Hommes capables de la dominer  hors des murs qu’elle refuse: le psychiatre. Le Raison est sauve!


Classé dans:Réflexions personnelles

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