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autobiographie des objets pour soi même

Publié le 30 août 2012 par Lironjeremy
A lire les fragments de François Bon.
Pour moi même et dans l’ordre : ficelle nylon non pas nouée sur ses brillances et dans une boutique mais brins noirs qu’on récupérait au sol autours des parcelles agricoles qui en faisait grand usage et sur les chemins boueux du centre équestre. Non plus transistor mais pour moi ces grosses radios qu’on pouvait charger de piles pour écouter dehors et que l’on saura appeler plus tard ghettoblaster. Modèle choisi pour durer avec de part et d’autre, les enceintes décrochables pour en faire un véritable chaine de salon, le double cassette qui permettait de faire des compiles à partir de celles de copains et une ligne de boutons en façade pour jouer de l’equalizer. Plus tard je demanderais pour mes quinze ans un lecteur CD que j’y connecterais. Entre les deux nous avons eu le walkman pour écouter en voiture ou ailleurs. Les premières cassettes achetées : Bryan Adams pour écouter dans la chambre et une autre qui était la mode du moment et plus pour faire danser dans les boumes. Et il y aurait à développer sur les boumes dans le garage des uns ou le salon des autres aux vitres occultées pour l’occasion, sur les cassettes et les premiers CD puis la découverte des vinyles dans l’armoire familiale. Casquette : c’était sans doute au collège, casquette américaine arborant le taureau rouge des Chicago Bulls ramenée par mon père d’un congrès mais si vitre passée de mode que ceux qui avaient arboré l’insigne bien avant moi rigolaient de ce que j’y venais alors que les résultats sportifs avaient balayé cette période. Les minéraux aussi un moment, peut-être simplement parce qu’une fois il avait fallu collectionner les échantillons cadeau de je ne sais plus quelle marque et alors on avait suivi un temps, mais j’ai tout refilé à une amie géologue. Reste un peu de fascination pour les volumes géométrique et l’aspect chromé des pyrites. Mécaniques : longtemps rempli mes poches de ce que je trouvais par terre de métal égaré. Engrenages, boulons. Plus tard ce sera à fouiner dans les montagnes grasses des ferrailleurs pour imaginer des assemblages sculpturaux même si finalement on s’en tient à l’objet même dans le mystère de sa forme. Sans doute une part d’atavisme paternel. Sans savoir d’où vient cet intérêt soutenu pour ces pièces de mécaniques isolées hors d’usage. Jouets : trop vaste domaine pour l’aborder sérieusement. Souvenir des jouets que  l’on trouvait dans les œufs au chocolat Kinder avec préférence pour les jouets mécaniques qu’on mettait un point d’honneur à monter sans notice et le plus vite possible. Aujourd’hui je conserve encore cette habitude de faire l’économie des notices de montage pour monter un meuble Ikea ou autre chose (les jouets Kinder de mes enfants). Souvenir aussi d’avoir toujours tenu à démonter tout ceux qui me tombaient entre les mains pour retrouver les engrenages et les moteurs qu’on s’amusait à détourner. La table de mon bureau en cm2 se souvient probablement si elle existe encore des expériences de découpe que je lui faisais subir armé d’une pile, d’un moteur électrique et d’une roue crantée. Pas de Dodge avec souvenirs associés de l’odeur de cuir mais souvenir de la sonnerie que déclenchait l’ouverture de porte de la R21 lorsqu’on l’on oubliait d’éteindre les phares. Souvenir de la Golf qui l’avait précédée et sur l’épave de laquelle on montait pour voir plus haut, de la 4L rouge achetée pour rien a un gars et qui conservait l’odeur de son tabagisme en rouillant gentiment dans le fond du jardin. De mes premiers essais de conduite avec levier de vitesse en bras horizontal et pédale d’embrayage que je lâchais toujours trop tôt. Hélice d’avion : dans le bureau de mon père conservée de loin une deux pales en bois. Et moi qui épluchais les méthodes d’apprentissage pour le pilotage héritées de mon père qui avait bénéficié de l’aéroclub de l’oncle ou je ne sais plus qui pour être un des plus jeunes pilotes de son époque. Encore une de ces choses dans lesquels on s’engouffre enfant et qui vous lâchent rapidement. Les cadenas : souvenirs des objets et de leur poids dans la main, du froid du métal. Qu’on sécurisait avec des trésors sans valeur dans des boites qu’on enterrait pour plus tard. Est ce que quelqu’un aura retrouvé celle que j’avais laissé au pied de notre maison du Mirador ? Plus tard le jeu serait d’ouvrir le plus rapidement possible les cadenas à code et parfois de les replacer en l’ayant changé, pour la blague. Machine à écrire : récupéré de je ne sais qui avec rouleau noir/rouge abandonnée un temps puis retrouvée dans mes premières années de beaux arts et même trainée jusqu’ici sans plus trouver d’occasion de m’en servir. Toupies : jamais loin et même encore aujourd’hui offertes aux enfants. Mais quand il s’agit d’étincelles j’ai davantage souvenir de yoyos et de voitures a friction crachant des flammes. La règle a calcul : souvenir de cette règle en plastique à coulisse, millimétrée, qui datait de la scolarité de ma mère. Pas loin d’être associée à l’utilisation des buvards, des Waterman à pompe, aux collections de pin’s et au plumier en bois. L’impression avec ça de parler de quelque chose d’antique, invraisemblable pour mes collégiens d’aujourd’hui ; pourtant je ne suis pas si vieux. (…)

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