Magazine Cinéma

3h10 pour yuma

Par Rob Gordon
3h10 pour yumaPréparez-vous à lapider l'auteur de ces lignes, qui s'apprête à faire son coming-out : il n'aime pas les westerns. Parce que 1) ça l'ennuie, 2) il a l'impression de voir encore et toujours le même film, 3) souvent il trouve ça comlètement stupide. Oh, il y a bien quelques exceptions, puisque les meilleurs Sergio Leone trouvent grâce à ses yeux. Car jouissifs, ludiques, excitants. Mais même des monuments inattaquables comme Rio Bravo le font mourir d'ennui. Après de telles révélations, l'auteur de ces lignes comprendra aisément si vous ne remettez jamais plus les pieds ici.
Et 3h10 pour Yuma, dans tout ça ? Objectivement, il s'agit d'un western très planplan qui ne renouvelle évidemment pas le genre mais dont le rythme est assez trépidant (sur une échelle westernienne en tout cas). Le face-à-face entre un modeste fermier et un bandit de grand chemin donne lieu à quelques scènes criantes de vérité sur les différentes façons d'appréhender la vie (et donc la mort). En comparaison avec l'Open range de Kevin Costner, 3h10 pour Yuma ne tient cependant pas la route : si Open range était extrêmement long, comme un Danse avec les loups façon western, il déployait au moins une fusillade finale épique et stratégique comme une partie d'échecs. Le film de Mangold est plus primaire, avec des types qui n'arrêtent pas de se tirer dessus sans vraiment réfléchir à la façon dont ils vont échapper au bain de sang.
Et puis 3h10 pour Yuma souffre d'un terrible choix de casting : l'épouvantable Russell Crowe a encore frappé (rappelons que sa dernière prestation de qualité remonte au Révélations de Michael Mann). Ses oeillades insupportables (pour faire comprendre aux plus distraits que le méchant, c'est lui) rendent le film plus agaçant qu'il aurait dû l'être. heureusement qu'en face il y a Christian Bale, l'un des meilleurs acteurs de ce début de siècle, fin, nerveux, empreint d'une angoisse communicative. Il donne au film de Mangold ses instants les plus nobles ; mais pour voir à quoi devraient ressembler tous les westerns du monde, mieux vaut revoir encore et encore l'inépuisable Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford.
6/10

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines