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Interview de J. Heska *Deuxième clap !*

Par Archessia

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Archessia : Bonjour J. Heska ! C’est un plaisir de te retrouver ici, merci de nous accorder de ton temps pour répondre à ces quelques questions.

 

J. Heska : Tout le plaisir est pour moi ! Comme c’est la seconde fois que je viens ici et que je commence à me sentir plus à l’aise, je suis venu en pantoufles et j’ai laissé mon costume au placard pour un classique jean / tee-shirt, j’espère que cela ne te dérange pas ;-)

Plus sérieusement, merci beaucoup pour cette invitation !

 

A : Il y a un peu plus d’un an, tu t’étais déjà prêté au jeu de l’interview, pour ma grande joie. Après ce temps, est-ce que certaines choses ont changées pour toi et tes livres ?

 

J : Plein de bouleversements !

Alors, en vrac :  J’ai écrit mon second roman (On ne peut pas lutter contre le système), j’ai plaqué l’éditeur de mon premier roman (Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir), je me suis lancé dans l’aventure de l’auto-édition via Amazon, j’ai plaqué (encore) mon hébergeur de blog actuel et j’ai migré la totalité de mes articles sur Wordpress (une vraie galère, crois-moi), je suis entré dans le TOP vente Amazon, j’ai vendu pour la première fois des e-book via kindle, et plein d’autres choses qui ne méritent pas d’être citées.

 

Bref, en résumé j’ai beaucoup gagné en liberté, au prix d’un travail colossal et de quelques cheveux arrachés, mais je ne regrette rien car je mène ma barque comme je l’entends, et que les choses n’ont jamais autant marché pour moi.

Et côté vie personnelle (petite curieuse ;-) ), rien n’a bougé : je vis toujours avec mon chat colérique dans ma belle, glorieuse et éternelle Dijon bourguignonne.

 

"[...] j’aime observer la façon dont les sociétés se créent, évoluent, se transforment, s’effondrent."

 

A : Instant promo : c’est le moment de nous vendre ton dernier titre, On ne peut pas lutter contre le système. Que dirais-tu aux lecteurs pour leur donner envie de le lire ?

 

J : Allez hop, je vais commencer par mettre le quatrième de couverture, ça ne mange pas de pain :

 

"Le système financier mondial vient de s’écrouler. Il ne s’en relèvera pas, plongeant toute une civilisation dans le chaos.

Lawrence Newton a accepté sa destinée. Il a renoncé à ses espoirs, à ses convictions, et à l’amour de sa vie pour suivre les traces de son père au sein du consortium HONOLA.

Samson Bimda est le chef d’un village au nord de l’Ouganda. Les semences OGM vendues par la compagnie ruinent ses champs et ne lui permettent plus d’assurer sa subsistance.

Clara, Hakim et Louise sont trois militants au sein du mouvement écologiste GreenForce. Au hasard d’une de leurs actions, ils tombent sur des documents compromettants qui vont modifier radicalement la face du monde.

À la veille du plus grand sommet européen déterminant l’avenir de millions de personnes, chacun doit défendre ses intérêts, quitte à en payer le prix le plus lourd."

 

Quel résumé alléchant, n’est-il point ?

Sinon, j’ajouterai que c’est un roman choral qui trace les derniers instants du monde financier tel que nous le connaissons. Un thriller intelligent qui emmène le lecteur aux quatre coins du monde, avec beaucoup d’action, de l’humour, et de l’amour.

Mais attention, même si les sujets évoqués peuvent paraître assez lourds, cela reste avant tout divertissement pur jus ! L’essayer, c’est l’adopter !

 

A : Tes deux romans parus sont très différents l’un de l’autre. Est-ce une envie consciente de te diversifier, ou le sujet s’est-il imposé de lui-même?

 

J : Les deux, mon capichef !

Il y a tout d’abord ma démarche d’auteur qui, effectivement, tend vers la diversification. J’ai besoin d’évoluer, de me lancer des défis, et surtout pas de m’enfermer dans un style. Si je faisais toujours la même, je m’ennuierais et je ne prendrais plus de plaisir. Et puis, je ne veux pas qu’on puisse dire de moi « Boarf, J. Heska c’est toujours la même chose ». !

 

Ensuite, le sujet s’est également imposé de lui-même. Je suis un grand fan de thématique sociale : j’aime observer la façon dont les sociétés se créent, évoluent, se transforment, s’effondrent. Et quoi de plus pertinent pour symboliser nos changements sociétaux actuels que la finance mondiale et l’environnement. La forme du thriller s’est également imposée à moi parce que j’avais envie d’un rythme fort avec de la stratégie de haut vol. Hop, On ne peut pas lutter contre le système était né !

 

"[...] la recherche de la connaissance fait partie du plaisir que j’ai à écrire un roman."

 

A : On ne peut pas lutter contre le système est un roman détaillé, avec beaucoup d’aspects techniques, aussi bien dans l’économie que la science ou même la politique. Je suis curieuse de savoir comment se sont déroulées tes recherches. N’ont-elles pas été compliquées par moments ?

 

J : Mes recherches ont été de deux ordres :Tout d’abord la base théorique sur la finance mondiale et l’environnement : outre une culture générale découlant d’une curiosité naturelle, c'est un énorme travail de recherche et de documentation qui m'a pris presque un an, et pioché un peu partout : livres (j’ai une bibliographie longue comme le bras), documentaires (youtube est une vraie mine d’or), sites web, journaux, etc. Je me suis nourri, j’ai ingurgité, puis j’ai pris du recul pour créer l’arrière-plan du roman.

 

Ensuite, il y a eu beaucoup d’inspiration dans mon quotidien professionnel pour la composante politique et stratégique. Je travaille en effet dans un milieu proche du monde politique (même si je n'en fais pas partie, heureusement), je vis au quotidien les recombinaisons stratégiques, les négociations, les chantages, pour arriver à des finalités qui parfois laissent l’intérêt général de côté. Tout cela a énormément nourri ma réflexion personnelle sur le « système ».

Compliqué ? Pas vraiment, car la recherche de la connaissance fait partie du plaisir que j’ai à écrire un roman.

 

A : Il y a beaucoup de personnages dans cette histoire, et ils sont tous très différents les uns des autres. Y en a-t-ils avec qui tu as pris plus de plaisir à l’écriture?

 

J : Mes personnages sont mes petits bébés à moi, alors me demander celui que je préfère, c’est un véritable crève-cœur ! Tous sont différents et je les apprécie pour leurs qualités et leurs défauts : j’aime l’entêtement et la douceur de Clara, le franc-parler de Louise, le mystère qui entoure Marty, le côté un peu brut de Victor et même, l’inhumanité de Safia.

Mais allez, je vais te faire une confidence. Je craque pour le personnage de Marty, mais c’est le côté grand-gamin-qui-aimerait-bien-être-un-super-espion-international qui s’exprime en moi.

 

A : Personnellement, j’adore le choix de la couverture. Est-ce toi qui t’en es chargé ?

 

J : * Se met à bomber le torse *

 

Et oui, c’est tout moi ! Mon choix initial a été dicté par une volonté de simplicité, d’ergonomie, et aussi, il faut l’avouer, logistique. J’avais depuis longtemps dans l’idée de faire une couverture sobre sans titre ni nom d’auteur, avec un simple logo (j’ai malheureusement dû changer depuis à cause d’Amazon…). N’étant pas graphiste de profession, cette volonté a encore été renforcée quand je suis passé en autoédition.

Mon choix s’est naturellement porté vers le symbole de l’euro, qui résumait toute la thématique du roman. Après divers tests (au début, l’euro était une sorte de néon dans lequel était incrusté des images représentatives du roman), finalement mon choix c’est arrêté sur cet euro en flamme : simple, sobre, efficace, parlant.

 

J’ai d’ailleurs perpétué l’idée, puisque la réédition de Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir reprend ce style de couverture. Les suivantes suivront le même schéma, c’est un peu la marque de fabrique des (auto)éditions Seconde Chance !

 

"Quand j’ai décidé de publier On ne peut pas lutter contre le système, j’ai voulu le faire selon mes conditions."

 

A : Précédemment, tu m’avais expliqué comme il avait été difficile de te faire éditer la première fois. Est-ce que cela a été plus facile cette fois-ci ?

 

J : Facile, oh non. Mais différent, ça c’est sûr ! Pour faire une petite digression, Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir a été publié à vrai compte d’éditeur après bien des galères (comme je te l’avais effectivement raconté lors de la précédente interview). J’ai eu un très grand distributeur, une belle attachée de presse, un éditeur très occupé, une correctrice, un maquettiste, etc.

 

Ce fut une expérience intéressante qui m’a ouvert les yeux sur ce monde qui ne me convenait guère, loin de l’image qu’on souhaite lui donner : mon éditeur n’a jamais pris le temps de lire mon livre, l’attachée de presse avalait des petits fours dans les dîners mondains sans même imaginer faire son travail, les journalistes ne souhaitaient recevoir un service de presse que pour pouvoir le refourguer sur e-bay plus cher (car dédicacé), les librairies ne s’intéressaient qu’à Marc Lévy, le diffuseur s’inscrivait aux abonnés absents. J’ai pris très peur lorsque j’ai vu les commissions que tous ces intermédiaires avalaient goulûment.

 

Comme j’avais dépensé beaucoup de temps et d’énergie pour rien (car au final je n’ai jamais été payé par mon éditeur, une arnaque visiblement courante dans le milieu), je voulais me recentrer sur l’écriture. Quand j’ai décidé de publier On ne peut pas lutter contre le système, j’ai voulu le faire selon mes conditions.

Je me suis donc auto-édité. Dans ce domaine, il y a une volonté, des outils (impression à la demande, livre numérique, etc.) et une énergie qui stimulent ma démarche. Le tout à des coûts réduits. On pourrait croire à tort que cela a été plus simple, mais au contraire, cette démarche réclame un travail phénoménal et une motivation sans faille, car l’auteur est au centre de tout.

Ce n’est pas simple tous les jours, mais j’assume ce prix de la liberté !

 

A : Je me demande, as-tu des petits rituels, des habitudes lors de l’écriture ou des dédicaces ?

 

J : Vu que je ne suis pas trop « rituel », et que ta question m’a posé une vraie réflexion de fond au point de remettre en cause mon moi intérieur, je me suis dit que je devais trouver un truc afin de ne pas me perdre corps et âme dans le mysticisme ;-).

Voici donc en exclusivité le seul petit rituel pour l’écriture : la musique, et pas n’importe laquelle, toujours une bande originale de film. Tu en veux en savoir plus sur ce que j’écoute, tu peux suivre ce lien : http://www.jheska.fr/musique-roman-on-ne-peut-pas-lutter-conre-le-systeme/

 

"Je crois que (l'écriture) c’est une soupape de sécurité ..."

 

A : L’écriture semble avoir une place prédominante dans ta vie. Laisse-nous jouer les voyeurs : comment se déroule une journée type de ton quotidien ?

 

J : Le réveil sonne, je me lève. Je me traîne péniblement vers la salle-à-manger, le chat me saute dessus et miaule à m’exploser les tympans. Je vérifie que la gamelle contient bien un fond de croquettes et puis…

 

Ah, tu veux dire en rapport avec l’écriture ? Et bien en fait, l’écriture a vraiment une place très importante dans ma vie, c’est vrai. Je crois que c’est une soupape de sécurité qui m’empêche de devenir dingue et de débarquer au boulot un fusil à pompe à bout de bras pour tirer sur mes collègues avec un slip sur la tête et tatoué au ketchup sur le torse « no future » (bonjour à mes éventuels collègues qui liraient l’interview) ;-).

Mais pour tout t’avouer, je vis le même quotidien que beaucoup de monde sur cette planète : j’ai un boulot qui me prend beaucoup de temps, une famille, des amis, des obligations, etc. C’est juste qu’au lieu d’aller au foot, de regarder la télévision, voire de dormir, j’écris. J’aimerais avoir plus de temps, mais c’est comme ça !

 

A : Et maintenant ? Que nous réserves-tu pour l’avenir ? Des projets sous la manche ?

 

J : Tout plein, comme d’habitude ! Je prépare le petit troisième, qui va aborder les mêmes thématiques sociétales mais en lorgnant du côté fantastique. Et il n’est pas impossible que je prépare une petite surprise du côté de « Un monde idéal » avant la fin de l’année. Mais chut, ça reste entre nous :-)

 

A : Pour le fun : une question qu’on ne t’a jamais posée et à laquelle tu aimerais répondre ?

 

J : «  Bonjour, je suis un extra-terrestre de la planète ZORG 567 et je suis un vrai fan ! D’ailleurs sur ma planète, vous êtes considéré comme le plus grand auteur de la galaxie, devant Guillaume Musso et l’amide BLORG 567A. Ça vous dirait de prendre ma soucoupe et de faire une séance de dédicace là-bas ? »

 

A : Mille mercis à toi, et à très bientôt pour d’autres aventures !

 

J : Merci à toi ! C’est toujours un grand plaisir de répondre à tes questions. J’espère qu’on pourra remettre ça l’année prochaine !

 

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Retrouvez mes chroniques de :

Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir.

On ne peut pas lutter contre le système.

 

Le site de J. Heska.

 

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