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Côte d'espoir

Publié le 02 septembre 2012 par Dominique_lin

 

Zone de Toulepleu, Côte d’Ivoire – STOP – Sortie de conflit armé – STOP – Pillages, exactions en tous genre, déstructuration des liens communautaires – STOP – Démarrage d’un projet de construction à forte composante de cohésion sociale – STOP – Rien ne va plus, faites vos jeux.

Parmi l’effervescence contagieuse d’un démarrage de projet, au son d’hymnes lancinants de coupé-décalé, les rétines sont percutées d’images et ne finissent par retenir que de vagues traces colorées. Une empreinte de fauvisme. Un déchaînement de coup de pinceaux rageurs, allumés, éclairés, par une espèce de Van Gogh invisible, bien décidé à n’accorder nul repos à ceux qui tentent, humblement, de réduire la vulnérabilité de victimes de violences.

Vert

Comme l’espoir suintant de la forêt primaire, poussant si vite que l’on croit apercevoir des cimes s’élever, des bourgeons fleurir, des lianes s’enrouler autour de gigantesques troncs. Qu’il est agréable, reposant, de laisser nos yeux fatigués se perdre dans le dédale de verts ! Cette danse effrénée, aussi crue que l’Afrique, chaloupant entre une teinte émeraude et la fluorescence éclatante d’un jaune verdâtre gorgé de lumière.

Comme les feux de signalisation invisibles d’un début de projet : toutes les voies sont ouvertes, ne reste qu’à les emprunter. Construire une équipe, poser les bases de cette nouvelle aventure commune. Foncer, droit devant, avec la fougue nécessaire pour créer l’élan qui portera tout le monde, employés comme communautés, vers le succès d’un programme de reconstruction.

Bleu

Comme le ciel infini, placide, posant un œil protecteur sur les humains, ces curieuses créatures qui d’un jour à l’autre, se découpent à la machette et finissent par rire et danser ensemble. Un azur d’une générosité sans bornes, ouvert à ceux qui ne croient plus en rien. Triste de le voir se cacher ainsi derrière une masse noirâtre de nuages menaçants. Le bleu joue à cache-cache en saison des pluies et se fait désirer entre deux averses impitoyables, moites et odorantes.

Comme le logo posé sur les tricots des équipes, à l’endroit où bat le cœur. « Porter assistance aux victimes de conflits armés, en respect de nos principes et valeurs ». On est là pour ça. Se mettre au service de cet engagement et trouver ainsi l’énergie nécessaire pour contrer les menaces, faire fi des contraintes et se rire des difficultés. La route est parfois jalonnée de conversations bouleversantes, forçant à user les fonds de pantalon devant une tablée de bières fraîches. Rien de grave. Juste une trêve, une escale de marin dans un port sans âge, où le temps se perd entre la lumière d’un rêve et l’ombre d’un cauchemar.

Rouge

Comme les pistes de latérite éventrées, ravinées, défoncées, entraînant les véhicules dans un cahot constant. Forts et courageux doivent être les chauffeurs pour en éviter les pièges ! Et quand – dommage – un des véhicules s’embourbe, c’est vers la Logistique que se tournent les yeux emplis de désarroi. Et tel Atlas, condamné à soutenir le monde, le « Log » débarque prestement, armé de tire-forts, pour dégager les précieux pick-up des boues gluantes.

Comme tous ces feux de signalisation auxquels on doit faire face ensemble pour atteindre nos objectifs humanitaires. Trouver des chemins de traverses, ouvrir des pistes dans la brousse. Il ne sera pas dit que nous aurons ployé sous le poids des obstacles.  

      Sylvain Riccio


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