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Paris, été 2012. 1. La rue au Maire et le Temps du Tango.

Publié le 18 août 2012 par Petistspavs

[Écrit après ce qui suit : Il m’arrive, une ou deux fois par an de publier quelques phrases improvisées dans un moment quelconque qui se trouve être, toujours, le moment présent, le plus propice à faire prospérer mon sens bouffon du tragique méninger. Je ne me relis pas, j’ajoute quelques photographies et je publie ce qui se veut une courte introduction à trois ou quatre billets en images censées signifier cet été. Le mien. Cette introduction fût-elle sans rapport avec le sujet.]

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C’était un sentiment de solitude extrême, extrémiste presque, avec cette onction du temps qui passe sur le dos de la gorge et l’impression qu’il faudrait m’ôter un membre ou deux pour que je me sente encore plus seul, hors moi-même.

La ville battait de désirs et justement. Pourquoi ne pas en être ? Toutes ces couleurs de la ville, ces transparences et ces reflets, ces femmes de tous âges et de toutes complexions, ces cafés à terrasses destinées à recueillir comme la transpiration sur l'addition, les soupirs courts d’amants qui s’ignoraient encore il y a une heure. Je marchais seul parmi les chauffeurs de taxi en maraude et les enfants des pauvres qui osent, malgré tout, vous regarder au fond de votre honnêteté.

La ville charriait des souvenirs, autant de souvenirs que de jours par mois ou autant que d’heures par jour. Je ressentais la chaleur comme une aiguille rentrée me poussant vers les colonnades du Louvre et les abri-bus ; vers les entrées d’immeuble et j‘en voyais un à mon goût près de l’avenue du Maine, près d’un restaurant libanais, près d’un masseur kinésithérapeute, là où flottent, entre deux os, les chairs avides de l’avenue. Et on soigne la prononciation.

Étant un peu serré dans toutes mes entournures, je suis revenu en taxi, sinon, je serais resté sur le trottoir, près des flics avides de parjures et les coiffeuses fonctionnaires. Sans doute j’avais un peu bu et le sourire du trottoir ne me semblait pas très net, pas très honnête et toutes les sonorités des phrases maquillaient les idées sourdes à l'évocation d'autres idées.

Je suis finalement rentré, je ne voulais pas, mais que dit le vouloir face au pouvoir, mais je suis revenu là, là où je suis et écris.

Ce texte inaugural n’augure rien de bon, pourtant il s’agissait pour moi d’introduire par quelques propos enlevés une série de trois ou quatre billets en images, montrant des choses vues pendant ces deux semaines de vacances closes, refermées sur elles mêmes, comme des propos se déroutant du sens commun vers les sens interdits.

Les voici ces quelques images, à la recherche d’un temps serein, d’un temps sans perte de temps excessif, d’un temps perdu peut-être mais sans excès dans les battements d’ailes.

Nous irons, pour qui ira avec moi, de la nostalgie de la petite enfance à la fête foraine, en passant pas les rues montantes et descendantes qui vont du soir au matin et l’inverse.

Je reprends ici un billet imaginé en juillet et qui commençait par ces mots : "Je suis revenu sur des lieux qui me connaissent mieux que je ne les connais, le quartier, la rue de ma prime enfance, la rue au Maire, dans le quatrième arrondissement de Paris. J'avais trois ans quand on m'a emmené de cette rue à la banlieue qui m'a vu grandir et je n'ai eu de cesse, depuis, de revenir à Paris, en parisien authentique, ce que j'ai tenté plusieurs fois, d'où des allers-retours parfois douloureux, ma dernière tentative s'appelant aujourd'hui."

Ah, il faut une musique. Comme on se trimballe aujourdhui dans la nostalgie un peu trouble, entre souvenirs confus et confusion du jour, je vous propose, parmi les chanteurs morts, celui qui plus que tous se laissait aller, de degré en degré d'alcool, à une parfaite confusion des mots et des sentiments. Philippe Léotard, sur les mots et la musique de Jean-Roger Caussimon et Léo Ferré. "Costume clair et chemise blanche dans les sous-sols du Mikado", l'Absolue Classe, tous risques bus. Le temps du tango.

Ce jour là, on était passé par le Musée Carnavalet, pour le dernier jour de l'exposition Eugène Atget.

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Puis nous sommes retournés chez nous,
à la Bastille.

Internet est d'une franchise tranchante, parfois. Le Tango, que je n'ai pas manqué de photographier car il est associé à des souvenirs précieux ou à l'image de ces souvenirs comme, par exemple, mes parents heureux, Le Tango, qui était un repaire de jeunes mâles cherchant la femelle et la querelle, dans les années trente, un endroit assez violent, où s'échangeaient des regards au couteau entre marloux ayant flairé la même chair tendre, au point que mes parents allaient danser un peu plus loin, dans d'autres bals, sous d'autres boules prismatiques de crystal ; le Tango est devenu sous l'enseigne de La Boite à Frissons, un lieu de rencontres pour une clientèle gay et lesbienne. A chacun ses modes, à chaque temps le rythme de ses pas, moi je trouve ça très bien et plutôt bien troussé, mais pour une fois, j'espère que mon père ne me lit pas.

 (A suivre dans quelques jours)

Les Pussy Riot seraient condamnées à deux ans de camp.
C'est quoi ce monde ! J'ai parfois envie de m'en retirer.


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