L'information, me semble-t-il, a été au mieux traitée à la va-vite par les médias traditionnels en France. Sous forme de brève ou en quelques mots tout au plus. Donc, au cas où vous l'ignoriez, les trois grands éditeurs qui avaient accepté le règlement du Département de la justice américain (DOJ), HarperCollins, Hachette et Simon & Schuster vont devoir rembourser 78,9 millions de dollars aux lecteurs américains qui avaient acheté les ebooks trop cher, suite à l'entente illégale sur les prix. (Pour un article plus complet au moment où la somme s'élevait à 69 millions de dollars, vous pouvez aller sur ce site). En Europe, les investigations sont toujours en cours concernant une entente similaire des grands éditeurs.
C'est à ma connaissance la première fois dans l'histoire de l'édition qu'une telle entente anticoncurrentielle entre éditeurs fait l'objet d'une condamnation. Alors certes, il y a d'autres problèmes internationaux, la faim dans le monde ou la guerre civile en Syrie, mais tout de même. La guerre économique est une réalité quotidienne, et qui touche beaucoup de monde.
Sur le blog de Joe Konrath, l'auteur à succès Bob Mayer met en garde : selon lui, les éditeurs vont se servir sur les droits d'auteurs des écrivains pour régler la note. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'auteurs français disponibles en ebook en langue anglaise, mais ils feraient mieux de regarder avec attention le montant de leurs prochains droits d'auteur ebook, et d'en discuter entre eux.
Cette condamnation aura-t-elle servi de leçon ? J'ai en tout cas remarqué hier que la version anglaise de l'ebook Ça de Stephen King (It) édité par Signet, une filiale de Penguin, l'un des grands éditeurs, était passée à 0,99 euros en France (opération promotionnelle jusqu'à minuit). La version anglaise est ensuite revenue à 7,99 €, ce qui revient toujours nettement moins cher que les 16,99 € de la version ebook traduite en français...