Deux siècles après la parution d’« Orgueil et préjugés », Phyllis Dorothy James efface le point final que Jane Austen y avait apposé. Agée de 90 ans, cette Anglaise tire de leur sommeil les personnages emblématiques de l’ouvrage et leur offre un second souffle. Installés dans leur demeure de Pemberley, cela fait six ans qu’Elizabeth et Mr. Darcy ont célébré leur union. Entre promenades estivales et parties de chasse, le temps s’écoule lentement sur ces terres isolées. Afin de rompre la monotonie des lieux, le couple organise un bal auquel sont conviés quelques proches, événement où il est important de se montrer. A la nuit tombée, alors que dames et demoiselles ont commencé à rejoindre leurs appartements, une calèche arrive à vive allure devant la grande porte, jetant sur le perron la plus jeune sœur d’Elizabeth, Lydia.
Prise d’une violente crise d’hystérie, la jeune femme hurle au meurtre et à l’assassin avant de se laisser conduire à l’étage. Darcy, accompagné de deux camarades, se dépêche de vérifier ses dires. Dans les ombres du bois familial, l’équipée découvre un cadavre ensanglanté au-dessus duquel se penche une vieille connaissance du maître des lieux. Résolument rompu, le calme de Pemberley s’effrite devant les spectres du passé et les douleurs du souvenir. Dans ce roman aux senteurs de thé, P.D. James démontre sa parfaite connaissance de l’œuvre originale. Plus qu’un simple polar, ce livre est une immersion dans une époque aujourd’hui révolue, ses mœurs et ses techniques d’enquête, ses connaissances et ses vanités.
(Source : C. Bouju, Paris Match)
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La mort s’invite à Pemberley
de P.D. James
Editions Fayard
380 pages, 22 euros