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Festival report | dour festival 2012

Publié le 01 septembre 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

dourfestival FESTIVAL REPORT | DOUR FESTIVAL 2012

On continue notre série des Festival Report avec le festival qui était un peu « The Place to Be » cette année, ce cher Dour Festival.

Habitué aux Eurockéennes j’avais depuis fort longtemps envie de goûter aux festivals belges, reconnus mondialement comme étant extraordinaires. Avec une programmation éclectique et ragoutante au possible, le festival de Dour situé dans la ville belge du même nom était donc un indispensable. Pour résumer ces quatre jours, l’un des principaux facteurs de polémique fut la météo; c’est un sujet assez récurrent en festival, mais il faut avouer que la météo change totalement la perception que l’on a de ces derniers. Après une propagande d’une semaine constituée de screens du site de LaChaineMeteo et de LiveCam nous montrant un ciel dégagé, c’était donc confiants que nous nous dirigions vers la Plaine de la Machine à Feu. Au final c’est sous la pluie et « dans » la boue que nous avons passé notre séjour, puisque les nuages sont venus perturber la fête quelques heures à peine après le début des festivités. La quasi-intégralité des scènes étant sous d’immenses chapiteaux, le facteur climatique n’a donc en rien entaché la qualité des concerts auquel j’ai assisté mais il est indubitable que cette fameuse « Boue de Dour » désormais culte fut un obstacle des plus marquants.  Avant de commencer, je précise que je n’évoquerai dans ce report que les concerts les plus « forts » de mon festival, j’ai déjà évoqué ce fameux problème de choix durant les Eurockéennes, qui ronge totalement le cerveau au point de se retrouver presque à se rouler en boule en répétant « JE N’ARRIVE PAS A ME DÉCIDER, QUE CHOISIR ?! », le phénomène étant amplifié lorsque l’on est face à plus de 200 groupes qui viennent se représenter sur 4 jours. Exit donc tous les concerts auxquels je n’ai fait que passer ou que j’ai partiellement oublié (ça m’apprendra à faire mes reports un mois après), je vous parlerai ici uniquement des concerts qui m’ont marqué (dans le bon comme dans le mauvais sens d’ailleurs). Le décor étant planté, place au vif du sujet.

CARIBOU

caribou FESTIVAL REPORT | DOUR FESTIVAL 2012

Photo par ©Kmeron

Chose plus qu’appréciable, Caribou réalisait ce soir là un Live. J’avais déjà eu l’occasion de voir l’homme jouer en DJ-Set, ce fut une expérience agréable mais lorsque l’on est face à celui qui est derrière « Swim« , un des albums les plus marquants de 2010, on est dans le droit (légitime) de vouloir le voir jouer sur ses propres compositions, et j’avais enfin cette opportunité. Ce concert était donc une merveilleuse introduction, Caribou et les musiciens qui l’accompagnaient ont réalisé les tracks cultes de « Swim » (Rien que de repenser à « Odessa » en Live j’en ai encore des frissons). Je tiens d’ailleurs à souligner l’INCROYABLE humilité dont a fait preuve Caribou durant son concert, l’homme semblait constamment touché par l’engouement que lui portait la foule et nous a remercié à de multiples reprises pour notre présence sous le chapiteau.

SQUAREPUSHER

square FESTIVAL REPORT | DOUR FESTIVAL 2012

Photo par ©Kmeron

Squarepusher était pour moi une semi-découverte, l’artiste m’étant totalement inconnu quelques jours encore avant d’arriver à Dour. Pour résumer, musicalement Squarepusher c’est de l’électronique puissante type IDM, mais là où l’homme se démarque vraiment c’est au niveau visuel. Il faut en effet préciser que pour la majorité des concerts que j’ai fait durant mon séjour à Dour, l’aspect visuel n’était pas un facteur déterminant, nombreux furent les concerts où la scène nous offrait un panorama des plus basiques. Or, durant la prestation de Squarepusher, l’écran disposé derrière lui représente l’essence-même du show. Écran synchronisé avec le casque qu’il porte, lui aussi possédant un écran en façade. C’est donc totalement hypnotisé que l’on se laisse porter par les compositions grinçantes de l’homme masqué. Le show durera une heure, le dernier quart d’heure sera totalement saccagé par « L’INSTANT GUITARE !« . L’instant guitare, c’est cet instant qui dure une éternité où Squarepusher, guitare électrique en main, nous offre la prestation instrumentale d’un enfant de 5 ans drogué aux fraises Tagada. Les deux premières minutes on reste en suspens en se disant « Ca va se lancer et devenir fou », mais la machine ne se lance jamais, les quinze minutes se terminent enfin et Squarepusher se sauve. Je resterai cruellement sur ma faim, je lui en veux encore.

KLUB DES LOOSERS

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Photo par ©Kmeron

Aussi ironique que cela soit, c’est bel et bien la présence du Klub des Loosers qui m’avait fait porter une attention toute particulière à la programmation du Dour Festival. C’était la deuxième fois que j’avais l’intention de voir Fuzati et Detect en Live, et je dois avouer que j’ai été quelque peu déçu par la prestation des deux versaillais. Non pas qu’elle fut mauvaise, mais c’était à des milliards d’années de ce que j’avais pu voir aux Trinitaires en Mars. Une balance des sons assez hasardeuse qui empêche une bonne compréhension des lyrics de Fuzati, un concert trop court (45 petites minutes) et une moins grande « présence » de Fuzati par rapport à l’énergie qu’il déploie habituellement. Au niveau setlist, La Fin de l’Espèce a bien entendu été défendu avec des sons comme « La Chute » ou « Volutes » mais des classiques comme « Le Parapluie » étaient aussi de la partie, toujours plaisant quand on est fan. L’audience était quant à elle vraiment présente, les premiers rangs scandaient les paroles (« Baise Les Gens » a comme à son habitude soulevé les foules) et quelques fans se sont amusés à faire de petits clins d’oeil sympathiques au duo (Toi, le jeune homme qui a ouvert un grand parapluie pendant « Parapluie »; si tu me lis, je ne doute pas que ton attention était bonne, mais sache que toutes les personnes derrière toi voulaient ta mort.)

MOUNT KIMBIE

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Photo par moi avec mon téléphone, moins la classe

Encore une découverte pour moi, les deux anglais de Mount Kimbie officiaient le Vendredi soir juste après un Shlomo qui avait déjà bien chauffé le chapiteau Balzaal (qui était le pire chapiteau du monde puisqu’il y faisait environ 80°c à cause de sa taille et de son aménagement bordélique). Je ne cache pas que l’ambiance du concert n’était pas marquante, c’était même complètement mort (J’ai d’ailleurs un ami a carrément « oublié » les avoir vu alors qu’il était à mes côtés du début à la fin du concert). Les artistes nous ont adressé quelques mots et ont joué leur set pendant une heure. Musicalement par contre, c’était assez incroyable, Mount Kimbie offre une électronique très épuré, à la fois berçante et touchante; mais il est indubitable que le contexte de festival n’est pas le meilleur moyen d’écouter leurs excellentes productions, j’en garde néanmoins un bon souvenir, une sorte de « pause » dans la frénésie de ces quatre jours.

BATTLES

Battles Live Concert @ Dour Festival 3780 FESTIVAL REPORT | DOUR FESTIVAL 2012

Photo par ©Kmeron

Battles fut purement et simplement le meilleur concert qu’il m’ait été donné de voir durant ce festival, et pourtant la barre était sacrément haute. J’avais croisé les 3 compères de ce groupe culte à Belfort l’an passé, leur performance m’avait laissé un agréable souvenir mais rien de transcendant, assez tout de même pour que l’envie de les revoir soit présente; j’ai au final été littéralement envoûté. Ian, John et Dave semblaient être de véritables démons de la musique, possédés par leurs compositions. Ce concert fut une claque à TOUS les niveaux: Auditive bien sur, avec une liste de morceaux très justement sélectionnés, « Africastle » et « Ice Cream » entre autres, ainsi que le mythique « Atlas » qui n’avait pas été joué lorsque je les avais vus aux Eurockénnes. Mais aussi (voir surtout) visuelle, les écrans disposés derrière les 3 démons offrant un florilège d’images simples mais hypnotisantes. Qui plus est, on prend plaisir à voir à quel point Ian, John et Dave se donnent sur scène, c’est simple, à la fin du Live, leurs chemises étaient totalement imbibées de transpiration. Enfin, pour l’anecdote, John disposait d’un stock de baguettes à ses pieds durant le Live, car il lui arrivait d’en exploser quelques paires. « Magique », ce concert fut l’un de ceux dont on ne voudrait qu’ils se terminent jamais; et qui, lorsqu’ils s’achèvent, laissent place à un brutal retour à la réalité.

BAXTER DURY

Baxter Dury 9198 FESTIVAL REPORT | DOUR FESTIVAL 2012

Photo par ©Kmeron

Ce cher Baxter Dury a frappé très fort pour ce dernier jour de festival; j’étais pourtant fortement sceptique au début de la prestation de l’anglais, arrivé sur scène un brin ivre (ou complètement bourré si on veut être honnête). Fort heureusement, ce cher Baxter pouvait compter sur son incroyable groupe de musiciens et SURTOUT sur la ravissante Madelaine Hart qui, à elle seule, m’a transporté dans un tourbillon d’onirisme. Je ne cracherai pas dans la soupe, Baxter était loin d’être mauvais malgré son état d’ébriété, son accent british se marie parfaitement avec la légèreté de ses morceaux et l’homme dégage une chaleur indéniable. Si je ne devais retenir qu’un son durant ce concert, ce serait « Claire » (pour les « pa-pa-pa-pa » enivrants de Madelaine, entre autres).

THE SUBWAYS

Subways Live Concert @ Dour Festival 9823 FESTIVAL REPORT | DOUR FESTIVAL 2012

Photo par ©Kmeron

Les Subways donnaient en ce Dimanche de Juillet l’impression de jouer à domicile, devant leurs familles et leurs amis. C’est simple, je n’avais jamais vu ça auparavant. Pour commencer, un homme de l’organisation monte sur scène et introduit le groupe londonien d’une bien belle manière en faisant un parallèle entre la fidélité et l’industrie de la musique, les Subways étant déjà venus à de multiples reprises joncher l’herbe de la Plaine de la Machine à Feu. En résulte un concert complètement fou, dans tous les sens du terme. Billy, Charlotte et Josh étaient complètement survoltés et ont réellement tout donné sur scène, on aurait pu m’apprendre qu’ils étaient morts épuisés après le concert que ça ne m’aurait pas étonné. C’est toujours plaisant de voir des groupes aussi expressifs, qui répètent 1000 fois entre chaque son qu’ils nous aiment (J’aime me sentir aimé vous savez) avec un grand sourire. Niveau musical, il est difficile de vraiment juger une prestation des Subways tant c’est trop simple mais trop efficace à la fois, le groupe a joué bon nombre de classiques comme « Rock & Roll Queen » ou « Mary« , le public scande des paroles simples comme tout, le groupe saute partout instruments en main (sauf le batteur, forcément). Pour finir, Billy nous a offert une démonstration de « crowd-surfing » complètement dingue (que vous pouvez voir -> ICI <- ), le groupe nous a encore remercié une centaine de fois puis a disparu. Concert plus que réussi.

THE RAPTURE

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Photo par ©Kmeron

La conclusion en beauté (c’était mon avant-dernier concert mais je préfère occulter le dernier (Atari Teenage Riot) tellement c’était naze). Deuxième plus grosse claque après Battles, les membres de The Rapture m’ont littéralement emmené sur la Lune. Pour commencer, le groupe est arrivé sur scène de la meilleure manière qui soit avec « In The Grace of Your Love« . Un par un, les membres du groupe débutent le morceau en jouant leur partie, on prend ainsi beaucoup plus facilement conscience des sonorités qui composent le morceau, ils finissent ensuite par jouer tous ensemble et c’est là que débute un concert exceptionnel. Le groupe défendra principalement leur dernier album (Sail Away, Miss You) mais aussi quelques pistes de « Pieces of People We Love » (le titre éponyme, « Get Myself Into it« ) et de Echoes. Grosse mention spéciale à Gabriel Andruzzi qui est un musicien absolument dantesque, le voir jouer du saxophone est juste jouissif, il donne à lui seul cette touche en plus qui font de The Rapture ce qu’ils sont. Le groupe finira avec « How Deep Is Your Love » pour nous tuer définitivement, je suis scié. Le retour à la réalité se fera grâce à un belge complètement raide qui hurlait après un membre du staff parce qu’il n’y avait pas de rappel, mais comme on le sait tous « PAS DE RAPPEL EN FESTIVAL MONSIEUR JE SUIS DÉSOLÉ ! ».

Suite à celà je suis rentré en France et je suis resté assommé pendant quelques jours par ce que je venais de vivre. Le plus sincèrement du monde, le Dour Festival est à l’heure actuelle le meilleur festival qu’il m’ait été donné de faire, et ce malgré 4 jours à patauger dans une boue qui nous arrivait jusqu’en haut des chevilles. L’ambiance belge y est juste excellente, la programmation était une (trop ?) grande réussite: bref, je ne regrette en rien cette folle aventure, et c’est sans AUCUN doute que j’y retournerai l’année prochaine…

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 … dans des conditions plus « sèches » je l’espère.

Les prochains festival report seront ceux du Cabaret Vert, de Rock en Seine et des Vieilles Charrues (ouais on bosse bien en ce moment)

(Un énième merci à Kmeron pour les photos, on vous invite à visiter son Facebook et/ou son Flickr si vous voulez voir plus de photos du festival)


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