On a civilisé les arbres.Voilà un passage qui m’a beaucoup surprise. En effet c’est cet arbre séculaire qui se révèle être le narrateur de la tragédie qui se déroule dans cet endroit.
Je suis un de ceux-là. Je suis le grand cèdre bleu planté en face de la vaste demeure.
Un jour, Ernie et le cheval disparaissent. La mère, désespérée, appelle la police ainsi que le médecin de famille. Ernie est malade et sans les médicaments qu’elle n’a pas emportés avec elle, sa vie ne tient qu’à un fil. Il faut la retrouver au plus vite. On la recherche longtemps en vain lorsqu’on pense à questionner le palefrenier. Celui-ci les met sur une voie possible.Je ne peux raconter la fin.
Ai-je aimé ce récit étrange? Oui, plutôt! Ce n’est pas vraiment une réussite mais j’y ai senti quelque chose de prometteur. Les passages avec le cheval et la jeune fille sont beaux et émouvants même pour qui, comme moi, n’a jamais fait d’équitation.
Cependant, c’est un premier roman et ça se voit: les maladresses sont nombreuses. Le choix du narrateur est peut-être original mais peu justifié. L’enquête et les recherches policières manquent terriblement de conviction. Les réactions de la mère m’ont semblé difficiles à cerner. L’avenir entrevu pour elle et le médecin semble peu crédible car très mal préparé.Restent le lyrisme de la nature, l’amour pour les chevaux, la liberté débridée de la vie sauvage, une grande aspiration vers ce qui pourrait être un retour vers une forme moderne du chamanisme. Les arbres et les animaux, les silencieux, les taciturnes, les solitaires sont les êtres les plus purs, les plus sûrs, les meilleurs, l’espoir de l’avenir. Ce livre évoque le retour à la terre, le rêve de l’homme-animal, la possibilité de l’unité des corps. A lire par curiosité.
Un seul corps par Stéphanie Le Bail, (Éditions du Rocher, 2012, 131 pages)Nouvelle participation au challenge d'Anne: Premier roman.