Serrat et Sabina à Barcelone

La site internet de cette tournée à travers le monde s’ouvre sur un très beau texte de Manuel Vicent, un écrivain vétéran et chroniqueur pour El Pais. Ce qui en dit beaucoup de l’importance et du caractère singulier de ces artistes. Pour vous situer, je suis en train de vous parler de Joaquin Sabina et de Joan Manuel Serrat. Ils sont, sans l’ombre d’un doute, les grands représentants de la protestation et de la chanson populaire de cette région d’Europe (en Espagne plus précisément). Si Serrat est dans la lignée de ces grands auteurs-compositeurs qui mènent à la fois une vie simple et fait partie des opprimés et des humiliés. Sabina choisit au contraire les personnages mis au banc de la société, obligés de vivre malgré eux dans la banlieue.

En quatre décennies de carrière, ils chantent les petits et les gros problèmes de la vie, dédient des poèmes à ceux qui n’ont rien, des chansons sur ceux qui mènent une vie dangereuse (soit par besoin, soit par libre choix), des vers qui décrivent, mieux que quiconque, la réalité en Espagne, qui a certes changé, mais qui continue d’être la même.

Comme pour la tournée de 2007, “Dos pajaros de un tiro” qui a été un énorme succès, ils sont de retour pour l’année 2012 avec ce nouveau spectacle (ensemble et séparément) qui parcourra la moitié de l’Espagne. Ils traverseront ensuite l’océan pour combler le public mexicain, nord-américain, de Colombie, d’Équateur, de Santiago au Chili, du Pérou … Le nom de cette tournée: “Dos pájaros contraatacan”. Ils seront en concert à l’Auditorium de Sant Jordi à Barcelone les 13 et 14 septembre. Si vous souhaitez assister à ce concert, cliquez sur ce lien pour vous informer sur cette tournée de chant et des dates prévues : http://www.dospajaroscontraatacan.com/

Un amour impossible, les frontières remplies d’alcooliques à la voix rauque, de junkies qui ne savent pas comment ils sont arrivés dans les égouts, de «gens biens» qui mènent une vie difficile associé à ce plaisir de vivre au bord de la Méditerranée, aimer tout simplement, se contenter avec les choses simples de la vie. Les vers du Serrat et Sabina, ainsi que leur musique au rythme de la guitare, chantent l’existence de ces personnes menant une triste existence, la vie qui existe dans les frontières, les passions qui peuplent les banlieues (celles des gens pauvres et humbles, mais aussi ceux qui vivent, d’une façon ou d’une autre, dans l’illégalité), la nuit, l’amour (comme Pénélope) qui transcende le quotidien et ce qui est anodin pour devenir un mythe.

Voici ces deux oiseaux, des vétérans qui font de l’art avec la protestation, qui contre-attaquent et montrent avec leurs vers et leur musique une nouvelle réalité qui n’est jamais tout à fait réelle. Ils vous donnent rendez-vous, comme vous le savez déjà, au Palau Sant Jordi à Montjuic, les 13 et 14 septembre.

Candela Vizcaíno