25 août Jamais il n'avait ressenti pareille pulsion. Ugo marchait forcé, une tache de sang séché sur le front. Il frétillait des gambettes espérant ainsi faire le vide. Peine perdue. Le vide dans la tête, Ugo ne pouvait même pas se le représenter. Ce serait Paris, le métro aux heures de pointe, sans fourmis galopantes à l'intérieur, sans rames sans flics sans pickpocket, grève générale, totale : impossible. Paradoxalement, Ugo aimait se noyer dans la foule qui s'affolait, marcher lentement ou même s'arrêter, observait les visages tendus de stress, il lui semblait marcher au-dessus. Pourquoi pensait-il au métro en pleine forêt ? Parce que son cerveau a horreur du vide. Un jour il écrirait tout ce qui lui passait par la tête, ça ferait dix volumes qui n'intéresseraient personne mais il lui semblait que ça le soulagerait. Le couteau rejoint la serpette. Certes un couteau sert dans la nature, mais, à l'heure qu'il était il avait plus envie de se le planter en travers du cou tellement il se sentait stupide, et puis cette lame, c'était de la daube. Trente euros ! Ugo savait bien que ce n'était pas la raison. Le diable le rongeait de l'intérieur et le feu le lui avait dévoré chaque fois qu'il avait vu ses yeux. Et ses phalanges avaient hurlé au loup dès qu'il l'avait vue nue. Jamais il n'avait ressenti pareille pulsion. A suivre... demain !
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