Heures de sommeil : 7
Tasses de théine consommées : 4
Balisto : 6
Glace : 1
Beaucoup de films à chroniquer ce jour et pas mal de fatigue à récupérer. « Déjà » me direz-vous ! Petit flashback de quelques heures. J’ai pu donc voir hier soir Bachelorette de Leslye Headland (Sortie le 17 octobre). Ce qui aurait pu s’apparenter à un Very Bad Trip au féminin n’est en réalité qu’une succession de scènes assez attendues de filles imbues d’elles-mêmes et malheureuses – et donc insupportables -, essayant de réparer la robe de mariée de leur meilleure amie quelques heures avant la cérémonie. Pas désagréable mais trop de « bitchy » tue le « bitchy » et malgré tout l’amour que l’on porte à Isla Fisher, l’actrice aurait bien besoin de trouver un rôle différent de ce qu’elle a déjà fait auparavant. On sauvera néanmoins Kirsten Dunst qui n’hésite pas à casser son image dans un rôle de garce monumental, même si on lui préfèrera les aventures de Kristen Wiig et de sa bande dans Mes Meilleures amies de Paul Feig.
Place ensuite à Jason Bourne : l’héritage de Tony Gilroy (sortie le 19 septembre). Le film, pas déplaisant aurait mérité de raccourcir son premier tiers durant lequel on s’ennuie profondément. Certaines scènes sont très réussies, comme cette incroyable course-poursuite en moto et les acteurs, Jeremy Renner et Rachel Weisz, sauvent la mise. Néanmoins, le scénario est confus et le long-métrage copie-colle un peu la saga précédente, adoptant notamment une même façon de filmer. Je n’ai pas eu le courage d’aller à la séance culte à 23h pour voir Mondwest, dont on m’a relaté aujourd’hui la déception.
Après quelques heures de sommeil méritées, back to business dès 9h avec My sister’s sister de Lynn Shelton – réalisatrice de Humpday – présenté en compétition (sortie le 13 avril 2013). Le film, traitant du deuil, de la reconstruction de soi et de la transgression, aurait pu aborder ces thèmes de façon plombante. Il n’en est heureusement rien par un ton résolument optimiste, des dialogues très réussis, un humour fin et des acteurs incroyables. Si je connais et adore Emily Blunt (L’Agence, Victoria) et Rosemarie DeWitt (The Company Men, la série Mad Men), Mark Duplass, déjà à l’affiche de Humpday – que je n’avais pas vu -, fait office de révélation. Il y a fort à parier qu’on reparlera de ce film au palmarès.
J’enchaîne ensuite avec Una Noche de Lucy Malloy, suivant l’espoir de plusieurs adolescents de quitter Cuba. Le long-métrage est très bien filmé même si son naturalisme coloré le fait parfois tomber dans le glauque. Les jeunes acteurs non-professionnels sont quant à eux particulièrement convaincants. Néanmoins, le film souffre d’une voix-off omniprésente et d’un manque de rythme évident, même s’il est plutôt agréable à regarder.
Petite pause dans les films, place au cinéaste William Friedkin, venu présenté Killer Joe en avant-première (sortie le 5 septembre). Animée par Jean-François Rauger, le directeur de la programmation de la Cinémathèque, sa masterclass de presque 2h30 – donnée debout – se révèle passionnante et drôle. Ponctuée d’extraits, d’anecdotes, d’explications sur sa méthode de travail et de conseils pour les futurs cinéastes, le réalisateur de French Connection et de L’Exorciste nous explique l’importance considérable qu’on eut pour lui des réalisateurs comme Alfred Hitchcock, François Truffaut ou Alain Resnais. Et qu’il regarde constamment Chantons sous la pluie, Un Américain à Paris et Tous en scène, une surprise pour moi de la part d’un cinéaste célèbre pour la violence de ses films ! Un grand monsieur et une rencontre inoubliable par celui qui considère, à l’instar de Flaubert avec son fameux « Madame Bovary, c’est moi« , que « Popeye, c’est moi ! Killer Joe, c’est moi !« . En français dans le texte.
Fin d’après-midi avec la remise du Prix Nouvel Hollywood à Paul Dano, visiblement très ému par cette reconnaissance. Il présente ensuite son nouveau film avec sa coéquipière Zoe Kazan, Elle s’appelle Ruby, (sortie le 3 octobre) nouveau film des réalisateurs de Little Miss Sunshine, Jonathan Dayton et Valérie Faris. On y suit l’histoire d’un écrivain qui se retrouve en chair et en os face à la femme de ses rêve qu’il a écrit. Scénarisé et interprété par l’excellente Zoe Kazan et mené magnifiquement par Paul Dano, le film est sympathique et charmant mais manque de rythme et de surprises. Dans la veine des films fantastiques littéraires, il semble ainsi moins réussi que le magnifique Destin de Harold Crick de Marc Forster.
Après cette longue journée de films et de rencontres, le temps est au beau fixe sur Deauville. Il ne me reste plus qu’à me reposer afin de profiter demain d’une nouvelle journée festivalière rocambolesque. Suite au prochain épisode.
Pauline Lecocq