Après l’Italie («Copie conforme»), le réalisateur iranien s’est installé au Japon pour «Like Someone in Love» présenté en compétition officielle lors du dernier festival de Cannes où il avait été assez mal accueilli par la critique. Il nous propose une incursion d’un jour dans la relation énigmatique d’une jeune call-girl étudiante en sociologie qui confond Durkheim et Darwin et un vieux professeur. Une relation où il faudra compter avec un troisième personnage : le petit ami jaloux de la jeune femme, garagiste et 3e dan en karaté.
Tourné en longs plans séquences (et souvent en voiture, marque de fabrique de Kiarostami), rempli de longs dialogues et de longs silences (la première heure du film comprend seulement trois séquences), le film joue sur la patience du spectateur. Il a pour principaux atouts une mise en scène impeccable (par exemple le superbe travelling des rues de Tokyo lors de la course nocturne en taxi) et une excellente direction d’acteurs. Le cinéaste sait créer la surprise par exemple lorsqu’il place hors champ le personnage qui parle,
amenant ainsi un décalage entre l’image et le son, ou encore lorsqu’il filme longuement le vieil universitaire qui s’endort au volant de sa voiture en arrêt devant un feu rouge sans que l’on comprenne bien où il veut en venir. «Like Someone in Love» raconte très peu de choses. Toutefois malgré trois lignes de scénario et l’impression que l’on est dans un exercice de style, la magie opère et le film emporte l’adhésion grâce à sa maîtrise et sa beauté formelle.
Alexia Cerutti
Le Film:
Un film d’Abbas Kiarostami
Avec Rin Takanashi, Tadashi Okuno, Ryo Kase
Durée du film : 1h 49
Distributeur : Praesens
Age légal : 12 ans
Age suggéré : 14 ans
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