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Parisot et Barbier regrettent-ils le Président des Riches ?

Publié le 30 août 2012 par Letombe
Parisot et Barbier regrettent-ils le Président des Riches ?

Incroyable ! La nouvelle a fait trembler dans les chaumières. Des milliers de militants désemparés pleuraient de rage et de déception. Quelle trahison ! Quel renoncement !
Le premier ministre et près d'une dizaine de ministres allaient visiter l'université d'été du MEDEF ces jours prochains, sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas. Pire, Frabnçois Hollande avait déjeuné avec quelques grands patrons voici quelques jours... Fichtre !  Le Monde fit sa une sur le « flirt discret de l'Elysée avec les patrons ».
Qu'on ne s'y trompe pas, les pontes du MEDEF ont le blues.
Comme Christophe Barbier, le patron de la rédaction de l'Express.
Le MEDEF a le blues
Incroyable ! Dans les médias ou les milieux conservateurs, certains avaient peut-être imaginé Jean-Marc Ayrault ou François Hollande comme d'affreux gauchistes révolutionnaires prêts à décapiter du patron sur la place publique.
Une journaliste de Challenges avait quand même rappelé que François Hollande avait été initialement bien accueilli par des patrons déçus par Sarkozy et orphelins de DSK. Mais le divorce serait désormais consommé depuis janvier, bien avant la campagne.
En fait, il n'y avait pas grand chose de nouveau sous le soleil. Le président rencontre des patrons, et alors ?
Mais la presse avait envie de saluer la prétendue réconciliation. Elle avait presque oublié l'immense discours de 2007 d'un certain Nicolas Sarkozy. L'ancien Monarque, un petit trimestre à l'Elysée, s'était épanché en leçons sur le monde qui sonnaient doux aux oreilles du patronat présent. A l'époque pourtant, Sarkozy fut avare en annonces, mais la seule présence du Président des Riches les contentaient.

Parisot regrette Sarko

Laurence Parisot a trop soutenu Nicolas Sarkozy, jusqu'à vanter son bilan en pleine campagne électorale. Début juillet, elle s'était déclaré finalement déçue de la Conférence sociale organisée à Matignon, qui fixa le programme législatif et social de l'année à venir. Son dada, c'est la « baisse du coût du travail », avec toujours le même exemple, par ailleurs régulièrement démenti, sur un prétendu différentiel avec l'Allemagne. Elle regrette la suppression de la hausse de la TVA que Sakrozy avait promis pour octobre. La taxation exceptionnelle à 75% des revenus excédant le million d'euros la dérange.
Mardi dans le Monde, elle a poursuivi, critiquant l'absence de stratégie économique du gouvernement. Et mercredi, le message d'accueil au premier ministre était presque aussi caricatural: «les entreprises ne font pas semblant d'aller mal, Monsieur le premier ministre, nous ne sommes pas dans un jeu de rôle» . Quel message de bienvenue !
Après une intervention plutôt consensuelle du premier ministre Ayrault, les témoignages restent mitigés. Les patrons présents, et interrogés par l'Express, regrettaient tous Nicolas Sarkozy.
Parisot trouva même à redire sur la baisse des prix de l'essence, provisoire et trop coûteuse selon elle... Décidément, rien n'allait ...
... Barbier aussi
Mercredi, les prix de l'essence entament leur décrue. La veille, Pierre Moscovici avait négocié une baisse jusqu'à 6 centimes par litre avec les pétroliers, dont 3 centimes financés par l'Etat. Soit 300 millions d'euros d'ffort pour 3 mois. N'imaginez pas que la nouvelle ait satisfait quelques éditocrates ! Natacha Polony, qui sévissait déjà chez Laurent Ruquier (France 2), iTélé et au Figaro, se régalait, mercredi matin, en constatant combien l'effort est jugé ridicule. Il y a quelques jours, les mêmes se plaignaient que les prix de l'essence ne soient pas bloqués comme convenus. Les voici qu'ils baissent (un peu), et les râleurs deviennent moqueurs.
Le trouble médiatique est aussi palpable ailleurs.
Parisot avait son alter-égo médiatique en la personne de Christophe Barbier L'Express fait sa couverture de la semaine sur Les Cocus de Hollande. Vous l'aurez compris, il paraît que le gouvernement Hollande n'est finalement si révolutionnaire, si écologiste, si gauchiste, si je-ne-sais-quoi.
Quand Sarkozy terminait son premier été présidentiel (après le yacht, le Fouquet's, la rétention de sûreté, le paquet fiscal, etc), Christophe Barbier s'extasiait encore... Mais ces temps-là sont derrière nous...
Emploi d'avenir, critiques du passé
Plus sérieusement ce mercredi, le gouvernement a présenté le projet des 150.000 « emplois d'avenir », dont 100.000 l'an prochain et 50.000 de plus en 2014. Les critiques n'avaient pas attendu le texte exact de la proposition de loi pour sortir du bois. Il fallait patienter quelques minutes de trop, jusqu'à la publication dudit document sur le site de l'Elysée ou du gouvernement en fin de matinée.
Avant que les râleurs ne se déchaînent davantage, précisons les modalités.
Ces emplois seront réservés à des jeunes sans emploi ni formation, prioritairement « dans les zones urbaines ou rurales les plus marquées par le chômage. ». Ces derniers seraient près de 500.000 au dernier comptage...
Ils seront logés principalement dans le secteur non marchant. La droite s'étrangle ! Encore des fonctionnaires ! Faux ! Le gouvernement cible des employeurs du secteur non marchand « dans des activités ayant une utilité sociale avérée et susceptibles d'offrir des perspectives de recrutement durables (filières vertes et numériques, secteurs social et médico-social, aide à la personne, animation et loisirs, tourisme...). » Quelques emplois d'avenir pourront concerner des étudiants boursiers de l'Education nationale.
L'Etat financera 75% du SMIC. Et les contrats de travail seront « pour l'essentiel » à temps plein, en CDI ou en CDD de 3 ans (ou 1 an renouvelable jusqu'à 3 ans).  L'une des contre-parties à ce soutien public est un engagement des employeurs à former leurs nouvelles recrues.
Enfin, la session parlementaire a été avancée au 10 septembre afin que les députés puissent étudier le texte sans tarder (tiens, personne ne note l'avancement de la session parlementaire... ).
Au MEDEF, certains regrettent sans doute l'ancien temps, les emplois-jeunes où le précariat était gentiment subventionné sans contraintes ni trop de limites.
Et Christophe Barbier pouvait encore penser à sa prochaine une.  Cocufié par Sarkozy, espérait-il se venger ?

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