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I will be you

Publié le 08 septembre 2012 par Paulo Lobo
Plus rien ne m'obéit. J'apprends à lâcher prise. Le temps n'est plus mon ennemi, au contraire, j'aime le voir s'émietter, se dissoudre, saupoudrer de blanc tout un paysage lunaire.
Il ne faut pas prendre les gens pour ce qu'ils ne sont pas. Ou alors il faut espérer qu'ils nous surprennent. Chacun porte un mystère en lui. Chacun serre dans poche la clé de son coeur. Chacun se protège comme il peut.
Je vous regarde et je ne vous définis pas. Vous m'échappez. Vous êtes libre. Vous m'échappez parce que vous êtes libre. J'aimerais être libre comme vous. J'aimerais bondir et rebondir. Le conditionnel m'effraie.
Je m'oblige à revenir. Je scrute le ciel. J'ai peur du grand vide. C'est comme une chape de plomb qui me tombe dessus. C'est drôle, le vide est un lieu insondable. Je cherche ma respiration. Je creuse mon sol. Je suis peut-être délirant, agonisant?
Je me projette difficilement dans l'espace-temps. Je m'accroche à moi-même. Je suis ma seule bouée de sauvetage. Je pense. Je souffre. Je pleure. Je fixe mon présent, mon compte en banque, ma couche. Je ne fuis pas. J'implore mon toit. Je prie pour qu'il ne s'écroule pas.
Je serai toi, le mendiant. Je serai toi, le vieux. Je serai toi l'infirme. Je serai toi, le moche. Je serai toi, le pestiféré. Je serai toi, l'humilié. Je serai toi, l'abruti. Je serai toi, le défroqué. Je serai toi, l'oublié.
I will be you

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