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[feuilleton] "Jours naturels, cahier CIII", de Bernard Collin 1/15

Par Florence Trocmé

Poezibao entreprend aujourd’hui la publication d’un nouveau feuilleton, Jours naturels, Cahier CIII de Bernard Collin. On peut ici rappeler la pratique de l’auteur : 22 lignes tous les jours depuis des décennies, sur un cahier d’écolier. Œuvre monumentale dont on commence à percevoir l’ampleur grâce au travail éditorial de Jérôme Mauche (Les Petits matins) et Lola Créïs qui en établit l’édition et qui a bien voulu préparer ces extraits qui vont être donnés en quinze parutions/épisodes dans le cadre de ce nouveau feuilleton de Poezibao.  
On peut lire sur le site ces différents articles concernant Bernard Collin qui a également fait l’objet d’un fort dossier dans le CCP, Cahier critique de poésie du cipM, centre international de poésie de Marseille :  
bio-bibliographie, reconnaissance à Bernard Collin (carte blanche de Jean-Marie Perret), extrait 1, Vingt-deux lignes, cahier 100 (par JP Dubost), rencontre avec Bernard Collin (Petit Palais, 03/11), ext. 2 
Une race, une espèce, où la vache bazadaise à ajouter à la race de Jersey, à la Salers, Bazas, ville de France, capitale du Bazadais en Gascogne, sur un rocher, en somme pour les vaches il y a autant de races que de départements ou d’agglomérations, par exemple les taches noires en Normandie, le veau normand, mais aussi le porc de Bayeux, avec les mêmes taches noires sur la robe, les soins de beauté, les coiffeurs, et le peigne pour démêler la queue et la coiffure en épi, vous avec pensé à la tresse de Margó, et quand vous êtes à la campagne au Guilvinec la race bretonne n’est pas représentée, ni la bigoudène, ne pas toucher aux animaux, il y a souvent une vitre anti-effraction qui nous sépare, elles sont toutes couchées, c’est un ordre, il est trop tôt pour se lever, alors parler des vaches et vous ne dites rien, je suis venu vous saluer, apprenant que vous étiez de passage dans cette ville, je tiens à vous dire comme nous sommes sensibles à l’honneur que vous nous faites, au même instant un peu plus loin le candidat principal, il y en a trois maintenant à l’élection présidentielle fait un discours, mais pas devant les vaches couchées, un peu à l’écart entre paysans photographes et paysans journalistes, j’ai vu quelques chèvres aussi, et des chevaux de trait, des ânes et deux superbes mules que j’aurais prises pour des juments, les oreilles de mon ami, les oreilles dressées comme les chouettes, il y a même un mot connu de Chateaubriand pour dire cela, vous n’écrirez pas un mot dans le livre d’or sur le bonheur, le plaisir véritable de saluer mes sœurs vaches. 
prochain épisode mercredi 29 Août 2012 


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