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Les atouts des payeurs de dividendes

Publié le 19 août 2012 par Chroom

Atouts

La volatilité accrue des marchés financier a placé les dividendes à nouveau sous le feu des projecteurs. Ces titres ont été longtemps reconnus pour leurs caractéristiques défensives au cours de marchés baissiers, mais leur combinaison attrayante de revenu stable et de potentiel d’appréciation du capital a également livré de solides rendements à travers tous les cycles de marché. Dans ce contexte, l’investissement dans les dividendes semble particulièrement pertinent dans le marché actuel.

Perspective historique

Pendant le grand marché haussier des années 1980 et 1990, l’appréciation du capital représenté la majeure partie des rendements des actions, et les investisseurs étaient prêts à renoncer aux dividendes. Le climat de la décennie qui a suivi a été fort différent. Les années 2000 ont commencé avec des pertes sévères des actions suscitées par la fin de la bulle technologique, et les investisseurs se sont soudainement rappelés que les prix des actions ne vont pas toujours vers le haut. Cette leçon douloureuse semblait être vite oubliée cependant, puisque les titres ont rebondi assez rapidement et une fois de plus ont commencé à afficher une hausse de prix impressionnante. Tout cela a changé, bien sûr, lorsque la décennie s’est terminée avec la chute des marchés consécutive aux subprimes.

Les actions productives de dividendes ont généré des flux solides quels que soient les mouvements du marché. Selon l’ISI, les dividendes ont, en moyenne, représenté environ 50% du rendement total des actions.

Contribution des dividendes à la rentabilité totale

Face aux perspectives  de croissance plus lente et aux fluctuations extrêmes du marché plus fréquentes, les investisseurs apprécient la prévisibilité des dividendes pour stabiliser  et renforcer leurs rendements boursiers.

Un signal clair de la santé financière des entreprises

Les dividendes accroissent la transparence des bénéfices d’une société et exercent un niveau de discipline financière sur sa gestion. Ils augmentent aussi la responsabilité des entreprises et peut être un signal de confiance de la direction pour les perspectives de croissance futures.  Pour ces raisons, les entreprises répugnent à réduire leur dividende.

Une source importante de rendement total

Les dividendes offrent un potentiel de croissance du capital et des revenus. Les dividendes réinvestis ont représenté près de 50% du rendement total des capitaux depuis les années 1930. Le rendement annuel total uniquement basé sur le prix affiche ainsi un maigre 5,2%, contre comparativement 9,4% quand les dividendes sont inclus.

Rentabilité de prix vs rentabilité totale

Une faible volatilité

Les dividendes amortissent les pertes d’un portefeuille lorsque les prix des actions chutent. Sur des horizons temporels plus longs, les titres avec des rendements de dividendes élevés ont aussi produit une meilleure rentabilité avec des risques moindres.

Volatilité et rentabilité

Des rendements plus élevés indépendamment des mouvements de taux d’intérêt

Avec des taux d’intérêt si bas, de nombreux investisseurs peuvent être préoccupés par l’impact que pourait avoir une hausse des taux sur la performance des actions. Cependant, indépendamment de la façon dont la Réserve fédérale modifie la politique monétaire, les actions productives de dividendes ont toujours dépassé leurs homologues non-rémunérés. Par exemple, lorsque la Fed resserre sa politique monétaire les payeurs de dividendes augmentent de 2,2% par an contre 1,8% pour les non payeurs. Pendant les périodes où la politique monétaire est neutre, le gain pour les actions productives de dividendes a été encore plus évident : 12,3% contre  6,2%. Enfin dans des environnements d’assouplissement monétaire il a carrément été de 10,0% contre -2,5%.

Les dividendes face aux changements de taux d'intérêt

Une protection à la baisse pendant les cycles de marché turbulents

Les investisseurs se concentrent souvent sur ​​les avantages défensifs des actions productives de dividendes. Cependant les payeurs dividendes ont surperformé les non-payeurs lors des marchés haussiers, comme lors des marchés baissiers. Cette tendance a été encore plus grande pour les titres qui ont augmenté leurs dividendes au fil du temps.  Ainsi, les entreprises qui ont augmenté ou initié un dividende affichent une rentabilité annuelle de 9,6% durant  les 38 dernières années. Les titres qui ont maintenu leur dividende au fil du temps atteignent quant à eux 7,5%. Ceux qui ne versent aucun dividende stagnent quasiment à 1,7%. Quant à ceux qui ont soit diminué ou éliminé leurs distributions, ils ont été sanctionnés par les investisseurs, avec une perte annuelle de 0,5%.

Performance historique des dividendes

Tout bien considéré, les actions productives de dividendes apparaissent positionnées pour profiter d’un élan favorable dans le futur. Aujourd’hui, avec une grande volatilité et des attentes dans le marché plus modérées qu’avant, les investisseurs sont de plus en plus réticents à s’appuyer sur une appréciation du capital seul.

Le ralentissement de la croissance économique

Les préoccupations concernant la zone euro, le chômage obstinément élevé et les dépenses de consommation timides continuent d’inquiéter les investisseurs, et il semble probable que la pleine reprise économique est susceptible de rester hors de portée pour un certain temps. Les dividendes fournissent un degré de rendement positif, même si les prix d’achat d’actions restent volatils ou si les opportunités d’appréciation sont limitées par la croissance économique plus lente.

Moins de sources de revenu attrayantes

Il y a peu d’options viables pour les investisseurs qui cherchent à stabiliser la performance du portefeuille tout en continuant à capturer des niveaux solides de revenus. Dans le même temps, les rendements en dividendes d’actions sont près des rendements des bons du Trésor américain depuis 2008.

Dividendes et bons du trésor

Les préoccupations croissantes du marché obligataire

Au cours des dernières années, les investisseurs ont versé de l’argent dans les marchés obligataires, et les prix ont augmenté de façon significative, ce qui ravive les craintes d’une bulle obligataire. Il y a peu ou pas de place pour de nouvelles baisses de taux d’intérêt, et une fois que les taux commencent à monter, ou si les risques inflationnistes pointent le bout de leur nez, l’impact sur les marchés obligataires pourraient être dévastateurs. Les payeurs de dividendes aident ainsi les investisseurs à diversifier leurs activités génératrices de revenus, les protégeant du même coup contre une baisse brutale des prix des obligations.

Plus d’entreprises paient des dividendes

Depuis plusieurs années, avec les incertitudes économiques croissantes, les entreprises sont devenues extrêmement prudentes, constituant des réserves de trésorerie considérables. Les sociétés américaines sont titulaires d’un niveau record d’environ 1’850 milliards de dollars en actifs liquides. Le ratio de liquidités par rapport à l’actif total est actuellement de 7%, soit le plus haut niveau depuis les années 1960.

Ratio de liquidités et actifs totaux des entreprises

En outre, les progrès de productivité et les économies mises en œuvre tout au long de la crise économique ont entraîné une hausse des marges et des flux de trésorerie. Par conséquent, de nombreuses entreprises peuvent initier ou augmenter leur dividende, faisant croître le rendement des actions. Selon Standard & Poor’s, 256 entreprises du S & P 500 ont eu une action positive sur leur dividende en 2010, alors que seulement cinq l’ont abaissé ou éliminé. Le pourcentage des entreprises du S&P qui paient des dividendes est à la baisse depuis 1980, mais il n’a cessé de grimper depuis 2002, si l’on exclut un bref recul lors de la crise financière de 2008.

Pourcentage historique des payeurs de dividendes

La demande croissante des investisseurs

Les payeurs de dividendes devraient continuer à capter l’attention des baby boomers qui prennent leur retraite et d’autres investisseurs avides de rendement. De manière plus générale les investisseurs cherchent à compléter la performance des actions fondées sur des préoccupations quant aux perspectives de croissance du capital. Cela pourrait aboutir à de réelles possibilités d’appréciation des prix.

Conclusion

Dans un environnement caractérisé par une plus grande volatilité des actions, de faibles taux d’intérêt et un ralentissement de la croissance économique, les investisseurs peuvent envisager d’investir dans des actions payant des dividendes. Le revenu constant généré par ces titres a historiquement contribué à atténuer l’exposition à la baisse des cours durant les marchés difficiles, mais aussi d’améliorer la rentabilité même durant les périodes plus propices .

La plupart des investisseurs se tournent vers les obligations pour obtenir un revenu fixe et vers les actions pour atteindre une croissance du capital. Les payeurs de dividendes combinent ces deux attributs à la fois. En offrant un mélange puissant de revenu et d’appréciation du capital, les payeurs dividendes ont surperformé les titres non-rémunérateurs, avec moins de volatilité. Qui plus est, certains rendements des actions sont maintenant comparables à ceux offerts par les titres à revenu fixe, dont la valeur risque de baisser lorsque les taux d’intérêt prendront l’ascenseur.

Les dividendes seuls, cependant, ne garantissent pas le succès des investissements. Les entreprises qui ont augmenté de façon constante les dividendes ont produit une plus forte performance à long terme. A l’opposé, les entreprises qui ont diminué les paiements de dividendes ont été punies par les investisseurs. Il est donc essentiel d’évaluer la viabilité de la distribution du dividende d’une société, ainsi que sa capacité de l’augmenter dans le futur.

Sources : 
http://econintersect.com/b2evolution/blog3.php/2011/03/15/benefits-of-dividend-paying-stocks-1
http://www.clevelandfed.org/~~V research/trends/2010/1210/01gropro.cfm

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